D'emblée, évitons de confondre « Touareg » et « rebelles ». Les Touareg qui vivent au Mali sont citoyens maliens à part entière. Tous ceux qui prennent des armes ou qui se livrent au chantage, à des actes séparatistes, et qui ont des complices, fussent-ils Touareg ou non, sont des rebelles, donc des ennemis du peuple malien.
Un article de Sekou Kyassou Diallo.
A cause de la connotation négative qu'on met dans le concept et qui crée la confusion, il est préférable d'appeler Tamasheq les paisibles Maliens qui sont indexés dans la zone.
Ce n'est pas la première année que notre pays fait face à une telle rébellion. La première ayant éclaté encore sous le régime de feu Modibo Keita. Ces derniers temps, le problème se pose avec plus d'acuité pour des raisons qui sont connues, mais sur lesquelles il convient de revenir. Actuellement quatre raisons principales doivent être retenues:
La première est que certains « Touareg » (je parle des ennemis), éprouvent jusqu'à ce présent ce complexe d'être « blanc » et de ce fait, ils ne digèrent pas l'idée d'être dirigés par des Noirs. Pour eux, à l'instar de ce qu'ils voient dans les relations entre l'Afrique et l'Occident, ce sont les citoyens maliens de « race blanche » qui doivent diriger le Mali, et les Noirs ne peuvent qu'être des esclaves qui exécutent tous les caprices du maître. Sonhrai, Bamanan ou autres, ils n'ont de sentiment que le mépris envers les Noirs. Ils trouvent que les Touareg sont les derniers « Blancs » à être sous commandement des Noirs.
Ce petit complexe qu'ils nourrissent est assez ridicule. Cela rappelle l'apartheid en Afrique du sud ou une poignée de Blancs voulaient éternellement régner en maîtres absolus et dans le mépris total sur la large majorité noire qui n'aspirait cependant qu'à une égalité entre tous les membres de la société. L'apartheid est tombé malgré tout. Entre temps, les choses ont si évolué que Barak Obama est devenu président des USA!
Même si ces « Touareg » estiment que leurs droits sont « bafoués » au Mali, il existe bien des méthodes plus appropriées de les revendiquer que de prendre des armes pour semer le désordre. Ces mêmes rebelles qui réclament l'indépendance de « l'Azawad » devraient songer d'abord à financer un seul et unique projet dans la zone concernée en faveur des populations locales tamasheq. C'est une chose que nous n'avons jamais vue d'ailleurs, alors qu'ils ne dédaignent pas mettre dans leurs poches l'argent que le gouvernement malien leur donne de façon régulière pour maintenir le calme. Certainement, ils ont fini par croire que c'était une règle obligatoire et une faiblesse de l'Etat malien.
Pour parler clairement, ces rebelles ne sont que des parasites qui veulent vivre sur le dos du contribuable malien (toutes ethnies confondues) sans jamais fournir le moindre effort, et dès qu'on tente d'y mettre le holà, ils brandissent les canons pour se livrer au chantage et à l'intimidation. Ils défendent alors leur oisivité sous prétexte d'agir au nom de tous les Tamasheq de la zone. Avec les gouvernements les plus laxistes que nous ayons connus de notre histoire ces derniers temps, ces rebelles ont trouvé le paradis au Mali.
La deuxième raison est qu'il n'y aurait aucun doute déjà que certains hauts milieux de Bamako auraient des relations très douteuses et sombres avec ces mêmes rebelles et AQMI. Trafic de drogues, prise d'otages et courtisans occultes pour les libérer contre rançons solides, vente illicite d’armes, immigration clandestine en Europe, il s'agirait bien de dizaines de milliards de francs par année que certains empocheraient volontiers. Ceux-ci souhaiteraient le maintien du status quo, c'est-à-dire du désordre dans le nord du pays, grâce auquel ils parviendraient à s'enrichir bougrement. L’argent sale serait ensuite blanchi dans les chantiers de construction dont foisonne la capitale malienne.
La troisième consiste dans le fait que des opportunistes à Bamako souhaiteraient l'embrasement de la situation au nord du pays. D'une part, cela leur permettrait de détourner des sommes colossales sur le financement des opérations de « guerre » contre les rebelles, et de l'autre, de décréter l'état d'urgence en vue de repousser la présidentielle d'avril 2012, de maintenir ATT au pouvoir pour encore deux années, comme on avait tenté d'ailleurs de nous en convaincre. Dans le but de permettre au président, laissaient-ils entendre, d'achever les grands chantiers commencés. Comment trouver que les combats n'aient éclaté qu'à quelques mois de la présidentielle, alors qu'il fallait y songer plus tôt pour la tenue d'un scrutin paisible et transparent?
C'est comme si l'Etat n'était pas une continuité au Mali et que le successeur d'ATT ne pourrait que détruire ce que ce dernier a déjà fait.
Mais en réalité, ces opportunistes ne se soucieraient que de sauver un régime qui a bien sophistiqué toutes les méthodes de vol et de corruption, d'impunité, de laxisme, de népotisme et d'injustice. Fléaux qui gangrènent la société malienne actuelle, qui menacent dangereusement son unité nationale et entravent sa marche vers le progrès. Quel opportuniste et quel amateur du denier public ne voudrait pas maintenir au pouvoir un président qui ne veut « humilier aucun chef de famille » ?
La dernière raison est que beaucoup de « Touareg » soufflent le froid et le chaud à la fois. Le jour, ils sont avec le Mali pour manger; mais la nuit venue, ils brûlent nos champs.
Allez-y voir sur les sites extrémistes et sur celui du MNLA. Vous en serez convaincus!
Voilà les structures de la nébuleuse malienne que nous devons songer à dementeler pour le retour de la paix et de la stabilité dans tout le pays, plus particulièrement dans le nord. Cette sale « guerre » qui se passe actuellement se fera aux prix des vies des innocents et de nos soldats tandis que d'autres en tireraient des gains solides!
Quoi qu'il en soit, les Tamasheq du nord malien n'aspirent qu'à une paisible vie et à trouver des remèdes à leurs problèmes. D'ailleurs comme tous les autres citoyens du pays. Cependant, cela n'est possible que si nous conjuguons nos efforts, nous dialoguons et discutons. Le Mali doit être un arbre à palabre, comme nos ancêtres nous l'ont appris, et non un champ de revendications armées et utopistes.
Car le Mali (je ne parle pas du « Mali » des opportunistes) est un pays qui ne perd jamais et qui ne cède aucun pouce de son territoire national ni à l'ennemi, ni à des apatrides qui tentent de s'enrichir à tout prix sur le dos des pauvres populations maliennes.
Vive l'armée malienne qui mène le combat actuellement pour que les vies innocentes soient sauvées et que revienne la paix!
Définitive, je l'espère cette fois-ci!