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Billet de blog 14 avril 2020

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LA FONTAINE D'EN FACE

Pendant que les rues et les boutiques se vident de leurs histoires, seuls certains monuments sont témoins de la désertion des humains. Et ma fille étudiante, coincée dans sa solitude parisienne, continue d'admirer la fontaine d'en face. Nos conversations sans fin et avec décalage horaire, m'ont inspirée ce texte...

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LA FONTAINE D’EN FACE

Illustration 1
Le monde ouvert à ma fenêtre... en temps de confinement. © Sarah-Myriam VILLENDEUIL

Déjà un bout de temps

Que le silence assourdissant

Monte de la rue

Vidée de ses allées-venues


Un silence rempli

Du chant de la Vie

Une Vie qui, jusqu’ici,

Piétinée sans merci

Doucement reprend sa place

Sur la fontaine d’en face

Déjà quelques jours

Que le silence bien lourd

Se fonde dans les avenues

D’ordinaire bien dodues

Bien grasses de richesses

Fabriquées dans la détresse

Mais consommées dans l’ivresse

D’un standing forteresse

Se croyant à l’abri

De la moindre pandémie

Déjà bien des lunes

Qu’un silence d’infortune

Devient la coutume

Des peuples sans rancune

Pourtant habitués

A confectionner

Des marques à tout-va

Dans un brouhaha

Pour le plus grand bien-être

D’un bout de planète

Déjà une éternité

Qu’un silence bien chargé

Un silence de plomb

Devient le patron

Du quartier blindé

Aux HLM sacrifiés

Un silence de galère

Surtout pour la misère

Qui n’a pour issue

Que le confinement de la rue

Déjà bien des soleils

Qu’un silence sans pareil

Danse à tue-tête

Sous toutes les fenêtres

Du monde et des hommes

Ahuris face à l’hécatombe

Un silence qui chantonne

Un silence qui ronronne

Des refrains pleins d’espoir

Pour sortir du fénoir

Déjà bien des années

Que les plus exposés

Aux risques des décisions

Mènent des actions

Crient sous tous les toits

De ceux qui ont le choix

De changer la rivière

Pour partager la lumière

Sans risquer de dévier

Le cours de l’humanité

Déjà bien des saisons

Qu’un silence en béton

Emprisonne les pays

Où les guerres infinies

Ricochent de tout temps

Dans les rêves des enfants

Où les famines sans fin

Dans les pays africains

Passent inaperçues

Dans l’indifférence absolue

Déjà un bout de temps

Que le silence assourdissant

Monte de la rue

Vidée de ses allées-venues

Un silence rempli

Du chant de la Vie

Une Vie jusqu’ici

Piétinée sans merci

Qui a repris sa place

Sur la fontaine d’en face

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.