Incidents aux Communes
De violents incidents ont éclaté jeudi en milieu d’après-midi à Londres entre policiers et manifestants mobilisés contre la hausse des droits d’entrée à l’université, faisant plusieurs blessés de part et d’autres, selon les reporters de l’AFP et la police. Scotland Yard a annoncé dans un communiqué que deux officiers avaient été blessés, dont un grièvement au niveau de la nuque après avoir été frappé. Le deuxième homme appartenant à la police montée a été hospitalisé avec des blessures aux jambes. Selon des témoins, il est tombé de sa monture qui l’a piétiné, après une charge. Plusieurs étudiants sont sortis d’échauffourées le visage ensanglanté, après une intervention des policiers armés de matraques qui tentaient d’empêcher les manifestants de gagner le Parlement où les députés débattaient d’un projet de loi sur les frais d’inscription à l’université. Avant d’être évacué pour subir des soins, un étudiant au Goldsmiths College de Londres, a déclaré à l’AFP, le crâne en sang: «J’étais sur la ligne de front, j’ai marché jusqu’au cordon de police, mains derrière le dos, pour leur expliquer que leur encerclement était amoral et inhumain». «Des types poussaient des barrières métalliques tout à côté, mais un policier a préféré me taper sur la tête». Des manifestants ont peint des slogans «éducation pour les masses» sur la statue de l’ancien Premier ministre conservateur et chef de guerre Winston Churchill, située en face de la Chambre des Communes.
Manifestations
Des fumigènes ont été lancés depuis les rangs des manifestants en direction de la police, qui avait du mal à contenir la foule. Des étudiants brandissaient des pancartes demandant: «Supprimez les frais universitaires et les coupes budgétaires». Des milliers de personnes participaient à cette 4è manifestation estudiantine organisée à Londres en un peu plus d’un mois. Les forces de l’ordre avaient mis en garde contre une répétition des violences survenues en marge de précédentes mobilisations estudiantines. Les députés doivent voter en fin d’après-midi le projet gouvernemental visant à relever le plafonnement des droits d’entrée à l’université, qui seraient portés d’ici 2012 de 3.290 livres (près de 4.000 euros) à 9.000 livres par an, «dans des circonstances exceptionnelles». Les débats parlementaires étaient houleux, les libéraux-démocrates, partenaires clefs de la coalition gouvernementale aux côtés des conservateurs, faisant face à une rébellion de leur base. Les mesures prises par un gouvernement aux abois pénalisent surtout la fleur de la nation, celle qui devra assurer demain la responsabilité et l’accomplissement des projets et programmes proposés par tout un peuple pour son avenir économique, politique, financier et pédagogique.
Compromission de l'avenir
Ce dernier ne saurait vivre que dans un milieu où priment l’éducation, le savoir, les compétences, la hauteur de vue, l’objectivité et la sérénité des débats qu’ils soient politiques, techniques sinon philosophiques, domaine d’excellence de l’éducation et de la pensée anglo-saxonne où brillèrent autrefois des Hume, des Moore, des Bacon, des Hobbes, Locke, Bentham, innovateurs de génie et initiateurs d’une nouvelle philosophie qui a jeté les fondements de la pensée à visée sociale, sociologique, économique et consolidé les bases encore fragiles d’une école dominée par l’utilitarisme dont l’importance n’a pas cessé de diminuer de nos jours en raison de l’acceptation de son discours, de son bon sens et de son pragmatisme par des fragments de population qui n’ont jamais eu le privilège, l’avantage et la chance d’accéder à des études que personne n’était capable de fonder et a fortiori maintenant, au moment où elles ont atteint des sommets d’où seront exclus quelques uns des meilleurs, à l’heure où le pays aura besoin de tout leur talent et de toutes leurs compétences pour survivre et se redresser. Cette situation n’est gère différente de celle de l’enseignement en France qui s’enfonce tout doucement mais régulièrement dans les profondeurs des classements internationaux en matière de niveau scolaire, joie d’être éduqué et plaisir d’apprendre, de choisir, d’évaluer et d’apprécier. Priver l’enfance, l’adolescence puis les jeunes adultes enfin arrivés à maturité de ces éléments de joie de vivre pour d’obscures raisons budgétaires relève d’une forme de crime contre l’être humain qui n’a aucune raison d’être privé par le pouvoir en place, quel qu’il soit, quelle que soit sa tendance politique et ses moyens du plaisir d’apprendre, de la joie d’acquérir des connaissances avant de pouvoir les utiliser pour l’usage du peuple.