mis à jour 8 juin 2022: correction d'une coquille (la sûreté est dans la DDHC et pas la constitution), ajout de sources.
Animation FilOchat: Chapeau de paille et bottes végétales défie les promoteurs de la vidéosurveillance, les gendarmes et les maires.
Quartier général de la Quadrature du net.
- L'heure de la sieste vient de se terminer. Il est l'heure de se connecter.
Alouette se place devant un écran et met une minute à saisir le long mot de passe. Elle valide et le quartier général de FilOChat à Nîmes apparaît. Des chats se bagarrent.
- Si, madame, je suis le miaou en chef aujourd'hui.
- N'importe quoi! C'est mon tour!
Un toussotement se fait entendre sous un cerveau et son système intestinal placés sous une cloche transparente et éclairés par des bactéries. L'ensemble repose au milieu de la pièce sur une pierre taillée d'un mètre de hauteur.
Une fresque l'agrémente et il est inscrit: un cerveau sans son microbiote intestinal meurt, atteint de la maladie de la pensée unique écotoxique. Signé: FilOChat l'Ancien.
Une arche a été creusée au pied. Un chat y est allongé sur un transat et pianote sur un micro-ordinateur. Il vient de sortir de la cache secrète menant à un monde souterrain.
- Excusez-moi de vous déranger mais Chavocate est la philoscientifique du jour.
Les chats, qui se sont mis respectueusement à son écoute, répondent: D'accord maître FilOChat.
Une chatte de gouttière sort d'un coin de la pièce, redresse la tête et saute fièrement à côté du clavier de l'ordinateur.
- Alors la Quadra, quelles nouvelles?
- Une nouvelle forme d'emprise est en train de se mettre en place.
- SuperRelou a invité un vendeur de V.S.A., vidéosurveillance à reconnaissance automatique, pour expliquer qu'il est impossible de supprimer les caméras parce qu'elles servent à trop d'objectifs différents.
Les poils se hérissent à Nîmes. Un feulement exprime de la colère.
- Le vendeur est en train de créer de l'interopérabilité entre les caméras policières et les pompiers pour rendre difficile de vouloir supprimer un jour les caméras.
- A notre avis, il a une demande de la police de pouvoir arrêter ceux qui brûlent les voitures en intervenant au plus vite. Et donc il utilise les pompiers pour faire croire que son produit informatique sera bienveillant et servira juste à alerter les pompiers dès qu'une flamme sera repéré.
- Demain nous pouvons imaginer que tout briquet et allumette sera placé dans des alertes et que donc les fumeurs vont devenir une nouvelle cible de la caméra policière.
Cui Cui clame la sonnette moderne manuelle à Nîmes.
- Excusez-moi dit un chat en partant avec un diable tout neuf.
Il part ouvrir et revient avec un grand carton.
- La malédiction de la destruction anthropomorphique de la planète est en cours! Le livreur vient d'annoncer que les croquettes à l'oiseau subissent une pénurie de matières premières du fait de sécheresses, de disparitions d'eaux douces et d'utilisations de produits toxiques. La disparition d'oiseaux s'accompagne de celle de certains insectes mais aussi d'une proliférations de certains autres insectes comme ils ont perdu ces prédateurs importants que sont les oiseaux. Le fabricant a remplacé les oiseaux par des insectes élevés industriellement.
"Oh non, catastrophe!" s'écrient les chats.
- Oh non, pas des croquettes aux moustiques quand même!
- Des blattes, il m'a dit, pour leur contenance en protéines indispensables aux carnivores. Ah si seulement nous étions omnivores...
- Des blattes! Mais il s'en trouve à la pelle dans plein d'immeubles ou dans les prisons vétustes alors pourquoi ce besoin inutile de créer un élevage industriel?
- Tu sais les humains éprouvent une répulsion face à l'économie circulaire. Leur innovation a toujours besoin de polluer, d'utiliser du pétrole, du gaz ou de l'électricité en grande quantité. Estimons-nous heureux de ne pas avoir de capteur dans le paquet qui avertirait la planète des courtiers en données quand sa fin est proche et qui pourraient nous profiler comme mangeant trop par rapport à notre poids.
- Évidemment sans connaître nos activités diurnes et nocturnes.
- Nous discuterons des croquettes plus tard. Nous devons annoncer la nouvelle mission à Chapeau de paille et bottes végétales.
Le silence s'installe et les regards se tournent vers chavocate et son écran.
- Alouette, voici votre mission si vous l'acceptez: Vous devez vous rendre au congrès des maires réactionnaires et neutraliser Mister R et Miss A.
Des frissons parcourent l'assistance. Ce ne sont pas tant les personnes qui posent problème que leurs idées qui mènent le pays vers un totalitarisme de niveau élevé.
