LA CONFIANCE
Cette confiance qui s’est retirée, faisant de notre monde un champ de ruines.
Banalité du mal, nous dit Hannah Arendt, banalité de ces colères paysannes dont les tracteurs font barrage ou déversent ça et là les ordures de ce monde.
Mediapart publie toute une série d’interventions de blogueurs sur le sujet et c’est l’une d’elles qui inspire ce court billet. Que tous ceux que je ne cite pas excusent ce qui n’est pas une sélection mais le couperet de l’horloge. Celle que je ne fais qu’évoquer est de Geoffrey Volat. Il y ausculte avec un grand souci d’équilibre « la manière dont la science est instrumentalisée dans l’espace médiatique pour justifier des décisions lourdes de conséquences sociales et économiques ». Ce qui témoigne aussi « d’un mépris persistant des savoirs paysans … ».
Si nous n’étions pas constamment distraits par les soucis et les plaisirs du quotidien cette incapacité de la raison à régler nos différents de manière apaisée devrait nous accabler. La science qui devrait être un guide n’est plus crédible. Ce n’est plus la qualité de la voix qui l’emporte mais sa force, et, étant nous-mêmes portés au manque de rigueur dans la sincérité, le mensonge séduit davantage que la réflexion.
Dans ce journal intime qu’est mon propre blog j’attribue en grande partie ces errements à notre déracinement. S’intéresser à nos racines est le propre de cette discipline philosophique qu’est l’ontologie. Un rare et bienveillant commentateur d’un billet m’explique pourquoi je ne suis pas lu. L’ontologie n’intéresse personne, me dit-il, le mot ajoute-il n’est pas dans mon smartphone.
C’est curieux, le mot smartphone, dans mon traitement de texte, est souligné en rouge !
Chaque jour m’apporte une confirmation de la fécondité possible de l’ontologie.