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Billet de blog 25 août 2013

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J - 2: Un beau dimanche à Douarnenez...

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Pour le deuxième jour du Festival de Cinéma de Douarnenez, le Kezako, journal interne au Festival, poursuit sa rencontre avec les gens du voyage de la région, part à la découverte des Rroms de Tchéquie et s'interroge sur l'argot français issu du rromani. Bonne lecture !

« Voyageurs d'ici »... Le coût de la vie

L'équipe du Kezako est allée à la rencontre des gens du voyage de la région de Douarnenez. Extraits.

« Quand tu rentres sur l'aire d'accueil à Douarnenez, tu payes une caution de 50 euros et tu donnes la photocopie de ta carte grise. Et tous les mardi tu payes. L'emplacement tu payes 1,50 euros par jour. Tu payes l'électricité à part aussi, plus t'as d'électricité plus tu payes. C'est normal. L'eau c'est pareil. Et l’électricité tu payes plus cher l'hiver, tu peux compter 36 ou 38 euros par semaine, des fois un peu plus même, jusqu'à 40 euros par semaine. Mais bon le stationnement là, le parking ça fait combien de temps qu'ils l'ont ? C'est amortit ça. Mais ils nous le font toujours payer. Une maison, le jour où elle est payée elle est à toi. Mais là le stationnement tu le payes toute ta vie. Le terrain il devrait être à nous, depuis le temps qu'on l'a payé. Mais on l'aura jamais. Et les crédits c'est pareil. Des crédits tu ne peux pas en avoir. Les banques ne donnent pas de crédit parce que nous on n'a pas un boulot fixe. On n'a pas des fiches de paye. Avant on allait faire un petit travail, tu vas rempaillé une chaise, quelques chaises, on faisait un peu de ferraille aussi. Bon tu avais une petite rentrée d'agent. Avec ça tu payais tes crédits. Mais maintenant ils ne veulent plus. Les marchands de caravanes maintenant ils font des prix. Mais alors le prix qu'ils font ! Tu vas emprunter 3000 euros ou 3500 et tu vas rembourser 3000 euros de plus. Les assurances c'est pareil. Moi je paye 120 euros par mois pour la caravane, plus mon fourgon que je paye presque 800 euros à l'année. Alors les gens ils disent « les gens du voyage ils ont vraiment des belles caravanes, des belles voitures ». Mais faut pas oublier que nous on a que ça. Les gens ils ont des belles maisons, même quand elle est ancienne ça vaut des sous ça ! Ça vaut combien de caravanes ? Une maison ça prend de la valeur, tandis qu'une caravane, au bout de quelques années quand ça commence à casser, ben ça vaut plus rien ».

Un lieu, une histoire

Karviná , Tchekia

Pa erruoc'h e Karviná , e welloc'h diouzhtu ghetto ar Rromed war an tu kleiz, anvet eo « Karviná 6 ». Aon o deus tud ar vro tremen eno, evel ma lavaront « v romské čtvrti se vyskytuje násilí a kriminalita » (feulster ha torfedoù) .

Bugale a weler e pep lec'h, o c'hoari, o redek pe o chom e-kichen karr-tan o zud, o selaou sonerezh. Alies e vez kavet strinkelloù dramm o straniñ war al leur ha bugale o c'hoari tro-dro. Nepell e c'heller gwelet un nebeud Rromed o evañ bier en un ostaleri, met n'eo ket digor d'an holl. Sellout a reont ouzh an dud o tremen. A-wechoù e vousc'hoarzho un den kozh, hag e lavaro « Dobry den » deoc'h  goude bezañ bet gwelet ac'hanoc'h meur a-wech ha ma plijit dezhañ. Stalioù meret gant Tcheked a vez kavet ivez, ha ma gomzit ganto e lârint « you know here everybody is racist, gypsies are bad people » (gouennelourien int). A-wechoù e c'heller tremen e biou Tcheked neo-nazi o klemm a-enep d'ar Rromed, ha gwelloc'h eo diwall peogwir e c'hellont bezañ feuls.

E Karviná 6 e kavoc'h ur skol ispisial evit ar Rromed, met ma n'int ket eus ar c'harter e rankont mont en ur skol evit an dud ampechet. Pa c'houlenner ouzh Natalia, 7 vloaz anezhi, peseurt micher a fell dezhi ober diwezhatoc'h, e respont « jako maminka » (evel mammig), da lâret eo straniñ gant he mignonezed an devezh-pad. En un doare reizh eo, n'eus ket labour evito.

Ne vez ket aes atav met kenderc'hel a ra ar c'harter da vezañ buhezek gant c'hoarzhadegoù ar vugale evel Milena, Deniska ha Denis.

Milena, Deniska et Denis vivent à Karviná, une ville située à l'est de la République Tchèque, près d'Ostrava. Ils sont scolarisés dans une école spéciale Rroms à deux pas de leur immeuble.

Si vous voulez plus d'informations concernant la situation des Rroms en Tchéquie, n'hésitez pas à jeter un coup d’œil à la rubrique Actualités (voir page 3).

Jeu de langue / Troioù lavar

C'est michto !

« T’as vu, y a un gadjo, il s’est fait marave par un narvalo qui croyait qu’il lui avait chourave son surin ». Vous n’y comprenez que tchi ? Ouh, la latche. Allez, on est sympas, on sort le décodeur : « T’as vu, y a un type, il s’est fait tabasser par un dingue qui croyait qu’il lui avait piqué son couteau ». L’argot français regorge de mots issus de la langue rromani. Dans son Grand dictionnaire universel du XIXe siècle paru entre 1866 et 1878, Pierre Larousse recensait déjà l’existence d’un argot « bohémien ou rommany ». Cet argot y était défini comme étant « d'origine indienne, ne ressemblant à rien de ce qui est connu en Europe », avec une précision : cet argot était utilisé comme langue secrète par « les bohémiens et les voleurs de diverses contrées auxquels ils [s’associaient] ». D’abord employés par le milieu, par la pègre, ces mots d’argots tirés du rromani sont souvent des termes canailles. Aujourd’hui, nombre d’entre eux font la joie des gamins des banlieues - et d’ailleurs -, qui les utilisent à tire larigot, souvent sans en connaître l’étymologie. La plupart se terminent par le suffixe -ave, qui correspond à la conjugaison en rromani des verbes à la première personne du singulier : bicrave (vendre, trafiquer), bouillave (forniquer), pillave (boire), etc. Mais il y en a d’autres, comme michto (super), pelo (mec), racli (fille), ou berge (année). Attention, toutefois : tous les mots en -ave ne sont pas rroms. Entraver (comprendre), vient ainsi du vieux français enterver (s'informer).

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