Sous la plume inspirée et jaculatoire d'un dénommé Patrice Palau, voici ce qu'on peut lire dans la feuille locale Vaucluse Matin de ce jour :
"Apt serait bien davantage qu’un infinitésimal bout d’Europe. Par la grâce des citoyens, des associations, des élus, des commerçants, des enseignants, des collégiens ou encore des lycéens, cette ville de 12 000 habitants vit Europe, respire Europe, et surtout pense Europe. Il a été donné de le constater de la manière la plus éclairante qui soit hier matin à la cité scolaire. Dans le cadre de la consultation citoyenne engagée par l’Union européenne voici quelques mois (voir ci-contre), la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, était là pour prêcher la bonne parole."
Et pour faire bon poids, notre bondissant poète tient à préciser, à l'attention sans doute de quelques mécréants soupçonneux : "Ni blabla ni langue de bois."
Testigué, devant cette capricante mystique, on reste coi, on se déploie.
Touché par la grâce, à son tour, on adhère, on se convertit, on entre dans les ordres.
On sautille, on s'élance, fougueux, on s'élève. L'Europe, l'Europe...!
Et cet office convenu et hallucinogène a lieu au sein d' une institution censée promouvoir le principe de laïcité, au coeur de l'Education nationale, censée respecter la neutralité politique, dans l'enceinte d'un établissement scolaire censé élever nos jeunes à l' intelligence critique du monde.
"Penser Europe", penser, oui, endoctriner, non !