LA FONTAINE D’EN FACE

Agrandissement : Illustration 1

Déjà un bout de temps
Que le silence assourdissant
Monte de la rue
Vidée de ses allées-venues
Un silence rempli
Du chant de la Vie
Une Vie qui, jusqu’ici,
Piétinée sans merci
Doucement reprend sa place
Sur la fontaine d’en face
Déjà quelques jours
Que le silence bien lourd
Se fonde dans les avenues
D’ordinaire bien dodues
Bien grasses de richesses
Fabriquées dans la détresse
Mais consommées dans l’ivresse
D’un standing forteresse
Se croyant à l’abri
De la moindre pandémie
Déjà bien des lunes
Qu’un silence d’infortune
Devient la coutume
Des peuples sans rancune
Pourtant habitués
A confectionner
Des marques à tout-va
Dans un brouhaha
Pour le plus grand bien-être
D’un bout de planète
Déjà une éternité
Qu’un silence bien chargé
Un silence de plomb
Devient le patron
Du quartier blindé
Aux HLM sacrifiés
Un silence de galère
Surtout pour la misère
Qui n’a pour issue
Que le confinement de la rue
Déjà bien des soleils
Qu’un silence sans pareil
Danse à tue-tête
Sous toutes les fenêtres
Du monde et des hommes
Ahuris face à l’hécatombe
Un silence qui chantonne
Un silence qui ronronne
Des refrains pleins d’espoir
Pour sortir du fénoir
Déjà bien des années
Que les plus exposés
Aux risques des décisions
Mènent des actions
Crient sous tous les toits
De ceux qui ont le choix
De changer la rivière
Pour partager la lumière
Sans risquer de dévier
Le cours de l’humanité
Déjà bien des saisons
Qu’un silence en béton
Emprisonne les pays
Où les guerres infinies
Ricochent de tout temps
Dans les rêves des enfants
Où les famines sans fin
Dans les pays africains
Passent inaperçues
Dans l’indifférence absolue
Déjà un bout de temps
Que le silence assourdissant
Monte de la rue
Vidée de ses allées-venues
Un silence rempli
Du chant de la Vie
Une Vie jusqu’ici
Piétinée sans merci
Qui a repris sa place
Sur la fontaine d’en face