La démarche d'Eric Ciotti (Décidément, ce prénom...) demandant à la présidente de l'Assemblée nationale d'imposer le port de la cravate aux députés masculins est tout sauf anecdotique. Ce n'est pas seulement une nième attaque contre les députés Insoumis, dans le droit fil de celle de Muselier dénonçant "un problème de comportement", c'est leur visibilité qui dérange.
En effet, dans ce monde particulier des néo-libéraux, il est essentiel que la réalité soit conforme au récit qu'ils en donnent, et qui leur permette d'imposer les sempiternelles solutions dont l'inefficacité mondiale ne les trouble pas le moins du monde. C'est qu'ils perçoivent le monde au travers du prisme de leurs analyses bourgeoises, où le tableau Excel est sensé décrire la réalité des choses vécues par nous, mais dont ils sont eux-mêmes à l'abri.
Aussi, la présence des députés Insoumis, déjà pénible en tant qu'elle oblige le Parlement à parlementer (!), devient proprement insupportable par l'irruption de la réalité du vécu qui s'invite dans des débats que M. Ciotti voudrait plus policés. Cette volonté d'uniformisation vestimentaire est un moyen d'imposer, sous prétexte de "devoir d'exemplarité" ou de "respect de la fonction", une contrainte d'assimilation, c'est à dire une forme d'auto-censure.
En effet, il suffit de consulter l'actualité juridique pour se convaincre que les élus libéraux ne s'embarrassent guère d'exemplarité ! Mais imposer un code vestimentaire, c'est commencer à imposer un "devoir de bienséance". On commence par interdire des tenues, puis des comportements et enfin des paroles. Il devient primordial que la réalité de ce que les français vivent ne puisse être visible à l'Assemblée, car comment ensuite justifier de certains votes au bénéfice de la classe dominante ? C'est ce qu'exprime Renaud Muselier lorsqu'il dit que lorsqu'on est élu député "on sort du bac à sable".
Il leur faut garder invisibles les conséquences directes de leur politique libérale.
Donc, on s'habille comme il faut !
Donc , on se tient comme il faut !
Donc, on parle comme il faut !
Et c'est M. Ciotti et ses copains qui décident de ce qui est "comme il faut !"
D'ailleurs, regardez le RN ! Voilà finalement des gens très "comme il faut !"