A Paris.
- Cette mission va s'avérer très dangereuse, pour ma santé mentale, mais je l'accepte.
A Nîmes.
- Que votre courage vous récompense!
Des grésillements signalent la coupure de la liaison.
Après avoir reçu les encouragements de son équipe, Alouette se rend à la réunion des maires réactionnaires.
Elle s'arrête sur le perron pour mettre ses lunettes de soleil. Des hommes discutent près d'une voiture. L'un d'eux commence à chanter " Comme un garçon j'ai les cheveux longs, comme un garçon j'ai des gros nichons". Joli voix, pense-t-elle, mais il a changé les paroles.
https://www.enfoires.fr/enfoiretheque/interpretations/comme-un-garcon/#show-13739
Elle continue son chemin et finit par s'arrêter dans une rue peuplée d'arbres, un bouclier anti les yeux de l'enfer. Elle regarde le panneau des candidats aux élections législatives et admire le canard pour qui sont invités à voter les électeurs du Parti Animaliste.
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A côté se trouve le candidat de la NUPES, l'alliance de la gauche défendant une justice sociale et environnementale, avec Aymeric Caron, un militant antispéciste qui prône une humanité végétarienne pour dans un, deux ou trois siècles sans forcer personne.
Un taxi pousse-pousse électrique arrive. La météo est donc au beau fixe.
Arrivée au centre des congrès, elle repère discrètement les lieux en faisant semblant de ne pas trouver ce qu'elle cherche. Deux femmes discutent.
- Je n'arrive plus à écouter les radios dominantes. Les experts néolibéraux disent que notre pouvoir d'achat a augmenté ces dernières années, selon leurs chiffres, et que, par conséquent, nous devons arrêter de nous plaindre.
- Iels sont graves avec leurs chiffres. Avec plus de pouvoir d'achat, je ne peux acheter que des biens et services toujours aussi médiocres alors comment iels veulent que la vie ne garde pas ce goût de médiocrité.
- J'ai acheté un smartphone avec un crédit à la consommation parce que j'ai succombé à la propagande de Macron et à la soi-disant utilité que le passe sanitaire soit numérique. Je m'en mords les doigts. Il est cassé. J'aurais du utiliser la version papier. Je vote NUPES aux législatives. Marre de ne pas être respectée!
- Je vote NUPES aussi. Je veux des économistes qui répondent à nos besoins essentiels, pas des gigolos qui traitent une économie épurée des droits humains et sans cœur qui bat.
- J'écoute en podcast le MediaTV. Pas de publicité, j'ai appris beaucoup sur la grève à la bibliothèque nationale de France et des analyses féministes ont alimenté mes connaissances. L'interview de la Quadrature du net m'a montré que je ne connais rien du sujet du fichage policier. Et hier j'ai écouté Aymeric Caron.
Alouette ajuste son chapeau de paille bariolé et entre dans la salle S où elle libère une mouche connectée.
- Monsieur Bonvend travaille chez un fleuron français de la vidéosurveillance algorithmique et il va nous expliquer comment arriver à quadriller la France de caméras et à ce que plus un individu ne puisse se promener sur l'espace public de manière anonyme à pied ou en voiture.
- Bonjour messieurs, dames. La gauche néolibérale de François Hollande et la droite néolibérale de Emmanuel Macron nous obéissent beaucoup plus facilement qu'à l'époque de Chirac. Néanmoins, la population étant plus cultivée que les élus et les ministres, nous devons ruser et lui mentir.
- Oui et nous nous faisons aider des gendarmes. Nous flattons leur côté bien autoritaire et leur incapacité à se projeter dans un futur désirable pourvu de droits humains solidement ancrés dans la société.
- Oui, je suis cadre dans la gendarmerie. Je confirme. Nous sommes formés à protéger les intérêts de l’État en valorisant les fausses solutions technologiques. Il arrive que les intérêts de l’État soient aussi de protéger la population mais ce n'est pas systématique.
- Les intérêts économiques priment.
- Nous sommes dans la même problématique que la défense de l'environnement qui passe après la défense d'intérêts économiques d'une minorité. Le manque de transversalité est un des nombreux points faibles de l'économie néolibérale selon l'Union de la gauche et un point fort selon nos patrons.
- Et il faut savoir que tous les ministres de l'intérieur ont besoin de montrer des chiffres décroissants à la fin de leur mandat. Notre métier est de faire baisser des chiffres. Des fois ils permettent de prendre soin de la population mais ce n'est pas systématique.
- Pour arriver à ne plus laisser 1 centimètre d'espace public sans surveillance, il faut procéder par étapes.
- Le premier pas est d'installer des caméras qui filment sans le son pour l'instant et sans être reliées à un centre de sécurité urbaine. Elles filment quelques espaces et peuvent prendre les immatriculations des véhicules.
