l'Esprit ne se pense pas lui-même
Non pas comprendre, mais entendre
Paraphraser Simone et entendre : la présence réelle exclut le sentiment même de présence, car dans le vide offert qu'elle emplit, il n'est plus de place pour dire « je ».
« je » ne peut rien dire de ce qui lui est étranger, il en est réduit à l'impuissance des mots, évoque une « expérience », y ajoute des adjectifs tous aussi impuissants (mystique, singulière, intransmissible…) pour forcer le trait dans sa volonté de convaincre. Mais, pourquoi « je » s'obstine-t-il à vouloir convaincre de ce à quoi il ne peut avoir pris part ?
Il faut pour cela ce qui est son exact contraire : l'abandon. Non-pas un « j'abandonne » comme on dépose les armes et qui implique une violence liminaire extérieure, mais bien la forme pronominale, je m'abandonne, c'est à dire un « je » qui s'efface de l'intérieur à force de marcher dans la nuit et offre l'espace qu'il occupait : le consentement à
Pour cet abandon, combien de pas dans la nuit du monde ?
l'Esprit ne sait rien du monde
l'Esprit ne se pense pas lui-même