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Billet de blog 14 mai 2010

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Vive la crise!

On croit rêver: tant de chemin parcouru dans les esprits en seulement 2 ans! -La crise a démarré par la hausse du prix des matières premières et en particulier du pétrole. Cela a entrainé une violente prise de conscience écologique. Alors que les constructeurs trainaient les pieds depuis des années, on voit soudain arriver sur le marchés de multiples modèles de voitures électriques viables économiquement car rentabilisés en 5 ans au prix actuel du carburant. Avec les économies d'échelle qui vont résulter de l'augmentation du nombre de modèles produits , avec les progrès technologiques à venir et surtout profitant de la hausse irrémédiable du prix du pétrole , la voiture électrique va se développer très rapidement. Dans 10 ans, la plupart des citadins rouleront sans pétrole. Les ruraux rouleront probablement avec des systèmes hybrides agrocarburants de deuxième génération/électrique. 

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

On croit rêver: tant de chemin parcouru dans les esprits en seulement 2 ans!

-La crise a démarré par la hausse du prix des matières premières et en particulier du pétrole. Cela a entrainé une violente prise de conscience écologique. Alors que les constructeurs trainaient les pieds depuis des années, on voit soudain arriver sur le marchés de multiples modèles de voitures électriques viables économiquement car rentabilisés en 5 ans au prix actuel du carburant. Avec les économies d'échelle qui vont résulter de l'augmentation du nombre de modèles produits , avec les progrès technologiques à venir et surtout profitant de la hausse irrémédiable du prix du pétrole , la voiture électrique va se développer très rapidement. Dans 10 ans, la plupart des citadins rouleront sans pétrole. Les ruraux rouleront probablement avec des systèmes hybrides agrocarburants de deuxième génération/électrique.

-La crise des subprimes a ensuite eu la peau des néoconservateurs américains, favorisant l'élection haut la main de Barack Obama. Elle a fait prendre conscience de la nécessité de réguler la finance, ce à quoi est en train de s'atteler le président américain, quand les gouvernement européens restent très timides. Elle a entrainé de nombreuses demandes d'adhésion à la zone euro ou d'intégration européenne. Islande demande son intégration à l'Europe , l'Estonie demande à faire partie de la zone euro, les Irlandais ont voté oui au traité de Lisbonne et plus fort encore: 25% des anglais ont voté pour un candidat pro-européen qui a inscrit dans son programme un référendum pour passer à l'euro (il est vrai que la valeur de la livre a été divisée par deux en 18 mois et que l'Angleterre est le pays le plus endetté d'Europe).

-L'Europe politique semblait de plus en plus inatteignable et l'euroscepticisme gagnait les citoyens. La crise grecque qui est en fait une crise obligataire, risque de balayer les économies de la zone euro mais aussi celle des États-Unis et de l'Angleterre largement plus endettés. Impossible de sortir de la zone euro pour un état sans voir sa note se dégrader violemment sous l'effet des agences de notation ce qui lesrendrait rapidement insolvable. Même les plus souverainistes sont en train de le constater. Les plans de rigueurs annoncés ne convainquent pas les marchés car ils vont plomber la reprise nécessaire à l'épongement de la dette. La seule chose qui les rassurerait serait la création d'une Europe politique capable d'une politique budgétaire cohérente et réactive. Il n'y a pas de politique budgétaire sans

politique fiscale et sociale. Les citoyens européens n'accepterons jamais une Europe sans garanties sociales fortes. Conclusion , il n'y a d'autre issue que la construction d'un état fédéral. Le plus étonnant, c'est que ce sont les plus souverainistes, les plus libéraux (donc théoriquement les plus opposés à la création d'un état fort) et les américains qui sont les plus demandeurs. Dejà des signes forts de convergeance ont été donné vers une uniformisation fiscale franco-allemande ou la convergeance des système de santé (on peut toutefois regréter que ce soit à chaque fois vers le système allemand que ce fait le mouvement, visblement Angela Mercker sait parfaitement contrôler Nicolas Sarkozy le laissant briller dans les médias, mais faisant aboutir ses desseins sur le fond).

Quand je vois tout cela, je me dit que les évolutions sociétales ne se font finalement qu'en période de crise ou de guerre, faute que l'humanité n'accepte d'évoluer préventivement. Les grands personnages ne sont finalement que les catalyseurs qui en prévoyant l'évolution historique ont su faire évoluer la société avant qu'une crise ou une guerre ne l'oblige à le faire dans la douleur.

Nous ne sommes certainement pas au bout de nos surprises. J'attends avec impatience la crise chinoise: quand le poids de la corruption, l'asphyxie agricole par la disparition des réserves en eau et les effets du réchauffement climatique vont exacerber les velléités séparatistes des régions les plus riches de l'empire. Car à n'en pas douter ce jour la, l'humanité menacée de ne plus être fournie en objets manufacturés n'aura d'autre choix que celui de la gouvernance mondiale. Elle est pourtant déjà indispensable pour répondre aux enjeux d'un monde globalisé, mais les intérêt particuliers des élites des états-nations et la courte vue des marchés n'en n'ont pas encore perçu impérieuse nécessité ne serait-ce qu'économique. Vive la crise!


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