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Billet de blog 27 mai 2024

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Opération de mise à l’abri forcée à Loon-Plage: procédure arbitraire et expéditive

Hier matin à 7h30 à Loon-Plage, à côté de Dunkerque, une vingtaine de fourgons de CRS et de gendarmerie mobile a été envoyée par la Préfecture pour expulser les personnes exilées installées sur place, dans le cadre d’une ordonnance sur requête. L’équipe de Human Rights Observers présente dénonce cette nouvelle opération d’expulsion qui précarise les personnes exilées bloquées à la frontière.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’expulsion a concerné deux lieux de vie, où vivent entre 600 et 800 personnes. D’après nos observations, entre 400 et 500 personnes étaient présentes hier matin. Environ 5 bus ont été dépêchés pour emmener les personnes dans des CAES1, parfois bien loin du littoral. Les affaires personnelles des personnes exilées ont été détruites, nous avons observé les agents de nettoyage mandatés par l’État remplir au moins deux bennes de 30m3  d’affaires2 (tentes, sac de couchage, matelas, sac à dos...).  

Ces opérations de « mise à l’abri » ne sont pas dans l’intérêt des personnes exilées et sont en réalité forcées. HRO a en effet observé des nasses de CRS et de gendarmes cherchant à pousser les personnes à monter dans les bus, tandis qu’une vingtaine de personnes s’est échappée en courant pour ne pas y monter. La présence de la police aux frontières en nombre important (au moins 8 véhicules), qui incite les personnes à monter dans les bus par crainte d'être arrêtées si elles refusent, démontre également le caractère forcé de l’opération. D'après nos observations, au moins 14 personnes ont été arrêtées 

Enfin, nous dénonçons l’utilisation de l’ordonnance sur requête, une procédure arbitraire et expéditive, qui est selon nous un détournement du droit. En effet, les autorités et les huissiers appliquent une rhétorique raciste en considérant que les personnes en situation d’exil installées sur les lieux de vie sont non-dénommées et non-identifiables, au lieu de les convoquer au tribunal avant l’expulsion afin qu’elles puissent faire valoir leurs droits auprès d’un·e avocat·e. 

Human Rights Observers condamne fermement cette politique hostile et répressive à l’égard des personnes exilées et appelle à la fin des violences à la frontière, ainsi qu’à la mise en place d’une politique d’accueil digne et respectueuse des besoins de chacun. Nous rappelons en outre que le droit et les procédures légales doivent être respectés par les autorités publiques sans discrimination. 

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