"Embrassons-nous, Folleville !" Eugène Labiche et Auguste Lefranc.
Le coup est rude, quoiqu'attendue la défaite cinglante, tout est cendre et gueule de bois. Les sondages l'annonçaient, la France est bardellisée.
Alors, du crépuscule à l'heure matinière, on blablate, on jacasse, on bavasse, à tire-larigot, hardi, à l'action !
Les barrages de papier déchirés, les illusions perdues, les suffrages ventilés, dispersés, oubliés le grand combat qui a duré des mois, les invectives et accusations infâmantes, voici venu le temps des retrouvailles, on remise la haine, il est temps de sortir du feu de la géhenne !
No pasarán ! Serrez les rangs ! Voici l'ordonnance salvatrice, la posologie à renouveler d'urgence, matin, midi et soir, trois semaines, avant les chaleurs de l'été olympique pour tenter de requinquer une gauche atteinte de sarcopénie mentale.
C'est l'appel urgent à un "Front populaire", à un accord par circonscription, et deux semaines pour faire un programme, peuchère !
Car, voyez-vous, il faut empêcher l'extrême droite de gouverner et la seule solution pour faire bonne figure lors des prochaines et soudaines élections législatives, c'est l'unité bien sûr. Certains penseront sans doute qu'une union rafistolée n'empêchera aucune catastrophe mais qu'il vaut mieux une union rapiécée que pas d'union du tout. Certes, un mélange de différents restes de vin, de fonds de bouteilles, pourrait faire l'affaire, étancher la soif et les démonstrations d'amitié, sinon de joie, permettraient d'oublier les différends en occultant les problèmes passés, présents et probablement à venir. Mais quelle crédibilité ces embrassades, quel goût le piqueton ?
Passons sur le triste spectacle offert par la ménagerie macroniste et le fla fla présidentiel.
Enfin, à l'attention des électrices et des électeurs du RN : "Quand on vient pour avoir la laine, souvent on repart tout tondu", Sancho Panza. Cervantès, Don Quichotte.