Hyblog. Hypothèse404. Deux Hy.
Hy, c’est simple : c’est le son qu’on fait quand on se rend compte qu’on a oublié quelque chose. Un “hy” discret, pas un cri dramatique, juste le constat tranquille que le toast a brûlé ou que le stylo a fui dans la poche. Hy, c’est la syllabe de l’évidence, celle qui dit que la vie est faite de petites erreurs banales mais inévitables.
Hypothèse404, c’est juste la confirmation que tout le monde rate toujours quelque chose. Même quand on croit avoir tout prévu, même quand on pense que tout est sous contrôle, il reste toujours un détail manquant.
404, parce que la réponse n’existe pas encore, parce qu’on ne sait pas si elle existera un jour, parce qu’on ne saura jamais vraiment pourquoi la plante du salon a choisi de mourir cette semaine.
Et moi, au milieu de tout ça, je suis un hippo. Même si ça ne s’écrit pas pareil. Je suis un hippo-blogueur. Un hippo-blogueur qui tape sur son clavier avec ses grosses pattes, qui perd ses lunettes et oublie son café, et qui trouve que tout ça mérite d’être posté sur son Hyblog.
Je suis lourd dans certaines situations, discret dans d’autres, mais toujours là, fidèle à mes “hy” quotidiens et à mes hypothèses ratées.
Et si vous voulez m’appeler Hypo, franchement, ça ne me dérange pas (même j’aime bien).
Hippo-blogueur / Hippo-blogueuse
(nom, masculin ou féminin ; pluriel : hippo-blogueurs, hippo-blogueuses)
Étymologie : du grec hippos (« cheval » mais remplacé par l’usage populaire pour désigner tout gros animal) et du français blogueur, dérivé de blog, mot-valise de web et log (« journal »). Littéralement : « gros animal qui tient un journal », mais au sens moderne : individu ou individus qui postent beaucoup de contenus inutiles.
Définition :
- Personne ou personnes qui publient de façon excessive sur un blog ou un réseau social, remplissant l’espace numérique de contenus souvent triviaux, banals ou insignifiants.
- Individu(s) dont la production de messages inutiles est systématique et régulière, indépendamment de leur pertinence ou de l’intérêt pour autrui.
Exemple d’usage :
“Tu as vu son blog ? Chaque fois qu’il mange un yaourt, il en fait un post. C’est un vrai hippo-blogueur.”
Citation de la Docteure Qilak Nunaq, directrice de l’Institut d’Études Transversales du Quotidien :
“Le hippo-blogging n'est pas simplement une activité numérique ; c'est une révolution silencieuse qui redéfinit les frontières de l'intérêt. En publiant des détails insignifiants et des pensées éphémères, nous déconstruisons les hiérarchies traditionnelles du savoir et de l'attention. Chaque post est un acte de résistance contre la dictature de l'utile et du pertinent, une affirmation de la valeur de l'inutile dans un monde obsédé par l'efficacité.
Le hippo-blogueur ou la hippo-blogueuse devient ainsi un explorateur de l’infra-ordinaire, un cartographe du banal, observant les micro-événements du quotidien avec une attention obsessionnelle mais joyeuse. Par cette pratique, nous apprenons à redéfinir ce qui mérite d’être remarqué, à célébrer les détails que la société considère comme insignifiants, et à créer un nouvel espace de valeur subjective où l’absurde et le trivial acquièrent une dignité inattendue. C’est dans cette réinvention constante de la norme que réside la véritable puissance subversive du hippo-blogging, à la fois acte ludique et geste méthodique de pensée critique.”
– Hippo-blogging et réinvention de l'intérêt : essais sur l'infra-ordinaire numérique. Saint-Jean-de-Luz, Institut d’Études Transversales du Quotidien, 2025
Citation du Docteur Théodore Boudinot, enseignant-chercheur en sciences du quotidien banal et infra-ordinaire :
“Être hippo-blogueur ou hippo-blogueuse, ce n’est pas juste publier : c’est remplir l’espace, jour après jour, de micro-détails dont personne n’a besoin, et continuer malgré tout. C’est observer le monde avec un mélange d’attention obsessionnelle et de désinvolture calculée, consigner l’inutile comme si chaque post pouvait réécrire la gravité des choses, et trouver un certain plaisir méthodique dans cette répétition infinie. C’est s’entraîner à la patience face à l’indifférence générale, et célébrer la beauté secrète des banalités que personne ne remarque, tout en inventant des règles invisibles pour que l’absurde ait l’air sérieux.
Être hippo-blogueur, c’est devenir archiviste d’un quotidien fragmenté, collectionneur de micro-événements, témoin scrupuleux de la futilité des instants. Chaque image, chaque mot, chaque emoji devient un marqueur temporel de la trivialité humaine, un témoin discret d’une époque qui préfère la vitesse à la profondeur. C’est transformer la procrastination en discipline, la répétition en rituel, et la légèreté en méthode.
C’est, enfin, accepter que l’œuvre n’ait pas de public mais persister, non par vanité, mais par fidélité à l’acte même de documenter l’infra-ordinaire. Car dans cet engagement obstiné envers le rien, on découvre paradoxalement une forme de vérité : celle qui réside dans l’attention minutieuse portée aux détails que le monde entier ignore, et dans la capacité de continuer à agir même quand l’absurde semble total et définitif.”
– Chroniques du quotidien inutile : réflexions sur le microblogging et l’absurde. Saint-Jean-de-Luz, Institut d’Études Transversales du Quotidien, 2024
Citation du Docteur Théodore Boudinot, enseignant-chercheur en sciences du quotidien banal et infra-ordinaire :
“Dans un monde où l’on mesure la valeur d’une idée à son utilité immédiate, l’absurde devient un acte de résistance. Il est le dernier refuge de la pensée libre, un espace où l’on peut respirer sans but, observer sans juger, être sans produire. L’absurde n’est pas un échec de la raison, mais sa libération. Il nous rappelle que tout ce qui est inutile n’est pas insignifiant, et que parfois, il est plus important de se perdre dans le non-sens que de s’enfermer dans le sens.
Cultiver l’absurde, c’est accepter la trivialité de l’existence tout en lui conférant une dignité secrète. C’est collectionner les gestes inutiles, noter les détails négligeables et considérer les micro-événements comme dignes d’attention. Dans cette pratique méthodique, chaque instant devient à la fois sérieux et futile, chaque observation devient un petit temple du dérisoire.
L’absurde agit alors comme un miroir de la société sérieuse : il révèle la rigidité des normes, la survalorisation du concret et la peur du non-sens. Mais il ne se contente pas de dénoncer ; il offre une alternative : un espace où la créativité peut se déployer sans contrainte, où l’imagination triomphe de la fonctionnalité, et où le banal devient extraordinairement riche. Ainsi, embrasser l’absurde n’est pas fuir la réalité, mais l’enrichir, la questionner et parfois, la transformer.”
– Essais sur l’inutile quotidien : réflexions sur l’absurde et la normalité. Saint-Jean-de-Luz, Institut d’Études Transversales du Quotidien, 2025
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