Les puissants d’abord (sur l’air de “Les Copains d’abord”)

Les puissants d’abord

(sur l’air de “Les Copains d’abord”)

Non, ce n’était pas un navire,
Ni même un pauvre rafiot noir,
C’était l’vieux radeau du délire,
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Y avait Macron pour la visite,
Et Darmanin pour l’encensoir,
Chacun jouant la bien-pensite,
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Ils ont pleuré sur la cellule,
Sur Carla, sur l’ange à sa guitare,
Pas un mot pour la canicule,
Des prisons d’sans gloire, des prisons d’sans gloire.

Ils ont fait taire la vérité,
Les Kadhafi, les mallettes pleines,
Pour un ex-président blessé,
C’est tout l’État qui se déchaîne.

(Refrain)
C’étaient pas des amis d’la veuve,
Encore moins des amis du fort,
Mais des copains qu’on dit d’épreuve :
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Les juges, eux, tiennent bon la barre,
Sous le feu des plateaux bavards,
Où Praud et Barbier font fanfare,
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Sur BFMTV, sur CNews,
On pleure à l’unisson du soir,
« C’est la France qu’on met dans l’cahier d’sursis ! »
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Le peuple en tôle, on l’oublie vite,
Les pauvres n’ont pas d’avocat-star,
Mais pour Sarko, tout l’monde s’invite,
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Et quand la loi s’fait démocrate,
On crie au “règne des juges noirs”,
La liberté devient acrobate,
Sous les projecteurs du pouvoir.

(Refrain)
C’étaient pas des amis d’la veuve,
Encore moins des amis du fort,
Mais des copains qu’on dit d’épreuve :
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Y’a d’la tendresse pour les puissants,
Pour leurs dorures, leurs miroirs,
Mais les 80 000 d’là-dedans,
On les oublie sans espoir.

La Santé n’est pas la même,
Quand t’as un nom, un grand manoir,
On te plaint presque d’avoir un thème,
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.

Et si demain un autre tombe,
On chantera le même air encor’,
Car dans l’cimetière des secondes,
Les puissants d’abord, les puissants d’abord.