On sait que les sondages constituent une observation superficielle mais on ne peut négliger leurs enseignements surtout lorsqu'ils apportent soudainement des indications fortement contre-intuitives. Nul n' imaginait, hier encore, que J. Chirac pourrait être désigné comme personnalité nettement préférée des français. On peut supposer que plusieurs facteurs entrent en jeu, et on peut admettre que l'inaction protège: c'est vraisemblable, mais on conviendra que nombre de désactivés, à droite ou à gauche, ne jouissent pas d'une telle popularité. Une hypothèse doit me semble-t-il retenir une attention particulière: la France est en manque de président de la république. Nicolas Sarkozy est dans le meilleur des cas hyper-cherf de gouvernement, trop souvent moins que cela : chef de meute ou de clan. Contrairement à J. Chirac, il n'offre même pas l'apparence (et l'apparence en politique n'est pas rien!) d'incarner la république, de représenter l'ensemble des citoyens, d'assumer le patrimoine culturel et institutionnel. Sarkozy est le degré zéro de la fonction élyséenne...
P.S. On a retrouvé l'enfant caché du capitaine Haddock qui adoptait comme insultes les mots à consonance peu courante dont il ignorait le sens, "bachi-bouzouk" ou "polyglotte" par exemple: il s'agit du porte-parole du pouvoir en place, Frédéric L., qui a jugé "iconoclaste" (i.e. destructeur d'images saintes) le propos tenu par Ségolène Royal à Dakar.