Chiffres concernant les expulsions des lieux de vie informels :
- Au moins 71 expulsions de 9 lieux de vie informels ;
- Au moins 9 personnes exilées arrêtées lors des expulsions ;
- Au moins 29 mineur.e.s isolé.e.s étranger.ère.s rencontré.e.s ;
- Au moins 108 tentes dont au moins 5 remplies d’affaires personnelles volées ;
- Au moins 9 abris détruits ; au moins 9 couvertures, 13 sacs à dos volés, ainsi que 11 bâches essentielles pour se protéger des intempéries.
Les faits de violences systémiques subies par les personnes exilées enregistrées par HRO :
- Les 2, 5, 17 et 23 mars, les forces de l’ordre ont contraint les personnes exilées à détruire leur propre lieu de vie. Le 26 mars, ces ordres ont été donnés sans traducteur et le 17 mars une CRS s’est permise de faire pression sur une personne exilée qui repliait sa tente en disant “allez mister, quick”.
- Le 2 mars, une famille est expulsée et doit quitter le terrain en traversant des zones boueuses avec une poussette.
- Le 5 mars, des agents de la société mandatée par l’État pour procéder aux saisies de biens appartenant aux personnes exilées fouillent les tentes placées sur le lieu de vie.
- Le 17 mars, alors que les forces de l’ordre s’apprêtent à quitter le lieu de vie, les personnes exilées se déplacent en direction du terrain duquel ils ont été expulsés quelques minutes plus tôt. Les agents de police se retournent à plusieurs reprises en disant “Stop” comme s’ils jouaient à “1,2,3 soleil”.
- Le 20 mars, les forces de l’ordre bloquent l’accès au lieu de vie pour les personnes exilées, il leur est impossible de récupérer leurs effets personnels.
- Le 26 mars, un CRS urine sur un lieu de vie alors que l’opération d’expulsion est en cours.
- Le 26 et 28 mars, des agents de police tiennent des propos racistes visant à criminaliser les personnes exilées. Le 26, l’un d’eux affirme : “il y a eu une agression en ville, [les autorités] pensent que ça vient des personnes du camp”. Le 28, un autre agent dit : “si jamais il y a d’autres personnes qui arrivent, ça sera pas gérable pour notre sécurité ”.
Chiffres concernant les entraves et/ou intimidations des forces de l’ordre envers HRO :
Pour le mois de mars, HRO a comptabilisé 26 tentatives d’entrave et/ou d’intimidation, dont :
- 4 contrôles d’identité abusifs
- Les membres ont été filmé.e.s sans avoir été prévenu.e.s au moins 4 fois dont 1 fois avec des téléphones personnels
Dans le détail :
- Les 2 et 7 mars, les forces de l’ordre ont procédé à des contrôles d’identité des membres HRO visant à les intimider. Le 2 mars, l’agent de police a noté les informations personnelles du bénévole sur son téléphone personnel.
- Le 2 mars, un van de CRS frôle à toute vitesse les membres HRO qui se tenaient sur le bord d’une route sur laquelle la circulation est limitée à 30km/h.
- Les 5, 9 et 28 mars, des CRS ont filmé les membres HRO en omettant de les informer au préalable. Le 28 mars, un CRS s’amuse à allumer et éteindre la caméra devant un bénévole pour le provoquer. Le 9 mars, la caméra a été déclenchée dans le dos des équipes HRO. Le 2 mars, un CRS a filmé l’opération de police avec son téléphone personnel.
- Les 7, 17, 27, et 28 mars, des agents de police se sont adressés aux membres HRO sur un ton paternaliste, voire irrespectueux. Le 7 mars, un CRS équipé d’un LBD dit : “pensez à laver vos petites chaussures en partant”; Le 27 mars, un CRS ordonne : “vous nous laissez faire ce qu’on fait et vous reculez”; Le 28 mars, alors que l’équipe HRO se tenait en dehors d’un périmètre dit “de sécurité” fixé aléatoirement par les forces de l’ordre, un CRS dit : “vous avez qu’à vous grimer en migrant pour rentrer sur le lieu de vie”.
- Les 2 et 28 mars, des agents de police se placent devant les caméras des membres HRO afin d’obstruer la vue.