Le coronavirus nous aura révélé plusieurs choses, la première est que malgré nos sociétés avancées nous sommes très vulnérables face à un virus qui se propage en pandémie. Mais il permet de révéler les dérives que prennent nos sociétés, ou tout doit avoir un coût comptable qu’il faut réduire sans cesse au profit de qui ? de quoi ? Depuis une quarantaine d’année nous assistons à des coupes budgétaires dans les services publics. Cette année notre cher président Macron, envisageât à nouveau une coupe budgétaire d’un milliard d’euros dans le milieu hospitalier. Alors que les professionnels de santé criaient, déjà, leur manque d’effectif et de moyen matériel avant cette crise sanitaire. Aujourd’hui, le personnel de santé se dévoue corps et âmes, au risque d’être eux-mêmes contaminés, dû au manque de matériels et de protections et pourtant ils font face. Ils se battent chaque jour pour sauver des vies, de la même manière que les soldats que l’on envoi au front pour combattre, alors que certain manque d’arme et protection. Après cette crise sanitaire, un certain nombre de responsable politique devront rendre des comptes sur la manière dont a été gérée cette crise.
Où est l’Europe face à cette crise sanitaire ? inexistante sur le plan humain, regardez l’Italie qui s’est trouvée en détresse sanitaire et qui a reçu de l’aide seulement auprès de la Russie. Une chose est sûre, cette crise aura permis de révéler l’endroit où se trouve la principale préoccupation de l’Europe. Elle se situe dans la sphère financière ; « les marchés ». Christine Lagarde qui pilote aujourd’hui la BCE, a injecté plus de 1100 milliards d’euros, la FED (aux USA) injecte également des milliers de milliards de dollars dans le système boursier pour tenter de le sauver. Pour donner un ordre de grandeur le PIB (produit intérieur brut) annuel de la France est de 2 300 milliards d’Euros, le PIB des états unis est de 21 000 milliards de dollars. Si on le compare avec le système de paris spéculatifs « des marchés » (la bourse) qui est de 800 000 milliards de dollars soit 10 fois la capitalisation mondiale et 15 fois le PIB mondial, on peut faire deux constats simples. Le premier est qu’il n’y a plus aucune corrélation entre l’économie réelle et le système boursier. Le second, au vu des sommes qu’ils devraient injecter pour compenser les pertes… Autant dire que nous allons assister à l’effondrement du système économique actuel (il était déjà sous perfusion par les banques centrales qui injectaient des milliards et, d’euros et de dollars dans la sphère financière bien avant l’arrivée du coronavirus).
Après cette crise, il sera nécessaire de revenir aux fondamentaux, le vivre ensemble en société, de redéfinir ce qu’est une nation, et sa souveraineté, du rôle de la politique, toutes ces notions qui aujourd’hui sont galvaudées et dénuées de leurs substances.
Pour cela je voudrai revenir sur une période de notre histoire dont nous pouvons être fiers et nous inspirer. Pendant la seconde guerre mondiale, sous l’occupation Allemande, la résistance s’organise à travers le Général de Gaulle. Il est incarné par Jean Moulin, qui a la lourde tâche de mettre d’accord les différentes mouvances politiques allant de la droite au parti communiste ainsi que les organisations syndicales dont la Cgt et la Cfdt. Ce fut chose faite le 27 mai 1943, le CNR (conseil national de la résistance) met en place un programme appelé « les jours heureux » crée sous la présidence de Jean Moulin mais piloté à distance par le Générale de Gaulle. A la fin de la guerre, un gouvernement de transition appelé GPRF (gouvernement provisoire de la république française) a été créé. La particularité de ce gouvernement est qu’il n’a pas été élu par les français mais représentait le CNR, à qui on a donné une totale légitimité.
Le programme du CNR a été mise en place par ordonnance, pratiquement dans son intégralité par le Général de Gaulle. Il comprenait la mise en place de la sécurité sociale, les retraites par répartition, la nationalisation (du fait de leur collaboration durant la guerre) de certaines entreprises comme Renault devenu régis Renault, de gnome Rhône devenu Snecma par exemple.
Il a également nationalisé les entreprises stratégiques comme EDF, les houillères, GDF, Air France, et certaines banques, notamment la banque de France. En effet, toutes les grandes entreprises du secteur industriel et économique furent mises à contribution afin de relancer l’économie pour le bien de la population. En 1945, la France fût ruinée avec un endettement de plus de 100%. Mais malgré tout, des réformes couteuses en faveur de la population sont mises en place. Cela n’empêche pas le redressement de la France par le contrôle de la monnaie avec la mise en place d’un système de crédit dirigé ainsi que l’appui d’entreprises stratégiques pour le développement de l’intérêt commun.
Il est important de souligner que le fait politique a pris le pas sur le fait économique en cette courte période (de 1945 à 1971) et cela, pour l’intérêt commun. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas le plan Marshall qui a redressé la France. Il est vrai qu’il a permis de relancer matériellement l’économie mais la reconstruction d’infrastructures et le relancement industriel du pays se sont fait par la reprise en main de la création de sa propre monnaie, et en menant une politique en faveur de l’intérêt commun
Le néo-libéralisme s’est de nouveau imposé au monde. Depuis les années 1970 (après les accords de Bretton Wood de 1945 à 1971). Une dérèglementation progressive s’est effectuée dans le système financier, les banques privées ont repris le contrôle de la création de la monnaie. Leur activité s’est étendue vers la banque d’investissement, de marché, et l’assurance, tout en restant des banques de dépôt. Leur capacité financière est devenue monstrueuse, pour certaines, bien supérieur au PIB de certains états. Elles sont les principales détentrices des capitaux qu’elles se sont constituées anonymement avec au départ de l’argent qui n’existe pas, crée sans contrepartie.
Les banques n’ont pas les fonds des prêts qu’elles proposent, à peine 5% en fond propre. Pour exemple, une banque qui a en fond propre 50 milliards d’euros peut prêter jusqu’à 2 000 milliards d’euros. Elles créent la monnaie à partir de de rien (ex-nihilo). Lorsqu’un client obtient un prêt de sa banque, cela n’est qu’un jeu d’écriture dans un registre (monnaie scripturale). Une fois le prêt remboursé, les données du registre sont détruites et la banque empoche les intérêts. Ce processus s’applique à tous les clients, à toutes les entreprises, et à tous les états. Elles s’enrichissent par la dette qu’elles créent et tout ceci sans contrepartie. Quelle légitimité ont-elles ? Depuis les années 1970 à nos jours l’endettement dû aux intérêts s’élève à plus de 40 milliards d’euros pour la France.
Nous avons perdu notre souveraineté. Un état nation comme est censé être la France, « est l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu’on appelle l’intérêt général, et avec une nuance éthique de bien public ou de bien commun ». (Source Wikipédia)
Notre constitution est basée sur le droit continental issu du droit romain, lui-même basé du droit naturel avant de scellé ses fondations dans le code civil, dont les lois sont censées défendre et protéger l’intérêt commun, voir dans certain cas le bien commun.
Aujourd’hui nous sommes sous domination du fait économique issu du droit anglosaxon dont les lobbys et les principaux détenteurs de capitaux imposent leurs lois à travers les différentes institutions Européen et international.
Dans un second billet de blog, je propose une analyse approfondie depuis la création de la monnaie, a travers les premières banques florentine (en 1280) à nos jours, avec l’imbrication de notion d’état de politique et d’institution. Ou l’aspect juridique a un rôle majeur.
I R