Monsieur Valls,
Quand on vote avec son cœur, en son âme et conscience, on ne peut jamais le regretter, ni se tromper.
Quand on vote avec sa raison, on prend tous les risques jusqu’à celui de la trahison.
La raison n’est pas la conscience, c’est un calcul qui tient compte d’intérêts, de sondages, de futures carrières, de quignons de pouvoir à essayer de sauver.
C’est un chantage !
Il faudrait tout renier pour contrer le Front National. Le vote utile !
Mais le vote utile, par deux fois, nous a mené à notre désespoir d’aujourd’hui, en votant pour le gouvernement de Monsieur Fillon et de Monsieur Sarkozy puis pour le vôtre avec François Hollande.
Monsieur VALLS, quand accepterez-vous la démocratie ?
Les Français ont dit non à vous-même et à la politique que votre gouvernement a mené pendant que vous aviez le pouvoir.
Les Français, é-cœurés veulent un changement et souhaitent peut-être Marine Le Pen, c’est un risque mais c’est un fait et ce sera la démocratie.
Et vous pourrez vous maudire, vous et vos prédécesseurs, d’avoir amené la France à cette tentative désespérée.
Mais cela ne vous suffit pas,
Vous ne voulez pas ! du choix possible des français, qu’il soit vers Marine Le Pen ou Benoit Hamon. A la rigueur Monsieur Fillon aura votre vote au 2ème tour.
Mais Monsieur Valls, les français vous ont déjà répondu et vous n’acceptez pas leur réponse. Ce n’est pas ce que vous voulez qui importe, c’est ce que les français souhaitent qui est en question.
Vous prétextez la raison pour renier votre engagement vis-à-vis de Monsieur HAMON, mais plus que lui, c’est les français que vous trahissez, ceux qui ont démocratiquement voté aux primaires et à qui vous aviez fait la promesse de la loyauté.
Vous vous prévalez de ce droit à la trahison sous le prétexte que Monsieur Hamon l’aurait exercé quand il est devenu frondeur.
Mais la fronde est la conséquence de la trahison de votre gouvernement envers les français qui l’avait élu sur des promesses ainsi reniées.
C’est parce que Monsieur Hamon était en désaccord avec ce reniement qu’il a été élu à la primaire : c’est la démocratie.
Décidément, vous n’aimez pas la démocratie et vous n’avez pas compris la sanction des français.
Vous vous ralliez à celui qui a mené la politique économique et sociale de votre quinquennat.
Et qui, en quittant votre gouvernement sous prétexte d’être différent, d’avoir une plus haute vision du pays et un charisme plus médiatique et rassembleur, a trahi le président et vous a piqué la place en refusant de se soumettre à la primaire.
Il est vrai qu’en découvrant le pacte que tout futur député d’En Marche devra signé pour être investi, nous retrouvons tout à fait votre manière de gouverner, en plus malin : il n’aura pas besoin du 49/3. Il aura réussi ou vous avez échoué, l’allégeance totale, la monarchie retrouvée, Jeanne d’Arc.
Vous prenez vos responsabilités en continuant votre vengeance contre Benoit Hamon, car rien ne vous obligeait à vous déclarer aujourd’hui, et tout cela au nom de l’honneur de vos convictions.
Vos convictions n’ont donc pas changé. Le vote et le rejet des français vous indiffèrent. Votre orgueil et votre besoin de pouvoir est plus fort que tout.
Vos convictions ne sont que de l’ambition frustrée, puisqu’elles ne correspondent pas aux convictions des français.
Dès le lendemain de la primaire, vous avez, très discrètement tout fait pour que votre ennemi juré se heurte à votre fronde sournoise.
Mais tant mieux. Les enjeux de cette élection sont ainsi vraiment clairs.
Votre honneur ne vaut pas plus que celui de Monsieur Fillon ou de Madame Le Pen.
Que Monsieur Macron fasse avec un déshonneur de plus à son palmarès.
Il parait qu’il triera et qu’il suffit de lui faire confiance, en toute transparence. Bien que la liste de ceux qui l’ont financé et la liste des experts qui ont fait son programme sont tenues secrètes. Avec Monsieur Macron tout dans son programme sera ou serait défini après, plus tard. Ce n’est pas l’important.
L’important est faire beau, jeune et nouveau…changer les visages, plus que les idées ou les intérêts, peut-être ?
Mais qu’importe, puisque Tous de prétendre que les français n’auront, une fois de plus, pas le droit à se laisser aller à être déraisonnables, irresponsables en désignant un Président dont l’honneur serait une valeur sûre, le programme intéressant, la vision d’une autre société, d’une autre France dans le monde tel qu’il est et non tels que les politiques le voient ou voudraient qu’il soit encore.
Et si les français prenaient ce droit et ce devoir de citoyens.
Et si la démocratie s’exprimait vraiment, que les français parlent mais tous pour le 1er tour.
Je m’adresse ici non à ceux qui sont déjà convaincus pour l’un ou pour l’autre, mais à tous ceux qui hésitent encore pour un candidat, ou qui choisissent de s’abstenir pour délivrer un signal fort.
Et si ce signal fort était celui du cœur et non de la raison.
Ainsi nous, les français et eux les politiques, les sondeurs, les médias nous tous saurions vraiment quelle société et quelle France nous voulons.
Et aujourd’hui nous pouvons nous déterminer, car plusieurs sociétés nous sont proposées, plusieurs visions, plusieurs visionnaires qui présentent de vraies différences économiques mais aussi sur le mode de gouvernance.
Pourquoi ne pas organiser un vote du cœur. Non du cœur pour un Dieu ou un démon mais pour une société respectée, pour un vrai changement pour nous tous. Pourquoi ne pas y croire dans la mesure du possible : le 1er tour.
Et si vous n’y croyez pas du tout, offrez votre voix à ceux qui se battent pour cela, mais donnez une chance, peut-être une dernière, à la démocratie et à notre société de sortir de cette situation politique indigne et honteuse, autrement que dans la révolte.
Confrontons-nous à notre réalité, pas à la leur, car nous ne vivons pas dans le même monde.
Quand on agit selon son cœur, on ne peut jamais ni s’en vouloir, ni se tromper. C’est le vote le plus honnête, que l’on soutienne Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon, Emmanuel Macron, François Fillon, Marine Le Pen ou un des 6 autres prétendants dont l’objectif ne peut qu’être celui du cœur, pas de l’utilité.
Alors soyons, pour une fois, honnêtes envers nous-mêmes. Que voulons-nous ?
Ayons le courage de décider !
Si tous les français viennent voter au premier tour, nous connaitrons le vrai visage de la France.
Et ensuite, chacun restera libre de l’abstenir au 2ème tour, mais la vraie démocratie aura parlé avant.