Oui, j’ai viré tous mes textes, ou presque.
C’était après l’enterrement de Monsieur Texte, peut-être un peu trop arrosé, j’ai été pris d’un gros coup de blues!
Je me suis vu en hélicoptère au dessus de la ville lâchant mille petits bouts de papier avec sur chacun d’eux un poème. J’en ai vu un se poser au sommet d’un arbre, quelque oiseau va pouvoir s’en régaler, ou bien en rigoler... un autre tombait dans un jardin et servait à nettoyer un râteau.
Un troisième atterrissait dans une rue, directement dans une poubelle, ha!ha! quelque rat s’en délectera. L’un d’eux s’est faufilé dans le conduit d’une cheminée, bon ça pour ranimer la flamme! Et beaucoup d’autres sur les toits, dans les caniveaux, ou emportés au gré du vent comme des murmures, pour finir par se fondre avec le paysage...
Quand je me réveillai, j’avais dans les mains un livre dont toutes les pages étaient blanches, seul le titre était imprimé sur la couverture: “Livre de l’ivre, livre à écrire”...
Finalement, un peu de ménage de temps en temps ça ne fait pas de mal...
Bon! C’est pas tout, ça! Faut que je m’y remette!