La ville de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine accueille depuis maintenant plus de 50 ans le Stade Français Olympique Courbevoie (SFOC), association regroupant plusieurs centaines de nageuses et nageurs dont certains ont eu d’excellents résultats dans des Championnats nationaux et internationaux, participant ainsi à la renommée de la ville.
Les relations entre la ville et le club font l’objet de conventions de partenariat triennales qui prévoient le versement de subventions financières ainsi que l’attribution de lignes d’eaux à des créneaux horaires distincts (tous les jours de la semaine sauf le dimanche) au sein de la piscine municipale et qui étaient renouvelées tous les 3 ans.
Cependant, depuis quelques années, ce club fait l’objet, au travers de décisions prises par le maire, par la voix de son adjoint délégué au sport, de diverses mesures vexatoires telles que la suppression de l’école de natation (accueillant les enfants de 6 à 9 ans apprenant à nager, la ville se réappropriant cette compétence) ou la réduction du nombre de lignes d’eau pendant certains créneaux horaires et/ou de créneaux horaires.
Plus récemment, la ville a tenté, en invoquant des motifs totalement infondés, de mettre fin à toute relation avec le SFOC au 31 Juillet 2024… laissant ainsi plus de 500 adhérents sans autre solution, aucun autre club de natation n’existant alors à Courbevoie.
Le SFOC a donc saisi la Justice et, aux termes d’une ordonnance de référé du 9 Juillet dernier, le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise a fait injonction à la ville de poursuivre ses relations contractuelles avec le club de natation.
Quelle ne fut donc pas la surprise des dirigeants du club de recevoir, en plein milieu de l’été, le 12 août dernier, un mail du directeur de la piscine les informant des lignes d’eau et créneaux horaires attribués pour l’année 2024-2025… en baisse très importante, privant ainsi le SFOC de la possibilité d’offrir les mêmes créneaux que l’année dernière aux près de 800 pré-inscrits et surtout d’accueillir ces derniers.
En parallèle, une nouvelle association proposant une activité de natation, COURBEVOIE NATATION (qui s’est créée le 2 août 2024, n’apparait pas encore affiliée à la FFN sur le site de la fédération et a son siège social à la piscine municipale), invite, sur les réseaux sociaux mais également via des flyers distribués dans l’ensemble des boîtes aux lettres de la ville, à s’inscrire dans différents groupes de niveaux – identiques à ceux du SFOC – proposant des entraînements aux jours et horaires auparavant attribués au SFOC.
Et cette nouvelle association se vante d’un partenariat avec la ville de Courbevoie alors même qu’aucune convention de partenariat et aucune subvention n’ont fait l’objet d’un vote en Conseil Municipal, ce qui permet donc de douter de la légalité de l’attribution de ces lignes d’eau et créneaux à COURBEVOIE NATATION.
Ces éléments laissent penser qu’il existe une volonté délibérée du Maire de Courbevoie, qui ne répond à aucun courrier du SFOC (ni même au Président de la Fédération Française de Natation qui lui a écrit le 10 Juin dernier…), et de son adjoint aux sports, de réduire à néant le SFOC, association existant depuis plus de 50 ans à la renommée nationale et internationale et accueillant plusieurs centaines d’adhérents, pour privilégier une nouvelle structure, COURBEVOIE NATATION, qui n’a qu'un mois d’existence, en violation des termes d’une décision de justice et des règles légales régissant l’attribution de subventions.
Pourquoi un tel acharnement ? Pourquoi vouloir la mort de ce club historique qui a fait rayonner la ville de Courbevoie dans le monde de la natation ?
L’origine de ce comportement se trouverait-elle dans la mise à l’écart d’un ancien Président du SFOC, courbevoisien de longue date bien introduit au sein de la majorité municipale ?
Pourtant cette mise à l’écart était justifiée par un comportement et des décisions du Président contestés par le comité directeur du SFOC et qui ont notamment conduit le club à déposer plainte pour faux et usage de faux.
En toute hypothèse, les décisions de maire et de son adjoint conduisent aujourd’hui des centaines de nageurs, à quelques jours de la rentrée sportive, à être dans l’incertitude la plus totale quant à leur avenir sportif.
En pleine période des jeux olympiques à Paris, de la promotion du sport, des exploits de Léon MARCHAND et de l’augmentation des demandes d’inscription dans des clubs de natation, une telle politique publique est indigne d’une ville telle que Courbevoie.
Sans compter le fait que le favoritisme accordé à COURBEVOIE NATATION semble en contradiction avec les dispositions légales relatives aux décisions publiques et à l’octroi de subventions publiques.
Le Procureur de la République de Nanterre a donc été informé de cette situation tout comme le Préfet des Hauts de Seine et une nouvelle procédure devant le Tribunal Administratif a été introduite et fera l'objet d'une audience le 18 Septembre prochain.