îleol (avatar)

îleol

Abonné·e de Mediapart

9 Billets

0 Édition

Billet de blog 27 janvier 2015

îleol (avatar)

îleol

Abonné·e de Mediapart

décréation

_

îleol (avatar)

îleol

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Un frisson sur l'horizontalité

... les êtres, les mots, sont des oiseaux de mer ; ils s'effacent d'un trait au large d'une nuit en nous offrant le vide ; subtil coup d'ailes, instant de nudité où l'on se sent tout à coup entouré de milliers d'enfants qui dévalent en riant les ruelles insondables de l'absurdité du monde


celui-ci
se tient immobile au pied d'une fresque immense adossée à trois montagnes

il
retouche ce triptyque des yeux :
     Bosh ?
     Mazilu ?
     Van der Weyden ?
     ses doigts frémissent : un paysage aride se cristallise, des nappes de poussière lourdes comme de l'eau vallonnent et s'évanouissent dans des combes avant de rejaillir en milliers de trombes brassant du vivant agglutiné, du grouillant éperdu
     vers le couchant, les flaques ont déserté la baie
     les silhouettes s'allongent
     il reconnaît Tombelaine
          plot chétif
          caveau des petites morts
          pimpesouée dans l'ombre portée de l'archange voisin
          désormais sans morgue
                             sans orgues
                             sans chapitre
                             sans Merveille
          voyeur extravague du bain des belles d'estran, son écume était de celle dont se drapaient les femmes quand sonnait l'heure des oraisons marines, mais les civilisations n'auront été qu'une ride, un frisson sur l'horizontalité
     une transparence lui prend la main et l'invite à rejouer la scène des chaises bleues, les haies d'aubépine, la moisson des guérets ; il tourne sur lui-même, la tête basculée en arrière ; c'est une danse ; la poussière l'enveloppe, le grise jusqu'au déséquilibreil tombe et se retire...
     inspire l'absence une fois encore
     trace des signes dans le sable, prolonge du bout des doigts les graphes laissés par les pattes d'un scarabée, ramasse d'une main le sable et les signes, lève le poing à hauteur des yeux et desserre peu à peu l'étreinte de ses doigts...   le sable sec tombe en pluie en soulevant un nuage ocre
     une bourrasque chaude lui renvoie au visage la poussière du désert
     le désert ?

vide inconsolé

l'enfant au visage de sable pose son regard sur l'horizon lointain des collines de Gnosis ; au pied des blocs de grès rouge, par-delà les pentes qui s'en vont mourir dans l'océan, s'étalent des champs d'oliviers, injure pers faite à une infinité de nuances allant du pourpre au rose

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet