En un mot comme en 72.
Dominique Seux a déclaré, sur France Inter, tôt ce matin, au cours du débat économique qui a eu lieu avec Bernard Maris, à propos du Programme du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon: « Le programme, lorsqu’on le lit… et je l’ai relu !... » ; et plus loin, de développer son analyse : « le mot entreprise, est, je crois, extrêmement peu utilisé. Je n’ai pas vu le mot PME. »
Ni Bernard Maris, ni Patrick Cohen n’ont réagi.
Auditeurs que nous sommes, nous restons sans voix.
Á la vérité, si l’acronyme dont Dominique Seux parle n’est cité que 3 fois, le mot entreprise, lui, l’est 72 fois !
Ce que je trouve le plus navrant, ici, c’est le fait qu’il ait affirmé avec force qu’il avait lu le programme et qu’il ait ensuite appuyé son propos négatif avec l’adverbe « extrêmement ».
Loin de disqualifier un parti politique et un candidat qu’il veut archaïques, seventies, ce en quoi il a peut-être raison, c’est lui, car il s’y prend bien mal, et lui seul, qu’il disqualifie, en reprenant à son compte des méthodes politiques qu’on croyait révolues.
Et l’usage du verbe croire ne change rien à l’affaire.
Ce qui est vrai, c’est que le programme de l’UMP utilise 27 fois le mot entreprise, celui du Modem, quant à lui, 32.
Les 2 programmes en question comptant moitié moins de mots que celui du Front de Gauche, faisons en sorte qu’ils ne soient pas désavantagés, et donc, pour mieux comparer, multiplions par deux les occurrences trouvées. Mais, là encore, nous demeurons encore très loin du compte lorsqu’il s’agit d’affirmer, à l’antenne, que Jean-Luc Mélenchon et son programme ont « extrêmement peu utilisé » un mot.