On dénonçait, selon les clivages habituels et dans des réflexes un peu pavloviens, le communautarisme, l'islam politique, le sexisme, le racisme...un étiquetage commode qui fait le buzz et évite de penser.
"...mon voile n’a aucune fonction politique. C’est ma foi." se défend Maryam Pougetoux.
Justement : c'est "sa foi."
Suis-je un raciste décomplexé en posant la question : quel est ce besoin, quelles que soient les circonstances, sans exception, en tous les lieux, par tous les temps, de choisir d'afficher ses convictions religieuses ? De quoi est-ce le nom ?
Certes, cette jeune étudiante a parfaitement le droit de les exprimer notamment à travers sa tenue, fût-elle ostentatoire, y compris au sein de l'Université.
Mais, compte tenu de ses responsabilités dans une organisation syndicale qui rassemble sans doute des jeunes de sensibilités différentes et diverses, j'estime cela déplacé. Et inutilement risqué.
Et, s'il vous plaît, le racisme n'a rien à voir avec tout cela.
Car il me semble, qu'il y a des moments, des situations, où la démarche citoyenne dans sa quête du bien commun et de l'intérêt général, se devrait d'être un principe premier (pléonasme !) et rassembleur, les engagements religieux pouvant librement cheminer à travers d'autres voies.
La République française garantit à chacun et chacune un droit et une liberté de conscience et d'expression par la Loi de 1905, et c'est heureux. Et les occasions de les vivre et de les manifester, y compris dans l'espace civil, ne manquent pas.
Qui nous dit que cette jeune femme, pour peu qu'un dialogue respectueux et serein y conduise, n'entendrait pas ces arguments ?
Encore une fois, on pourfend, et à juste titre, les réactions racistes, bien réelles, que cette affaire soulève, mais on évite un vrai débat de fond...de fond décomplexé pour le coup.
Je le regrette.