Le plan anti-fraude ? Un sketch.
Le plan des ministres pour traquer les fraudeurs ? Une belle opération de communication. Une fois de plus, on ne prend pas en compte ce que je dénonce depuis des années. On fait semblant de découvrir un système que tout le monde connaît, mais que personne ne veut regarder en face.
Parce que oui, la fraude, elle est organisée. Pas par les petits. Par les multinationales. Et notamment dans le transport, que je connais comme ma poche. Ce système a un nom : la sous-traitance.
La sous-traitance : arme de destruction sociale massive
Sous couvert d’aller “chercher un savoir-faire” (tu parles !), les donneurs d’ordre imposent tout, du sol au plafond. Prix, horaires, trajets, règles. Le sous-traitant n’a plus aucune marge de manœuvre. Il ne choisit rien, mais prend tous les risques.
Et comme les tarifs imposés ne couvrent même pas les charges, les sous-traitants doivent frauder pour survivre. Pas pour s’enrichir. Juste pour ne pas mourir, pour se nourrir.
Alors comment ils s’en sortent ? C’est simple :
– Un chauffeur fait 12 heures, mais on lui en paie 7 (quand on les paie).
– On pousse les salariés à se mettre en arrêt maladie pour éviter les cotisations.
– Parfois on les licencie pour qu’ils touchent le chômage… tout en continuant à les faire rouler.
– On bricole les camions sans contrôle technique à jour, on reporte l’entretien.
– Et si vraiment ça ne suffit pas ? On arrête de payer les leasings, les assurances, les charges.
Et ensuite ? On dépose le bilan. Et on recommence.
Quand l’URSSAF, la Sécu ou le Trésor Public viennent réclamer leur dû, le sous-traitant est déjà exsangue. Alors il fait ce que le système attend de lui : il dépose le bilan. Et quelques semaines plus tard, le même camion roule… avec une nouvelle société, un nouveau nom, une nouvelle immatriculation.
C’est ça, la France qui bosse!
Et pendant ce temps-là… le gouvernement tire sur l’ambulance
Au lieu d’aller chercher les vrais responsables qui organisent la triche en grand, le gouvernement préfère s’acharner sur les plus faibles. Quand un sous-traitant se fait redresser, il ne peut pas payer. Pas parce qu’il est un voleur, mais parce qu’il a suivi les règles du jeu tordu… il bosse déjà à perte, il a plus un rond sur ses comptes, et pour les derniers salaires ? Pas de souci, c’est les AGS qui s’en chargent, comme d’hab’.
Le gouvernement ? Il cherche jamais à taper là où ça fait mal, chez les donneurs d’ordre. La solidarité financière, cette belle idée gravée dans la loi ? Elle est aussi réelle que le Père Noël.
Et ce n’est pas faute de leur avoir dit !
Cette note de blog, ce n’est pas juste pour râler sur Internet en mode “poussez pas mémé dans les orties”. Non, j’ai rencontré les vrais décideurs. En 2024, j’ai été reçu à Bercy ,pas pour une visite guidée, mais pour poser les faits. En juin 2025, on a fait une visio avec leurs services, avec le GRF (Groupement de Routiers Français) et France TPE Transport dans la boucle. En 2025, on a aussi été reçus au ministère des Transports. Par courrier, tous les ministères y sont passés. J’ai mis tous les dossiers sur la table.
Pourtant, au lieu d’avancer, on assiste à un Roland-Garros bureaucratique toute l’année. Sauf que là, ce n’est pas un match à gagner, c’est un échange de balles entre ministères qui se renvoient la patate chaude : “C’est pas moi, c’est l’autre !”. Résultat : au milieu du court, ce sont les sous-traitants qui prennent les coups.
Ce n’est pas de la plainte, c’est un constat. Moi, je me bats pour que le jeu change, pour que la balle cesse de rebondir dans le vide, et que justice soit enfin faite.
Ce que je décris, je ne l’ai pas lu dans un rapport.
On a voulu me l’imposer. Me forcer à tricher. À prostituer mes livreurs. J’ai dit non.
Et voilà pourquoi depuis 2017, je me bats, et je me battrai jusqu’à ce que justice soit rendue aux invisibles.
Ce système est généralisé !
Et pas seulement dans le transport. Il gangrène :
– Le BTP, où les heures sup s’évaporent comme par magie.
– Le nettoyage, avec des femmes invisibles qu’on fait courir de site en site.
– La sécurité privée, où les mecs bossent 60 heures mais sont payés 35.
– L’aide à domicile, pressée comme un citron entre public et privé.
– Les services à la personne, l’agriculture, les plateformes de déménagement, la restauration collective…
Partout, la sous-traitance est devenue une arme de contournement du droit du travail.
Alors on fait quoi ? On arrête tous de bosser ? On change de métier ? On ouvre une crêperie associative ? Non. On se bat. Et on parle. Haut et fort.
Le pire ? Les plateformes dites “collaboratives”...
Vous pensez que les Uber, TutTut, Cocolis, Deliveroo et compagnie, c’est juste des indépendants libres comme l’air ? Que nenni ! On nous vend ça comme du « boulot flexible », la grande illusion moderne. Mais en vrai, c’est du salariat déguisé, avec un costume trois pièces, une cravate et un flingue sous la table.
Tout est imposé : les horaires, les zones de livraison, les tarifs, même les fringues parfois. Pas question d’improviser, tu bosses comme ils veulent, quand ils veulent, où ils veulent. Pas de congés payés, pas de sécurité sociale, pas de tickets resto, rien. Le néant social.
Et cerise sur le gâteau ? Ces plateformes ne passent pas par les règles classiques du transport. Elles font surtout bosser… des particuliers ! Sans licence de transport, sans charges, sans cotisations, sans fiscalité digne de ce nom. Résultat : une concurrence déloyale qui casse tout, détruit les métiers, et fait crouler les vrais pros sous la pression.
Pendant ce temps, l’État ferme les yeux, ou préfère applaudir le progrès digital, pendant que les travailleurs tombent comme des mouches. Et ça, c’est la vraie fraude sociale : le travailleur déclassé, sous-payé, jetable, sans protection, mais utilisé à fond pour faire tourner la machine.
Mon message au gouvernement : sortez de vos bureaux !
Vous avez un doute ? Vous ne me croyez pas ? Je suis prêt à faire le tour de France des dépôts avec vous. Je vous emmène, on prend une voiture, on va voir la réalité.
Et là, vous m’expliquerez comment, avec une facture de 4 000 € HT, on peut payer 5 000 € de frais. Je vous mets au défi. Pas de powerpoint, pas de réunion, juste la vraie vie.
Et mieux encore : des dizaines de sous-traitants et de chauffeurs sont prêts à témoigner avec moi. Ils vous attendent !
Assez de blabla. Des actes.
Alors voilà. Moi je suis debout. Et je ne suis pas seul. Et si vous avez un soupçon d’honnêteté, de courage politique, ou juste de curiosité… je vous attends. Sur le terrain. Sur vos lois. Sur vos chiffres.
À ceux qui font semblant de ne pas savoir : plus d’excuse!