Le 26 mai, l'émission Les Pieds sur terre raconte Un mariage mouvementé, l’histoire peu commune de Danielle et Fadi. Le reportage dure 26 minutes mais je vous conseille de l’écouter en entier : Danielle s’est mariée à 17 ans, son mari la quitte 56 ans plus tard pour une femme de 30 ans de moins que lui. Divorce. C’est ensuite que ça devient moins ordinaire : Danielle tombe amoureuse de Fadi rencontré sur Facebook, après deux ans d’échanges virtuels, elle va le voir en Tunisie où il travaille dans la palmeraie. Accueillie à bras ouverts, mais limitée financièrement, cette fervente du Rassemblement National incite Fadi à venir illégalement en France ! À partir de juillet 2024, ils vivent ensemble dans la petite ville bressane où Danielle a une petite maison, le bonheur. Alors, malgré les 42 ans de différence d'âge dont elle a eu honte avant de se dire qu'elle voulait profiter des années qu'il lui reste à vivre, elle veut se marier, mais la maire, jusque-là une amie, refuse et lui écrit « Toi qui est militante de Marine Le Pen, tu oses te marier avec un arabe. » Après enquête, le procureur ordonne pourtant de procéder au mariage, la maire s’exécute sans écharpe tricolore pour marquer son désaccord, des gens manifestent contre la cérémonie et ce n’est que le début des ennuis. Messages injurieux, nouvelle enquête, et pour finir la fameuse OQTF : Fadi doit prendre l’avion le 26 juin. Avec de plus interdiction de revenir en France pendant 3 ans. Alors que faire, se cacher dans une grande ville pendant 3 ans, partir tous les deux ?
Oui, ça fait vraiment réfléchir : qu’est-ce que je ferais dans la même situation ? Qu’est-ce qui rend les gens aussi haineux contre un couple qui ne demande qu’à vivre tranquillement, gentiment ? Comment une femme harcelée par des racistes peut-elle continuer à admirer « Marine et maintenant Jordan » ? D’ailleurs elle-même se pose la question : que penserait Marine de son histoire ? « Pendant deux ans, je me suis présentée aux élections départementales deux fois, pour Marine. Je la connais, je l'ai rencontrée plusieurs fois. Même à Paris, on est allé la voir, on se faisait la bise. Mais ça n'a pas empêché que je suis tombée amoureuse d'un Tunisien et que j'aime les Tunisiens. Mais gentils. »
Mon grand-père disait : gentil n’a qu’un œil, moi, j’en ai deux. Façon de de dire que la gentillesse ne doit pas nous faire perdre l’esprit critique. Dans cette histoire, il y a de quoi l’exercer, son esprit critique et sa réflexion …