Le 15 mars prochain, la Hongrie célèbrera sa fête nationale en souvenir du soulèvement de 1848 où les foules se pressaient alors pour revendiquer l’égalité des droits civiques, la suppression de la censure et la liberté de la presse. Plus de 150 ans plus tard, ce sont ces mêmes mots d’ordre qui se feront entendre dans les rues de Budapest.
La Hongrie revit une tragédie. En moins de deux ans, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a réussi à mettre à bas les acquis démocratiques pour mieux exalter les pulsions nationalistes et populistes de sa majorité. Fort du soutien des deux- tiers au Parlement, Orbán a profité de la nostalgie d’une Grande Hongrie nationaliste pour mieux mettre sous tutelle les médias, évincer les contre-pouvoirs, censurer le droit d’expression et orchestrer de nombreuses réformes liberticides au détriment des minorités.
Nous, citoyens européens, pourrions, une fois de plus, détourner notre regard. Les institutions communautaires pourraient aussi se réfugier dans une impuissance complice et laisser ce pays s’affranchir de son destin européen. Mais ce qui se passe actuellement en Hongrie ne concerne pas seulement un pays. C’est une tragédie collective. Bien plus qu’un problème national, l’actualité hongroise est le reflet d’un mal européen qui traverse toutes ses composantes. Sur l’ensemble du continent, les pulsions populistes sont de plus en plus fortes, se faisant ainsi l’écho des heures les plus sombres de notre Histoire.
Bien plus qu’un problème national, l’actualité hongroise pose la question du devenir d’une Europe qui n’est pas une simple construction économique mais qui se fonde d’abord, et avant tout, sur des valeurs. Bien plus qu'un problème national, l’actualité hongroise interpelle puissamment l’ensemble de la jeunesse européenne qui doit choisir, à travers ce combat, quel type de société elle souhaite promouvoir demain.
Le 15 mars 1848, l’insurrection hongroise s’inscrivait dans le printemps des peuples qui avait soufflé sur l’ensemble du continent.
Le 15 mars 2012, nous serons présents aux côtés des démocrates hongrois pour combattre un mal qui menace dramatiquement l’Europe. C’est donc non seulement par solidarité mais aussi par conscience, que nous irons manifester à Budapest avec le mouvement MILLA (One Million for et de nombreuses organisations civiques. Car aujourd’hui, l’existence de l’Union européenne ne se joue pas seulement à Athènes mais bien aussi à Budapest.
www.hongriesolidarite.eu
Twitter : @Hong_solidarite
Facebook : http://www.facebook.com/groups/hongriesolidarite/
Ils soutiennent cette initiative :
Raymond AUBRAC, Commissaire honoraire de la République;
Patrice CHEREAU, Metteur en scène, acteur et réalisateur;
Caroline FOUREST, journaliste et essayiste;
Stéphane HESSEL, Diplomate et co-rédacteur de la Charte des Droits de l'Homme et du Citoyen;
Mark HUNYADI, Professeur de philosophie sociale, morale et politique à l’Université catholique de Louvain;
Jean-François JULLIARD, ex-Secrétaire Général de Reporters Sans Frontières;
Axel KAHN, généticien et ex- président du Conseil Consultatif National de l’Ethique
Jean-François KAHN, Journaliste et écrivain
Léo KANEMAN, réalisateur et scénariste, fondateur du Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains (FIFDH) Genève;
Serge KLARSFLED, écrivain, historien et avocat de la cause des déportés en France
Ivan LEVAÏ, journaliste et Président de l’association Presse Liberté
Edgar MORIN, Sociologue et Philosophe
László RAJK, fondateur du parti démocrate SzDSz (Alliance des Démocrates Libres)
Jean-Louis SERVAN-SCHREIBER, président de Human Rights Watch France et directeur de la revue CLES
Michel WIEVORKA