Herbert Geschwind

Apprentissage tout au long de la vie, historien des conflits, de la déportation et de la Shoah

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Billet de blog 20 mars 2017

Herbert Geschwind

Apprentissage tout au long de la vie, historien des conflits, de la déportation et de la Shoah

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A distance : son influence sur les perceptions dans les relations humaines

La chorégraphie des visites à la Maison Blanche ne laisse guère de place à la spontanéité, surtout lorsqu'il s'agit d'une première. Celle qui vient d'avoir lieu entre la chancelière allemande, Angela Merkel et le président Donald Trump n'a pas dérogé à la règle, même si deux scènes ont témoigné d'une distance persistante. Ce fut la proposition d'une poignée de mains pour les photographes.

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Elle est restée sans réponse.

Refus

Un refus d'autant plus remarqué que M.  Trump – qui n'a peut-être pas entendu la demande de Mme  Merkel –, n'avait pas lâché la main de la première ministre britannique Theresa May en la conduisant dans son bureau à l'East Room, en février, et avait capturé, pendant près de vingt secondes, celle du chef du gouvernement japonais, Shinzo Abe, au même endroit, quelques jours plus tard. Cette distance s'est manifestée également dans le rappel de leurs positions sur le commerce international et l'immigration. Ce dernier dossier avait valu par le passé à la chancelière des commentaires peu flatteurs de M.  Trump. " L'immigration est un privilège, pas un droit ", a  répété, vendredi, le président américain. Mme  Merkel, qui a glissé que leur rencontre avait montré qu'il est préférable de " parler l'un à l'autre, plutôt que l'un sur l'autre ", a estimé que même si " l'intégration " doit être " améliorée ", il faut aussi " donner la possibilité aux réfugiés de forger leur propre vie là où ils se trouvent ".

Nouveaux rapports

Les nouvelles formes des rapports entre des diplomates ont rapidement fait leur apparition depuis les prises de pouvoir respectives des Présidents élus ou imposés, des personnages sélectionnés et des équipes mises en place.  On ne saurait dire que ces changements intervenus dans le contexte hautement affirmé du populisme aient contribué à assainir une atmosphère épaissie par les conduites plutôt grossières des diplomates ayant égaré tout sens de la politesse, du respect d’autrui et de l’apparent plaisir, sinon honneur de participer à la construction du nouveau monde prêt à l’emploi.

Personnalisation

Si les rencontres personnelles soumises aux impératifs de voyages aériens fort couteux devaient s’avérer inutiles, pour quelle raison mobiliser des sources financières qui ne sont pas inépuisables. Tout simplement parce que c’est le peuple qui les prend en charge sur le bien commun des budgets des états. Faut-il admettre que des sommes importantes soient destinées à des personnages grossiers, peu éduqués, voire incompétents dans les domaines où ils représentent les états ?

Galerie d'art ou de vie?

Faut-il admettre que des sommes importantes soient destinées à des personnages grossiers, peu éduqués, voire incompétents dans les domaines où ils représentent les états ? La galerie des pourvoyeurs de réflexions, idées novatrices, conduites des gouvernements s’appauvrit de jour en jour faute d’avoir les moyens de les doter d’un minimum d’éducation. Cette clause avait été respectée pendant longtemps  entre les représentations diplomatiques.

Polluer pour ne pas parler

Dans ces conditions, pourquoi appartient-il au peuple de leur fournir les moyens de parcourir le monde, le polluer par le kérosène brulé dans les avions et les nourrir par des repas plantureux préparés par les plus célèbres chefs de cuisine du monde. Sinon de les habiller par des généreux donateurs qui investissent dans leur habillement leur foi dans l’avenir et leur appétit d’influence sur le politique, les finances, les arrangements économiques entre états. Le formatage des politiques disparaît au fur et à mesure que les débats s’enveniment, que le respect se perd dans des réflexions peu amènes dont la stérilité n’a d’égale que leur violence. Tout ceci devant des spectateurs et témoins médusés par tant de haine, de mauvaise éducation, de violence et de rudesse.

Rhétorique

On ne combat plus avec des armes rhétoriques mais des  arguments hors de propos avec les sujets qui méritent débat pour le bien du peuple. Ce dernier est mis de côté depuis longtemps révélant au passage le mépris dans lequel est maintenu un peuple asservi par une foi aveugle dans les capacités, l’honnêteté supposée de gens chargés de leur apporter chaque jour un peu de bonheur.

Promesses

C’est du moins ce que promettent les cadres politiques qui s’autoproclament serviteurs de la nation, protecteurs des institutions et du patrimoine. Les promesses suivent leur train, leur exécution aussi. Il ne suffit pas de placer sa main droite sur le cœur situé à gauche dans la poitrine pour que cette figure renvoie nécessairement au dévouement de son prochain.

Réenchantement

Faut-il pour autant réenchanter le monde avant qu’il ne devienne un champ de ruine et le cimetière des illusions ? Faut-il varier les distances entre les représentants des institutions pour leur assigner la place juste qui leur permettrait d’assurer sécurité, sérénité et leur apporter les ingrédients nécessaires à satisfaire leur appétit ?  

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