Parasite. Film sud-coréen de Bong Joon-Ho
Edifiant
Palme d’or 2019. Signe des temps. On récompense aujourd’hui des sortes de chroniques sociales qui rendent compte d’une involution : la vie est (re)devenue une jungle où se joue la survie.
Les films applaudis par la critique sont de plus en plus des films témoignages de cet ubac du monde où grouillent des « invisibles ». Un film français récent portait d’ailleurs ce titre.
Effrayant car on s’identifie.
Dès les premières images, jusqu’à mi-film, dont le temps se mesure en luminosité, nous, voyeurs abrités, ne pouvons nous empêcher de penser « Salauds de pauvres ».
Puis, à mesure de notre exploration… de l’en-dedans, on bascule et l’on se prend à rectifier, pour nous-mêmes : « Salauds de riches ».
La misère a une odeur… indescriptible, inconsciente pour les pauvres, indicible pour les riches. L’odeur de la stagnation, de la relégation. Elle s’insinue dans le quotidien opulent et parfaitement réglé de l’autre « milieu », celui des « riches ».
Qu’elle soit spatiale ou sociale, ce film pose la problématique de la place. Celle que l’on doit tenir, à moins d’avoir migré selon un schéma codifié. Reste l’Alternative, transgressive, que suggère Bong Joon-Ho : l’usurpation. Une transgression vitale, une usurpation quasi légitimée.
Ce film résonne comme un avertissement.
Une société construite sur l’affrontement, l’exploitation, l’opposition, la domination, n’a d’autre avenir que l’implosion.