Les mots pour le dire, ou le diable et le bon dieu.
La vérité d’un homme est d’abord ce qu’il cache
Mais l’homme épris, benêt, confie tous ses secrets
Quand les intimités de l’aimée font relâche
Je voudrai deviner tes songes trop discrets
Nos deux mains qui s’effleurent au petit bonheur
Un sourire voltige autour de tes cheveux,
Qu’appellent nos regards, qui se croisent, rêveurs,
Mais le silence tait tes pensées sans aveux.
Une douce clarté berce tous nos non-dits
Comme l’arbre en hiver exfiltre la lumière
Un doux mot sans réponse aiguise tes sourcils
Et se perd au fronton de tes yeux de chimère
Je ne sais rien de toi et tu as l’air heureuse
Mais les mots pour le dire restent dans leur écrin
Un soupir alangui sur tes lèvres soyeuses
Et ta main se resserre sur mon bras qui t’étreint
C’est le fond de ton coeur que je voudrais percer
Dans des mots prononcés, c’est la folie d’amour
Qu’affronte sans merci l’ange de tes pensées,
Raison et déraison combattent sans recours.
“C’est l’heure, vite, vite, il faut que je m’en aille
Peut-être un jour ou l’autre je t’expliquerai...”
Va, va, et ne crains pas que mon amour défaille
Je reste avec ferveur, prisonnier de tes rets.