La négligence de la médecine du travail, pour non suivi du personnel soignant couvant une souffrance physique ou psychologique, serait-elle la présumée suspecte n°1 du mal-être des professionnels du secteur sanitaire et médico-social ?
La prévention médicale appliquée par la médecine du travail est une obligation via l'article du code du travail L4622-3 Modifié par LOI n°2016-1088 du 8 août 2016 - art. 102 (V)
"Le rôle de la médecine du travail est exclusivement d'ordre préventif : En veillant à la santé des salariées/salariés, à déceler d'éventuelle altération de la santé liée à leur travail (signes d'épuisement, d'anxiété, de souffrance) et, tout risque pouvant nuire à leur santé tel que le harcèlement"
En rappelant la neutralité du médecin du travail, qui, est soumis à la confidentialité du dossier, au secret médical et des données auxquelles l'employeur ne pourrait légalement en exiger le contenu afin de respecter la vie privée des salariées/salariés ainsi que de leur sécurité les liant à leur encadrement professionnel.
Lors d'un audit réalisé auprès du personnel soignant anonymisé, lancé en avril 2025 à l'initiative de Malika BELARBI - Défenseuse du personnel soignant et Responsable de l'usd-cgt92 (Union Départementale 92 à la santé et actions sociales), l'enquête décèlera l'une des failles, à savoir : L'irrégularité des visites médicales pouvant mettre en danger la vie du personnel soignant exerçant en EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et en USLD (Unité de soins de longues durées)
Notamment, s'additionne la recrudescence d'accidents du travail soit 154 déclarations sur une échelle de 419 avis anonymisés, recensées auprès d'une dizaine d'ehpad géographiquement situés dans le département des Hauts-de-Seine (92) livrant le bilan suivant :
- 36% de salariées/salariés des EHPAD dans le département du 92 ont été victimes d'accident du travail
- 11% des salariées/salariés déclarent une maladie professionnelle
- 47% des salariées/salariés jugeant leurs conditions de travail mauvaises
- 32% des salariées/salariés considèrent que leur relation avec leur supérieur/supérieure est mauvaise
- 32% des salariées/salariés se sentent stressées/stressés au travail
- 22% des salariées/salariés viennent au travail angoissées/angoissés
- 28,9% des salariées/salariés déclarent ne pas avoir été vues/vus par leur médecin du travail
Cette étude est menée, dans le cadre de la journée mondiale de la santé et des conditions de travail, pour fermement interpeller l'ARS (Agences Régionales de Santé) sur les dysfonctionnements révélés en 2024, dont les chiffres accablants pointant la sinistralité de la profession, cumule 10 552 accidents du travail en Ile-de-France soit 1,6% selon les sources de la CRAMIF, totalisant 337 586 effectifs de jour et de nuit, majoritairement représentés par le personnel féminin (84,49%) contre (15,51%) pour le personnel masculin
Par ailleurs, le rapport d'enquête remis à l'ARS comptabilise en Ile-de-France : Un accident sur huit par jour en 2023 soit en hausse de 1% par rapport à l'année 2022 et ce, malgré la baisse des effectifs de 1,2%, au même titre que les accidents des trajets en 2023 soit +8,1%
La redoutable défenseuse du personnel soignant est parvenue à convaincre l'ARS, autour de la table des négociations, en obtenant un soutien favorable 'de principe' pour améliorer les conditions de travail de l'ensemble des personnels soignants hospitaliers et médico-social, à savoir :
- Des contrôles réguliers et inopinés dans les établissements
- Formations accessibles à l'ensemble du personnel quel que soit leur statut jusqu'alors réservées qu'aux cadres.
- Préventions sur les risques psychosociaux professionnels et suivi de la santé des personnels
- Un accompagnement pour le reclassement professionnel du personnel déclaré inapte à poursuivre leur fonction
Ces exigences défendues par Malika BELARBI et ses collègues soignants ont sillonné la journée de la 'fête du travail' lors du rendez-vous annuel socialement national, pour faire barrage aux failles visant le non-respect des droits et du code du travail
Après les discussions de 'principe', les actes se formaliseront le 13 mai en prédisant une journée chahutée par les personnels soignants de la fonction publique et privée
H.SABAH
Journaliste indépendant
- Lien de l'enquête intégrale commandée à l'initiative de Malika BELARBI - Responsable de l'udcgt92 : eHpad 92 - Enquête conditions de travail - Gagner l'égalité professionnelle
- Lien du mouvement social en cours 13.05.2025 : 2025, année noire pour les services publics. Les hospitaliers ne décolèrent pas ! - CGT Santé Action Sociale