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Billet de blog 20 février 2013

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Du vrai Temps

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au sujet du Temps, je remarque souvent que nous sommes partagés entre un temps découpé, celui de l'agenda, et un temps relié à soi-même sans copule dirigée vers l'extérieur. Sommes-nous maître du Temps ou le Temps nous maîtrise-t-il ? De multiples approches sont possibles entre  temps social, temps scientifique et temps de la conscience. Mais pour n'en retenir qu'une, ce serait celle tout d'abord de la domination du temps de la conscience sur celui du temps scientifique. C'est-à-dire la subjectivité du temps selon différentes expériences que chacun peut faire contre l'objectivité d'un temps fondé sur le calcul ou l'hypothèse. Les deux ne sont pas réellement opposés et on peut citer par exemple ce fantastique assemblage du Temps qu'est le calendrier qui totalise à la fois la conjonction du temps scientifique, du temps social et du temps de la conscience.
Dans ce temps de la conscience, il y a le temps de la madeleine, celui du "Temps retrouvé" de Proust. Un temps à l'état pur qui conjugue le passé et le présent ou plus exactement le présent avec un passé-présent. Le temps ne se mesure pas ainsi d'un point A à un point B. Tel événement n'est pas distant de tant d'années par rapport à mon présent. Le travail de la mémoire involontaire, car le phénomène de la madeleine ne peut être effectif que s'il n'est pas recherché, consiste à retrouver l'être complet qui a vécu un moment passé dans le même instant qu'il vit le souvenir de ce moment. Le bonheur de la madeleine plongé dans la tasse de thé ne pourra être un vrai bonheur que s'il s'est éloigné de la mémoire de l'instant où il se produit.
C'est comme si nous passions toujours à côté de la profondeur du bonheur lorsqu'il est présent alors que nous le retrouvons toujours de manière complète, à la fois par sa perception et sa compréhension, c'est-à-dire totalement, quand, au présent, il nous est possible de fondre le passé dans cette tasse de thé... Nous ne le saisissons toujours qu'après coup lorsque nous avons suffisamment mis de distance entre ses deux instants de manière à ce que le premier soit totalement oublié comme pour mieux dégager un espace fécond pour la mémoire qui elle va pouvoir s'emparer de la totalité du vécu dans le mouvement de cette nouvelle expérience. Ainsi le bonheur est toujours neuf à condition qu'il soit fait avec du vieux.

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