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Billet de blog 27 septembre 2019

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Disparition de Jacques Chirac

Un Président de "l'ancien monde" est parti.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je n'avais pas voté pour lui sauf lorsqu'il fallut faire barrage à J-M Le Pen en 2002.

Après son élection, je lui ai reproché de s'être comporté en partisan de droite. Il était alors légitime pour mettre en place un véritable gouvernement d'union nationale ce qui lui aurait peut-être permis de réaliser de grandes choses et de rester dans l'histoire. Mais il ne l'a pas fait.

Son comportement a souvent été peu exemplaire.
Certains jugent qu'il n'a pas apporté grand chose, que son second mandat fut inutile.
Mais au moins n'a-t-il pas démoli l'essentiel des acquis précédents.

Avec le recul, je dois reconnaître que je l'ai approuvé ou lui ai accordé mon estime sur plusieurs points majeurs.

Il était capable d'aller à contre-courant.
Déjà, lorsque Maire de Paris, et contre la tendance au tout automobile, il abandonna en 1977 le prolongement de l'autoroute A10 jusqu’à Montparnasse.
Puis, lorsque Premier ministre, il a soutenu Simone Weil dans son combat pour la loi sur l'avortement ou lorsque Président il a reconnu la responsabilité de l'État français dans la déportation des juifs.
Il a mis fin aux essais de l'arme nucléaire.
Et surtout, je n'oublierai pas qu'il refusa de s'engager au côté des États-Unis dans la guerre d'Irak en 2003.
Notre Président actuel devrait en prendre de la graine dans le dossier Iranien ou dans l'application des sanctions contre la Russie.

Il a rétabli une certaine justice en alignant les pensions des anciens combattants coloniaux avec celles des combattants de métropole ou, même si ce n'est que symbolique, en instaurant la journée commémorative de l'abolition de l'esclavage.

Élu issu d'un parti de droite, il n'a pas affaibli l'État et notre système de protection sociale comme l'ont fait ses successeurs.

Il a défendu la laïcité en faisant voter la loi de 2004 sur le port ostensible de signes religieux.

La persévérance était une de ses grandes qualités. Elle et son "labourage" de la France profonde l'ont fait gagner le premier tour en 1995 devant Édouard Balladur le candidat de l'establishment donné comme vainqueur par les media.

Surtout il laissera l'image d'un Président capable de se montrer proche de tous les Français qu'ils soient ruraux ou urbains, et quelles que soient leurs conditions sociales.

Certains diront que ce n'était que calcul politique. Je ne crois pas. Les simulateurs finissent toujours pas se trahir. Et c'est cela qui l'avait rendu sympathique bien au-delà de son bord politique.

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