Chiffres concernant les expulsions des lieux de vie informels:
- environ 3 km de barrières construits autour des campements
- au moins 119 mineur.e.s isolé.e.s étranger.ère.s rencontré.e.s**
Les faits d’intimidation et/ou violences systémiques subies par les personnes exilées enregistrées par HRO :
A plusieurs reprises, nous avons observé des véhicules de Police Nationale sur les lieux de vie. Cette présence quasi constante dans le quotidien des personnes exilées constitue une stratégie d’intimidation destinée à faire de la frontière une zone inhospitalière.
Les constructions de barrières débutées en décembre/janvier se sont poursuivies en février, encerclant le campement principal de Loon-Plage et le transformant en une véritable cage. Les sols sont régulièrement retournés, les arbres coupés, des murs érigés... Ces modifications du territoire ont pour seul but de déposséder les personnes exilées de leur environnement, de les précariser et d’entraver leurs déplacements.
Le harcèlement policier à l’encontre des personnes exilées est une constante à la frontière. L’ampleur des dispositifs répressifs mis en place quotidiennement dans le Dunkerquois prouve la volonté d’instaurer un climat hostile voué à dissuader toute personne exilée d’y transiter.
Les faits d’intimidations et/ou d’entraves subies et enregistrées par HRO :
Des pressions exercées sur les associations de distribution ont été signalées ce mois-ci. La répression est quotidienne à la frontière (amendes, contrôles d’identité à répétition, menaces et insultes...). A plusieurs reprises ce mois-ci, les forces de l’ordre ont fait irruption sur les lieux de distribution, sommant les associations d’arrêter leurs activités pour “raison de sécurité” et sur ordre préfectoraux. Pourtant, malgré les recherches effectuées par la PSM*** auprès des différentes instances dirigeantes du Dunkerquois, aucune base légale écrite n’a été trouvée.
Ce genre d’agression est un continuum de la politique de zéro point de fixation : il s’agit, pour l’État et ses représentants, d’empêcher toute forme de soutien aux exilé.e.s, jusqu’à empêcher la reconnaissance même de ces personnes sur un lieu donné. En ce sens, interdire les distributions, signe de la présence effective d’individus en besoin de protection, est un point clé de la politique de harcèlement étatique.
L’État, garant qui, dans l’imaginaire collectif, conditionne la vie des personnes présente sur son territoire (politique nataliste, de santé, d’éducation etc.), conditionne ici la mort. Les personnes exilées sont contraintes à une survie des plus indignes qui doit être dénoncée et combattue par tous.tes.