Enfin, une tête tombe chez Orpéa. Après avoir vu le titre boursier perdre 30% de sa valeur, il fallait réagir. Et quoi de mieux pour un groupe coté que de se débarrasser de son président pour faire montre d'une volonté d'amélioration. Toutefois, n'eût-il pas mieux valu annoncer des réformes de fond pour redresser la barre? Ou n'eût-il pas été plus sain de reconnaître les dysfonctionnements dans la gestion déshumanisée de la logistique des établissements? Il semble malheureusement plus simple de se séparer du numéro 1 que de changer son (dys)fonctionnement.
Cette institution se relèvera-t-elle de ce choc? Rien n'est moins sûr. Sa chute serait un bien, qui servirait de leçon aux groupes de santé privés, et qui permettrait peut-être à la société de se soucier un peu plus des conditions de vie de nos aînés.
Leurs lieux d'hébergement n'en sont pas. En effet, ils vivent dans les EHPAD, ils n'y sont pas hébergés. La différence sémantique est importante. Aussi, de quel droit imposons-nous à nos vieux de se déposséder de leurs effets ou d'abandonner leurs animaux de compagnie pour être pris en charge dans ces lieux? Est-il normal que le manque de moyen, qui a pourtant fait beaucoup parler il y a un an, revienne encore au sommet de la pile médiatique? Pouvons-nous accepter cela plus longtemps?
Non.
La pression mise sur Orpéa doit nous permettre d'insérer le sujet des personnes âgées dans le débat politique et dans notre présidentielle.
A bon entendeur.