Après l'explosion de la psychanalyse, comme celle des volcans en général et de la chaine islandaise actuellement, la cure psychanalytique est tombée en désuétude. Woody Allen l'a portée à bout de bras grâce à son génie du cinéma. Par son talent, son intelligence et son implication personnelle, il en a illustré les avantages, les invonvénients et l'humour qu'on peut tirer des séances passées sur le divan. Aux enthousiasmes et déceptions succède une période de sérénité dont on espère qu'elle ne sera perturbée par aucune secousse sismique ou psychique. Une telle éventualité serait précudiciable à l'exercice de cette discipline qui a apporté des connaissances essentielles au fonctionnement du cerveau et de ses annexes. Qu'on ne puisse englober cette spécialité dans le cadre plus large des neurosciences est une lacune qu'on ne peut que déplorer. Ces dernières ont le vent en poupe. Les nouvelles techniques d'exploration du système nerveux permettent d'accéder non à la pensée mais à son fonctionnement par les répercusssions entrainées par l'afflux de combustible, on veut parler de l'oxygène délivré par le courant sanguin aux structures cérébrales. Les résultats sont rapidement acquis, les statistiques sont disponibles pour une exploitation instantanée. Ces caractéristiques restent à l'avantage des méthodes dites scientifiques et j'ajouterai "de masse" ce qui les différencie des données de la psychanalyse plus proches de l'ésotérisme. Ce mode d'acquisition des données n'est nullement rédhibitoire. Il permet à la psychanalyse de garder toute sa place sans nécessairement se livrer à une guerre de tranchée ou de mouvement envers son créateur. Ce dernier ne pouvait pas être et devenir autre chose que ce à quoi il était destiné. S'agissant d'une méthode aussi personnelle ouvrant un volet de trépan psychique, le créateur de la discipline ne pouvait rester un être indifférent au malheur et à l'inconfort de autres, à commencer par le sien. L'attaquer sur ce front est maladroit, dépourvu d'élégance et même d'intelligence, surtout si l'on envisage les circonstances politiques, sociétales, académiques dans lesquelles a surgi cette idée. Elle ne lui appartient pas à part entière ce qui est vrai de toute invention et idée supposée originale. Du moins, a-t-il eu le mérite de se battre pour elle, d'en tirer la quintescence et probablement d'en souffrir au moment où des fous bouleversaient l'Europe et le monde et massacraient en toute innocence devant des témoins atterrés par tant d'assassinats.
Billet de blog 22 avril 2010
Haine de soi ou haine de Freud?
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.