http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-09-30-Rocard
Copié-collé partiel d'un article du Monde Diplomatique:
Michel Rocard, martyr ou mystificateur ?
, par Thomas Deltombe,mercredi 30 septembre 2009
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Michel Rocard, martyr ou mystificateur - Le Monde Diplomatique...
..Car ce sont bien les propos tenus par Michel Rocard à l’émission « 7 sur 7 » (TF1), face à la présentatrice Anne Sinclair, le 3 décembre 1989, et non devant les « militants et amis de la Cimade » en 1990, qui ont fait scandale. Puisqu’il faut « contextualiser », contextualisons.
Nous sommes alors au terme de la première affaire de « foulards islamiques », celle du collège de Creil. Des journalistes et des responsables politiques, dans une surenchère à peine croyable, ont fait de ce qu’ils appellent alors les « tchadors de Creil » une immense polémique. L’affaire tourne depuis plusieurs semaines au lynchage symbolique de tout ce qui peut ressembler à un « immigré » ou à un « étranger » musulman. Les « élites », dans leur quasi totalité, s’en donnent à cœur joie. TF1, fraîchement privatisée, Antenne 2, toujours publique, et La 5, toujours plus agressive, multiplient les reportages sensationnalistes, confondant allègrement « musulmans », « immigrés » et « étrangers » pour les stigmatiser sans distinction.
A l’époque, le PS, sorti victorieux des dernières consultations électorales, présidentielles et législatives de 1988, est plus divisé que jamais : la guerre des « courants » – jospiniste, rocardien, fabusien – fait rage à l’approche du Congrès de Rennes, qui aura lieu quatre mois plus tard. Tous les coups bas, toutes les démagogies, sont permis pour faire chuter les adversaires internes. L’opposition de droite et d’extrême droite cherche pour sa part à profiter des divisions de la gauche et de la confusion générale entourant la polémique sur les « tchadors ». Jacques Chirac (RPR) accuse le gouvernement de jouer avec le feu pour avoir promis le droit de vote aux « étrangers ». Devenu, à la faveur de cette affaire, le maître du jeu politique, Jean-Marie Le Pen (FN) se félicite que soient « enfin » abordées les « vraies questions », et multiplie les provocations. Les socialistes, dépassés, tentent de reprendre l’avantage et recyclent le programme de leurs adversaires politiques, François Mitterrand lui-même ne tardant pas à déclarer que le « seuil de tolérance » des Français à l’égard des étrangers « a été atteint dans les années 1970 (10) »…
C’est dans ce contexte que Rocard intervient à « Sept sur Sept », le dimanche 3 décembre 1989. Après avoir relativisé l’« affaire des tchadors », félicité son ministre de l’éducation Lionel Jospin pour sa « sagesse » et les chefs d’établissements scolaires pour leur « fermeté », après avoir critiqué les mensonges démagogiques de Jacques Chirac et attaqué vertement le Front national qui incite « à la haine et à la violence », le premier ministre répète ce qui tient lieu de credo au PS depuis 1983 en matière de politique migratoire : non à l’« immigration », oui à l’« intégration » (11). C’est là qu’il décoche, une première fois, une petite phrase sur la misère du monde :
« Il faut lutter contre toute immigration nouvelle : à quatre millions… un peu plus : quatre millions deux cent mille étrangers en France, nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde : ce n’est pas possible. »
Pour « lutter contre toute immigration nouvelle », ....C’est précisément à une question d’Anne Sinclair sur l’asile que répond Michel Rocard pour faire à nouveau allusion à « la misère du monde » :
« Les réfugiés, ce n’est pas une quantité statistique, c’est des hommes et des femmes qui vivent à Vénissieux, aux Minguettes, à Villeurbanne, à Chanteloup ou à Mantes-la-Jolie. Et là, il se passe des choses quand ils sont trop nombreux et qu’on se comprend mal entre communautés. C’est pourquoi je pense que nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde, que la France doit rester ce qu’elle est, une terre d’asile politique (…), mais pas plus. »
« Nous sommes un pays de droit. Mais nous ne pouvons pas en accepter davantage »
Pour bien signifier que la France se limitera au respect le plus draconien des conventions de Genève sur l’asile politique – « mais pas plus », insiste lourdement Rocard – et renforcera ses moyens pour dépister les « faux demandeurs d’asile », il se fait une fierté de brandir une batterie de chiffres inédits :..........................
, et qui est une mystification Rocard , celle que celui-ci a réécrite en 2009 - (logiquement puisque de mystification en mystification, cette fois, il avait besoin de ce nouveau story-telling pour aider Sarkozy à faire croire qu'il aurait encore fait une ouverture ..... dont avec le recul, même même à l'époque, on pouvait déjà deviner ce qu'elle valait vraiment: 00000).........
fin copier collé, le reste est sur le lien en accès libre.
Mais outre le fait qu'il est allé collaboré avec Sarkozy (et pour quel résultat en plus) et le fait que Valls (Mr plus de White) soit Rocardien devrait rappeler à beaucoup que Rocard n'est pas celui qu'il mystifie être.