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Billet de blog 18 juillet 2016

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ETAT D'URGENCE : Non, notre pays n’est pas en guerre.

La France et les français ne sont pas en guerre. Nous ne l’étions pas le soir du 10 Juillet pour la finale de l’Euro 2016. Nous ne l’étions pas non plus le 13 juillet pour les manifestations festives qui avaient commencé. Nous sommes une démocratie attaquée par du fanatisme, venu de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur et par certains de nos gouvernants. Et il faut lutter et se défendre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mais dire que notre pays est en guerre, c’est faire un affront aux peuples qui eux, subissent réellement la guerre au quotidien dans leur pays, ou quand il se passe ce qu’il se passe en Turquie depuis, aussi, ce week-end.

Nous sommes atterrés et les enfants morts à Nice sont dans tous les discours autour du drame.

Quelle horreur, quelle tragédie pour ces familles.

Mais aussi pour tous les enfants, toutes les familles de réfugiés qui ont péri lors des naufrages cette année.

C’est notre démocratie qui est en guerre, mais c’est une guerre politique.

Et ce soir, nous en avons encore un exemple, autour du drame de Nice.

De nouveau, les vraies questions resteront sans réponse, noyées dans un tourbillon de vindictes partisanes, orchestré de part et d’autre, car ils sont tous responsables.

Comment la ville de Nice ne peut-elle avoir une part de responsabilité dans la sécurisation de son 14 juillet ?

Comment un tel système de vidéo surveillance est juste utilisé pour surveiller après. Mais ni avant, ni pendant ?

Comment ce camion a pu faire une telle distance dans une zone interdite, avant d’être arrêté.

Si le gouvernement n’a pas fourni les forces nécessaires pour sécuriser cet évènement, il a aussi une responsabilité.

Mais il fallait s’organiser ou interdire ce feu d’artifice, puisque nous étions en état d’urgence.

Les décisions du gouvernement, en réaction à ce massacre ont été, sont et seront prises, sous l’emprise de la campagne présidentielle, et le pire se reproduira, une nouvelle fois.

Il ne sera pas possible de nous faire croire que ce meurtrier était un fanatique.

C’était juste un violent, un fou de violence, qui ne trouvait plus d’autre exutoire à sa vie.

« Il avait vidé son compte en banque » : Oui, il avait tiré au distributeur les derniers 500 € qui restaient sur son compte.

« Il avait vendu sa voiture » : Oui, il avait été demandé un prêt consommation à la banque qui lui avait refusé.

Comment se procurer autrement de l’argent ?

Et en quoi tout cela sont-ils des signes de terrorisme ?

Est-ce que son vélo était bien dans le camion ?

C’est étrange de partir pour faire un attentat terroriste avec son vélo ?  

 « Il était en lien avec des … » Des trafiquants de drogue et c’est comme cela qu’il s’était procuré la seule arme en sa possession, et ce n’était pas une arme de guerre, juste peut-être pour frimer, pour se sentir plus fort, plus viril.

Ce qui, semble-t-il à entendre les portraits psychologiques de ce meurtrier, était la seule religion qui le dirigeait. Sa religion était devenue la violence, et en cela il est revendiqué comme un soldat de Daesh qu’il n’était pas.

Alors en quoi la prolongation de l’état d’urgence est-elle nécessaire.

Il suffit de sécuriser effectivement les manifestations festives de l’été.

Les français avaient besoin de souffler après une année éprouvante, émotionnellement, économiquement et socialement.

Tant pis, ils auront droit en plus d’un drame absurde, à un état de guerre, de terreur, de conflits qui aggravera l’économie, le social et le moral du pays.

Ma boule de cristal me dit que la rentrée va être difficile pour le pays, après des vacances qui commencent par de la colère et de l’angoisse. Nos dirigeants sont confrontés à de leur incapacité à entendre et à comprendre le sens que les français souhaiteraient donner à leur avenir et celui de leurs enfants, et à une nouvelle société.

Le sens : la direction, mais aussi donner une raison d’être, de croire, d’espérer. Et tout cela avec, non des politiques de droite ou de gauche, mais juste du bon sens.

Comme celui qu’il aurait fallu pour sécuriser cette promenade des anglais.

Pensent-ils encore que l’état d’urgence les aidera à étouffer la révolte, l’exaspération et la désillusion qui grondent.

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