Les guerres font rage un peu partout sur la planète. À Gaza, à Tel-Aviv, à Moscou, à Washington, à Téhéran, à Riyad ou ailleurs, les civils paient le prix fort. Ce sont des écoles bombardées, des hôpitaux détruits, des villages entiers ravagés. Des enfants tués. Des familles brisées. Des vies fauchées. Ces violences sont inacceptables, quels que soient leurs auteurs.
Mais il y a aussi ces guerres que l’on oublie trop souvent : au Soudan, des villes assiégées où la famine tue silencieusement. En République démocratique du Congo, des femmes violées, des villages rasés dans l’indifférence générale. En Birmanie, des populations réprimées par une junte militaire illégitime. Au Sahel, des jeunes enrôlés de force, des familles massacrées, souvent sous la menace d’organisations terroristes reconnues internationalement. Pas de missiles, pas de drones. Mais des morts par milliers. Un silence de plomb.
Ce constat doit nous réveiller. Nous ne pouvons plus financer ni fournir des armes à des États ou à des groupes terroristes, quels qu’ils soient. Car tant que des États terroristes armeront des terroristes, il y aura toujours des gouvernements criminels pour riposter. Et entre les deux, ce sont les civils, les enfants, les innocents qui meurent.
Mais il faut aussi comprendre une chose essentielle : ceux qui répondent aux armes par la haine deviennent, eux-mêmes, complices de l’enlisement du conflit. Nourrir la colère par la haine, c’est alimenter le cercle vicieux de la violence, c’est creuser plus profondément le fossé qui empêche la paix.
Ce constat n’appelle pas à opposer les peuples les uns contre les autres. Au contraire, c’est la haine, les rancunes et les divisions qui nourrissent la guerre. Aujourd’hui, cette haine circule librement sur les réseaux sociaux, s’amplifie, se propage, attise les violences. Elle pousse certains à prendre les armes. Il est urgent de réprimer fermement cette haine, quelle qu’elle soit, partout où elle se répand.
La paix véritable ne peut être qu’un combat rassembleur. Un combat contre ceux qui vendent les armes, contre ceux qui alimentent la peur. Un combat pour un monde où les diplomaties pourront enfin discuter sans menaces, sans armes, sans morts.
Cela commence par un acte politique clair et courageux : arrêter d’armer tous ces conflits. Plus une seule arme ne doit être livrée aux zones de guerre, nulle part. Et chez nous, en France, il est temps d’agir aussi : interdire la circulation des armes civiles, combattre les trafics, mettre fin à cette société où chacun s’arme contre chacun.
Moins d’armes, c’est moins de morts. Et peut-être, enfin, un peu de paix.
Mais pour cela, il faudra du courage politique, et surtout un peu d’humanité.
Parce qu’un pompier qui tente d’éteindre un feu en y jetant de l’essence, ce n’est pas un sauveteur. C’est un pyromane. Et trop de pyromanes aujourd’hui se déguisent en défenseurs.
Une vie reste une vie, où qu’elle soit, d’où qu’elle vienne. On ne hiérarchise pas les douleurs, on ne met pas une mort en balance avec une autre.
Cette tribune est une invitation à dépasser les divisions, à lutter contre toutes les violences et toutes les formes d’oppression, sans aucune complaisance. Elle défend la dignité humaine partout où elle est menacée, et appelle à un engagement clair, ferme et humaniste.