Ipikay (avatar)

Ipikay

Abonné·e de Mediapart

6 Billets

0 Édition

Billet de blog 25 décembre 2024

Ipikay (avatar)

Ipikay

Abonné·e de Mediapart

Fonctionnement "mafieux" des associations a prétention sociale

Comment l'argent circule dans les associations sociales et comment elles "s'enrichissent" ?

Ipikay (avatar)

Ipikay

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je vais tenter d'être clair, et de partager des constatations et des observations. Effectivement, tout ça est plus complexe que ce que je vais présenter, mais cela pourra donner une bonne idée de la façon dont les personnes en situation de handicap sont exploitées.

Travaillant dans le secteur social, j'ai pu constater une circulation de l'argent un peu surprenante au sein de certaines associations qui accueillent du public en situation de handicap et travaillant en ESAT (établissement et service d'aide par le travail).

Ces travailleurs en situation de handicap sont hébergés dans un "foyer" qui appartient à une association (loi 1901). Ils travaillent dans un ESAT qui appartient aussi à la même association.

Donc ces "travailleurs" fabriquent de la valeur dans ses usines, l'association qui possède l'ESAT leur verse un salaire. (Rarement à eux directement, plutôt à leur mandataire).

Ces braves "travailleurs"  bien dociles rentrent chez eux au foyer, après leur journée d'exploitation.  (Qui, je le rappelle, appartient à l'association). Tous les mois donc, ces personnes en situation de handicap, payent un "loyer" au foyer, qui peut varier de 800 euros à 1200 euros. (Loyer qu'ils arrivent à payer via un cumul de AAH, APL et salaire).

Pour être clair, l'association les font travailler, les payent grâce à la plus-value qu'ils font sur leur dos, leur verse un salaire de "misère" et cet argent retourne dans les poches de l'association sous forme de "loyer"…

Effectivement, on pourrait me corriger en arguant que le "loyer" passe par le Conseil Départemental… Mais finalement, le conseil départemental le retransfère aux différentes structures de l'association. (Via le contrat pluriannuel d'objectif et de moyen, et les rapports d'activité…).

Petite anecdote : Un jour, un de ces travailleurs m'a dit "Putain le directeur général, il a une belle voiture". Je lui ai répondu " Un jour, j'espère qu'il aura le respect et la dignité de vous remercier".

Bref, au vu de comment l'argent tourne en circuit fermé, et de "l'enrichissement" de l'association via l'exploitation de personnes handicapées, j'appelle effectivement cela un système mafieux.

Bienvenu dans le monde merveilleux du handicap.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.