BARCELONA 2015 - Hilde Teerlinck
De par mes projets professionnels, je me suis récemment souvent retrouvée dans la ville de Barcelone. La capitale catalane est un lieu qui m’est cher, car j’y ai fini mes études à l’Université locale. J’y ai également travaillé dans le cadre des jeux Olympiques de 1992. Et –en tant que directrice artistique du Pavilion Mies van der Rohe – j’ai pu y réaliser des expositions avec des artistes de renommée internationale comme Jeff Wall, Panamarenko, Dian, Thomas Ruff ou Dominique Gonzalez-Foerster.
Je dois avouer que l’impression que me fait la ville en ce moment est caractérisée par un nouvel élan. On a l’impression d’assister à une renaissance culturelle, lente mais prometteuse. Voilà ce qui me motive à partager mes impressions.
Nombreuses sont les nouvelles initiatives : de la Fondation privée Gaspart qui vient d’ouvrir ses portes dans la même rue que le Musée Picasso avec une première exposition exceptionnelle et ambitieuse en collaboration avec la Galerie Hauser & Wirth ( des artistes comme Mark Wallinger, Martin Creed, Diane Thater, Louise Bourgeois, Rita Ackerman sont programmés). Le galeriste Carles Taché (l’une des galeries emblématiques de la ville) vient de déménager et a ouvert un nouvel espace à quelques pas de la Fondation La Caixa, sur la montagne de Montjuic, qui regroupe des musées comme le MNAC ou la Fondation Miro. Il y montre une sélection intéressante d’artistes internationaux et Espagnols : Javier Pérez, Cornelia Parker, Tony Cragg, Keith Tyson.
Depuis peu, deux galeries ont choisi d’accepter le défi de s’installer dans les faubourgs de Barcelone : à « l’Hospitalet » (une nouvelle zone baptisée ‘Distrito Cultural’), en investissant des immeubles industriels (Nogueras – Blanchard, Anna Mas Projects).
Dans un autre quartier excentré (Sant Andreu) nous observons la création d’un nouveau centre d’art d’envergure : Fabre i Coats. Ce lieu consiste d’une salle d’exposition et des résidences et ateliers d’artistes. En ce moment on peut y voir le projet du commissaire Catalan Marti Peran, intitulé : ‘Ensayos sobre la fatiga’ avec des œuvres de Perejaume, Samuel Beckett, Bruce Nauman, Eduardo Fukisima, Nedko Solakov, Carlos Pazos, Marcel Duchamp, Gina Pane ou encore Javier Penafiel.
Ce dynamisme et cette envie de changement se note également au centre de la ville. Malheureusement encore trop peu au sein de ses institutions ‘officielles’ comme le MACBA ou le Centre d’Art Santa Monica, qui semblent immobilisées.
Les initiatives que je voudrais applaudir sont les efforts de renouveau du jeune collectif de commissaires BAR (Juan Canela, Andrea Rodriguez Novoa et Veronica Valentini) qui arrivent –avec les moyens du bord- à réaliser des projets inventifs, créatifs et surprenants. C’était le cas de quelques interventions ponctuelle dans des endroits divers de la ville (pas toujours des lieux classiques dédiés à la présentation d’œuvres d’art), organisées dans le cadre du Barcelona Art Weekend.
La Fondation Tapies – sous l’impulse de son nouveau directeur Carles Guerra – semble également avoir pris la décision vers le renouveau.
Je vous tiendrai informés de la suite de ce ‘printemps’ prometteur Barcelonais.
Hilde Teerlinck
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