Initiative Développement (avatar)

Initiative Développement

ONG de développement

Abonné·e de Mediapart

15 Billets

0 Édition

Billet de blog 30 novembre 2011

Initiative Développement (avatar)

Initiative Développement

ONG de développement

Abonné·e de Mediapart

« Cela peut paraître impossible tant que cela n’est pas fait »

C’est ainsi que Christiana Figueres, la responsable climat de l'ONU a donné le ton lors de la journée d'ouverture. Elle a repris les mots de Nelson Mandela lorsqu'il se battait contre le régime de l'apartheid.

Initiative Développement (avatar)

Initiative Développement

ONG de développement

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est ainsi que Christiana Figueres, la responsable climat de l'ONU a donné le ton lors de la journée d'ouverture. Elle a repris les mots de Nelson Mandela lorsqu'il se battait contre le régime de l'apartheid.

Hier, première journée. La conférence a été officiellement lancée et les négociations ont pu commencer. Les Side Events (conférences parallèles) ne démarrent qu’aujourd’hui. A ce titre, je vous informe que je ferai une présentation ce jeudi 1er décembre dans une conférence sur les nouvelles perspectives d’accès énergétique et le management durable des forêts à travers la finance carbone dans les pays du Sud, organisée par l’ONG française GERES.

Quelle est l’ambiance à Durban ?

Il y a une très grande affluence. L’ambiance est calme et studieuse.

Est-ce que ce sommet est exemplaire du point de vue lutte contre le changement climatique ?

Oui, le centre de conférence a sa propre stratégie :

- Très peu, ou pas d’impressions papier, la majorité des documents sont accessibles et téléchargeables en ligne.

- La mise en place de borne fontaine, peu ou presque pas de bouteille en plastique.

- Pas de vente de souvenirs.

- Très bon réseau de transports en commun pour les délégués.

- Durban compense officiellement ses émissions de carbone.

Côté contenu des débats à Durban, je partage avec vous quelques-uns des axes de travail qui me semblent importants.

Tout d’abord, je vous rappelle ce qu’on appelle les MDP, ou Mécanismes de Développement Propre.

Il s’agit d’un moyen financier élaboré lors du Protocole de Kyoto et qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en favorisant l’investissement dans des technologies moins polluantes. Concrètement, les pays développés sont soumis à des objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre, ils sont donc incités à investir dans des activités qui réduisent ou limitent les émissions. S’ils dépassent leurs quotas, ils peuvent acheter des crédits carbone issus de projets réducteurs d’émissions conduits dans des pays du Sud. Les crédits carbone sont échangés sur les marchés du carbone.

Nombreux sont ceux qui pensent que les marchés du carbone doivent être réformés. En effet, il y a des projets actuellement éligibles (c'est-à-dire qui peuvent vendre des crédits carbone) alors qu’ils ne devraient pas l’être : par exemple des projets de centrales thermiques à charbon ou encore des projets déjà très rentables. Normalement, la finance carbone doit permettre l’émergence de projets qui n’auraient pas vu le jour sans cet apport supplémentaire, on appelle cela l’additionalité des projets. Normalement, les règles d’additionalité devraient être plus rigoureuses à l’avenir.

Un des grands sujets de discussion concerne l’atténuation, c'est-à-dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre, particulièrement par les plus gros “pollueurs“ de la planète. L’objectif est que chacun prenne des engagements pour que les émissions soient réduites et que le réchauffement soit atténué. Actuellement, vus les engagements des uns et des autres, le réchauffement moyen des températures pourrait atteindre 5% à l’échelle planétaire. On estime qu’il faudrait le limiter à 2%.

Autre sujet brûlant : l’adaptation. Il y aura un réchauffement, quoi qu’il arrive. Il faut aider, particulièrement les plus vulnérables à s’adapter à ce changement climatique. Concrètement, ici en Afrique, cela consiste par exemple à trouver des solutions pour stocker de l’eau de pluie afin de faire face aux périodes de sécheresse. L’adaptation a un coût. Un “fonds vert“ est en cours de constitution dans le but de financer des opérations d’adaptation dans les pays les plus pauvres. Il faudrait rassembler plus de 100 milliards de dollars chaque année !

Enfin, autre sujet : les droits humains. Il est impératif de renforcer les règles dans tous les projets CDM. Un exemple en Amérique du Sud, concernant un projet de biocarburants (fabriqués à partir d’huile de palme), des communautés ont été expropriées de leurs terres par les entreprises qui ont lancé le projet. Refusant cette situation, des manifestants ont été la cible de coups de feu…

Globalement, toutes les parties prenantes de projets CDM devraient être plus consultées et entendues.

Je m’arrête ici, mais vous voyez que la liste des discussions est longue. 194 pays ont envoyé leur délégués à Durban, ce n’est pas pour rien.

Un dernier mot, j’ai pu rencontrer la délégation de Coordination Sud (voir leur présentation sur la bande à gauche du blog). Je vais travailler avec eux sur un article qui sera publié dans la lettre d’information qu’ils vont diffuser, les Echos de Durban. Nous mettrons cela en ligne demain.

Sur ce, je vous laisse, je retourne aux conférences !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.