Que le paltoquet Bernard Laporte s'en aille, nul ne saurait s'en chagriner. Qu'il soit remplacé par Rama Yade, pourquoi pas? Mais que celle-ci ne soit pas remplacée, voilà qui est un pas de plus dans le renoncement aux engagements vertueux du candidat Sarkozy. On peut rappeler pour mémoire le discours de Janvier 2007 où il pourfendait la Realpolitik, stigmatisait l'abandon des droits de l'homme et la sujétion au banditisme d'Etat, déclarait qu'il ne pratiquerait jamais la "complicité avec les dictateurs". C'était si beau que l'inénarrable André Glucksmann y avait trouvé la justification centrale de son soutien, payé depuis par une breloque, au candidat de la droite.
La conribution apportée par la France à la libération des infirmières bulgares avait pu susciter un peu d'espoir, au moins avant qu'on ne puisse pressentir l'ampleur du prix payé non seulement pour cette libération mais aussi (espérons encore que ce ne soit pas surtout) pour que le couple présidentiel en apparaisse comme l'auteur héroïque et exclusif. La création d'un Secrétariat aux droits de l'homme et la liberté de parole inattendue de sa titulaire avaient pu entretenir l'illusion. Désormais, entre complaisance envers les autorités chinoises, affirmation du droit de la Russie à défendre les intérêts des communautés russophones dans les pays voisins, empressement des magistrats dépendant du ministère de la Justice à entraver les poursuites contre les détournements crapuleux des Bongo, rétablissement plus général des réseaux et des traditions de la Françafrique, il ne restait qu'un signe de plus en plus fragile du respect des promesses d'hier - un Secrétariat aux droits de l'homme, un point de rappel symbolique. Il semble que ce symbole même était de trop. Exit.