Demain, mardi 21 octobre, l’ex-chef de l’État Nicolas Sarkozy sera incarcéré à la prison de la Santé à Paris, après sa condamnation dans l’affaire libyenne. C’est la première fois dans l’histoire qu’un ancien président de la République est envoyé derrière les barreaux. Son fils Louis Sarkozy, a publié sur son compte X un montage vidéo à la gloire de celui qui a été condamné pour association de malfaiteurs avec ce message : « soyons nombreux à venir exprimer notre soutien à Nicolas Sarkozy ce 21 octobre à 8h30. Angle de la rue Pierre Guérin et rue de la Source ! » J’imagine que le prochain Canard Enchainé se fera un plaisir de s’associer à cet hommage et en tant que citoyen, je tiens à y participer car je dois reconnaitre que le petit Nicolas sort de l’ordinaire. Bon, il n’en sort pas par la grande porte, je crois que pour le Nobel de la Paix, c’est râpé, et que pour le Panthéon, c’est compromis. Mais c’est bien à lui qu’on doit ce spectacle unique: une tente bédouine plantée en 2007 dans les jardins de l'Hôtel de Marigny en face de l’Élysée.
La grande République française déroulait le tapis rouge à Mouammar Kadhafi, grand défenseur des Droits de l’homme et même de la femme. C’est quand même autre chose que de mettre en prison Abd-el-Kader comme du temps du maréchal Bugeaud, non ? Il était grand temps que la France se rachète par un coup d’éclat, alors merci qui ? Évidemment, il y a toujours des gens pour vous tirer dans le dos comme cette Rama Yade, alors secrétaire d’État aux Droits de l'homme, qui se permit de critiquer cette visite hystérique, pardon, historique : « le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort. » Une râleuse. D’ailleurs Sarko l’a remise à sa place, cette noiseuse, ah mais.
Et la fameuse affaire « Paul Bismuth », ça aussi, ça vous avait de la gueule. Vous allez me dire oui, mais ça a quand même rapporté au dit Bismuth trois ans de prison dont un ferme avec détention à domicile sous bracelet électronique, encore une première pour un ancien président de la République. Vous chipotez, et d’ailleurs c’est pas fini, la Cour européenne des droits de l'homme est saisie … Comment ça, vous aussi ? Décidément, vous êtes du côté de la République des juges avec votre mauvais esprit ! Mais comme a dit Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux, « la vérité finira par triompher. » En attendant, je vous pose ces deux questions : qui a dit en 2012 : « je me bats chaque jour pour que les tribunaux prononcent des peines plus sévères »? Qui en 2014 a dit humblement comme il sied aux serviteurs de l’État : « je ne demande aucun privilège. Et si j’ai commis des fautes, j’en assumerai toutes les conséquences. Je ne suis pas un homme qui fuit ses responsabilités » ? Eh oui, Nicolas Sarkozy ! Alors ?
Alors, en vérité, je vous le dis, le petit Nicolas mérite bien qu’on trinque à sa gloire et bravo à Louis Sarkozy pour sa solidarité filiale. Champagne pour tout le monde, sauf pour les antialcooliques bien entendu, qui ont le droit de fêter ça au jus de pomme. Liberté, égalité, fraternité. Santé !