L'école du Soleil - à Paris, dans le 19e arrondissement - se situe à l'une des extrémités de la rue où j'habite. Aucun de mes enfants ne fréquente cette école maternelle. Je n'y enseigne pas - j'enseigne à Pantin. C'est là que mon épouse travaille. C'est là que, depuis des semaines, des parents d'élèves et des enseignants, au fil de réunions de travail régulières, avec un sérieux et une détermination qui forcent le respect, ont organisé eux-mêmes la Grève des parents du lundi 16 juin 2008.
Des affiches, des tracts et un argumentaire ont été produits.
Pourquoi cette grève ?
"Pour - je cite - manifester leur refus de voir appliquer les nouveaux programmes à la rentrée 2008, des parents d'élèves ont décidé de ne pas envoyer leurs enfants à l'école, le lundi 16 juin 2008."
Cette journée était présentée comme "déterminante pour une école publique de qualité, partout et pour tous."
Ici, il m'apparaît que le point de l'égalité est déterminant.
Et l'appel a été entendu.
D'après les organisateurs, à l'école maternelle du Soleil, 84 % des élèves dont les parents étaient grévistes manquaient à l'appel.
Dans le quartier, les écoles élémentaires Simon Bolivar A et Simon Bolivar B affichaient chacune 70 % d'élèves absents.
Dans le 19e arrondissement, à l'école élémentaire Pierre Girard, 73 % des élèves étaient absents, à l'école maternelle du Cours du 7e Art, plus de 50 %.
Des parents d'élèves d'autres écoles du groupe scolaire Tandou-Pierre Girard, des écoles du groupe Rampal-Général Lasalle, des écoles élémentaires Eugénie Cotton A et Eugénie Cotton B étaient aussi en grève.
A l'école du Soleil, ce soir, la Grève des parents du lundi 16 juin 2008 était qualifiée de "bon départ".
Oui, "bon départ", me semble-t-il, pour tous les gens qui s'organisent eux-mêmes, font un travail en commun et manifestent qu'ils ne comptent pas pour rien.
Pour moi, décidément, une journée exemplaire.