Jeudi 15 mars à 11h, nous rencontrons le porte-parole et l’un des co-fondateurs du mouvement Solidaritàs dans un café tout près du Parlement Hongrois.
De nombreuses manifestations sont prévues à travers la ville, nous rejoindrons celle organisée par le MILLA et auquel les militants de Solidaritàs participeront avant d’organiser un cortège jusqu’à la rue de la presse libre (une manifestation a déjà eu lieu à leur initiative samedi 10 mars avec le même mot d’ordre). lls nous expliquent que les partis politiques traditionnels de gauche comme de droite sont très contestés en Hongrie et n’ont pas su se renouveler. Il leur a donc paru nécessaire de fonder un nouveau mouvement pour que les choses changent en Hongrie.
Un certain nombre de mouvements spontanés sont apparus ces derniers mois, d’où sont issus le MILLA, Solidaritàs etc…(ces derniers étant des membres du MILLA qui souhaitent s’organiser politiquement). Solidaritàs est le seul de ces nouveaux mouvements qui sont implantés partout en Hongrie et ne se souhaitent pas se limiter pas à militer sur le web. Contrairement au MILLA, Solidaritàs ne souhaite pas seulement le retrait des lois les plus liberticides votés en Hongrie ces derniers mois ont la volonté de réaliser un programme politique, qui propose une réelle alternative pour la Hongrie. Les membres de Solidaritàs nous expliquent aussi que leur désir d’organisation politique vient aussi du fait, qu’à leur sens, ce qui se passe en Hongrie en ce moment ne correspond pas à une sorte d »Etat urgence », mais bien à un agenda politique précis. Pour eux, Viktor Orban n’a pas l’intention de s’arrêter la, et les partis de gauche traditionnels sont dépassés. Solidaritàs reste pour l’instant un mouvement et ne souhaite pas devenir un parti politique en tant que tel, mais ils situent leur action dans le champ politique car c’est, à leur sens, le seul moyen d’influer réellement sur la société. Ils souhaitent organiser des tables rondes qui permettent aux citoyens et acteurs politiques de se retrouver au delà des clivages droite/gauche afin de mettre en place une plate-forme démocratique qui permettrait de déboucher sur une alternative voulue par le plus grand nombre, et pas seulement à Budapest mais partout en Hongrie, afin qu’un maximum de hongrois s’approprient cette démarche.
(c) Bruno Klein - Fedephoto.com
Des mouvements similaires mais plus sectoriels sont aussi en train de s’engager dans cette voie, notamment chez les enseignants et les étudiants comme HAHA rencontrés précédemment par exemple. Pour Solidaritàs, les décisions ne doivent plus seulement venir d’en haut comme cela s’est toujours passé en Hongrie, mais bien d’une concertation avec le plus grand nombre.
Nous leur présentons notre mouvement et le sens de notre venue ici. Ils partagent nos craintes de voir le système mis en place par Viktor Orban qui s’exporte un peu partout en Europe, ainsi que nos inquiétudes sur l’atteinte aux valeurs européennes que constitue le recul des libertés en Hongrie. Ils dénoncent le double discours d’Orban entre ce qu’il peut dire à l’UE pour se justifier. Nous leur expliquont que nous souhaitons avancer avec d’autres progressistes européens sur le chemin d’une europe politique, sociale et citoyenne et que c’est pour cela que nous venons à leur rencontre aujourd’hui, ainsi qu’à la rencontre de nombreuses autres organisations d’opposition en Hongrie.
Les membres de Solidaritàs se reconnaissent dans cette démarche mais nous expliquent que le dialogue n’est pas possible avec certaines organisations tel que le Jobbik qui prêche la violence et la haine à l’encontre de certaines catégories de la population et conteste l’idée même de débat démocratique, ce que bien sur nous partageons entièrement.
Nous découvrons, que comme un certain nombre d’entre nous il y a peu à Paris, ils ont organisés, il y a peu une manifestation contre l’extrême droite qui souhaitait organiser un débat dans une université!
Ils espèrent que bientôt les hongrois et leurs représentants politiques vont se rendre compte qu’ils ont été trop loin dans les concessions et le débat avec l’extrême droite. Nous émettons ensemble l’idée d’organiser une conférence au niveau européen pour débattre du périmètre démocratique dans les différents Etats européens, des limites qu’ils n’est pas possible de franchir, et de l’Europe que nous voulons. Une chose est sur, nous allons nous revoir!