- La population est rassurée parce que nous lui disons qu'elle se sent rassurée. Et elle croit que les libertés individuelles ne sont pas réduites.
- Puis une fois habituée, il faut passer au stade suivant qui est de créer un centre de sécurité urbaine. Le prix étant élevé il faut en profiter pour y inclure un logiciel, l'air de rien, qui crée des alertes pour toutes sortes de comportements qui changent au grès des mises à jour. La vidéo-verbalisation est facile à faire accepter dans les grandes agglomérations. L'idéal est d'acquérir un produit informatique qui dispose de la reconnaissance faciale.
- Elle peut être préinstallée dans l'optique de l'activer, le jour où les parlementaires l'auront votée, dans l'indifférence, ainsi que la possibilité d'activer le son.
- Le stade suivant est d'augmenter le nombre de caméras pour qu'il ne soit plus possible de traverser l'espace public à pied ou en voiture sans être filmé.
- Mister R, cadre haut perché dans la gendarmerie, va nous donner des conseils pour manipuler la population, de façon à obtenir sa soumission.
- Je commence par vous présenter des jouets de différentes marques.
"Oh magnifique! Quelles beautés!" s'extasient les maires.
- Le premier modèle n'avait pour mission que d'enregistrer une image de basse qualité sans le son. Les nouveaux modèles doivent être capables de fournir de bonnes vidéos même la nuit. Ils analysent les images pour détecter des comportements à punir. Ces logiciels sont adaptées à une société répressive.
Mister R tape dans ses mains pour concentrer l'attention.
- Messieurs-dames, attention à votre vocabulaire. Préférez le mot vidéoprotection à celui de vidéosurveillance. Nicolas Sarkozy avait mis ce glissement sémantique dans le droit. Un bon soldat de l'industrie de l'armement.
Un chapeau de paille intervient.
- Mes concitoyennes sont loin d'être aussi idiotes. Elles savent que les caméras ne les protègent pas mais filment les violences qu'elles subissent. Et elles ne réclament pas que l'auteur soit retrouvé dans la minute mais d'êtres prises en charge par un psychologue pour ne pas devenir phobiques des hommes et empêcher le développement d'un psycho-traumatisme. Et vous semblez oublier, Mister R, que la majorité des violences se passe dans l'espace privé où vous n'avez pas encore placé énormément de caméras.
Remous dans la salle.
Mister R toussote et fait semblant de ne pas avoir entendu.
- N'hésitez pas à mentir effrontément. Dans la première étape, vous n'avez pas encore de centre de sécurité urbaine alors vous pouvez affirmer la main sur le cœur: "Ce n’est pas de la vidéosurveillance. Il ne faut pas confondre. Le maire et les gendarmes ne sont pas là pour surveiller les gens mais pour les protéger".
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- Oh jolie la subtilité langagière! Le système informatique de l’État surveille mais pas le maire et les gendarmes qui sont les décideurs de sa mise en place.
- Non, non, non. Il faut dire que personne n'est surveillé. Des émissions de téléréalité filment 24h/24 des personnes, enregistrent et diffusent en différé. Elles sont filmées volontairement et pas du tout surveillées.
- Je note votre argument. Si des caméras enregistrent mon parcours dans un village ou une ville, mes rencontres, le nombre de minutes par lieu, je ne dois pas me sentir surveillé si le visionnage n'a pas lieu en temps réel. Je dois juste me sentir filmé.
- Dans l'étape numéro 1, les caméras enregistrent et sont visionnées en différé par une personne habilitée quand elle le souhaite.
- Et la suppression?
- Voilà. Si vous avez en face de vous des personnes qui travaillent dans l'informatique, restez vague. Elles savent que pour supprimer réellement des données, il ne suffit pas d'appuyer sur la touche "suppr" ou d'écraser d'anciennes données. Face à des novices dîtes carrément que les films sont détruits tant de jours après.
- Est-ce que nous avons le droit de filmer les devantures des magasins?
- Oui. Je vous présente un petit film pour entendre le discours d'inauguration des caméras par un maire aguerri au discours politique.
" La sécurité est la première des libertés et la tranquillité publique n’a pas de prix. La vidéosurveillance est un outil de très grande qualité et en tout point remarquable pour venir compléter les autres dispositifs traditionnels d’enquêtes de police et de gendarmerie et aider à la résolution des faits d’incivilités et des délits commis ; elle est de plus en plus demandée par les habitants et les retours sur la vidéoprotection sont très positifs. Ce dispositif s’ajoute à la présence dans la commune de la gendarmerie et de la police municipale et les chiffres sur le recul de la délinquance sont probants ".
Il arrête la vidéo.
- Notez les idées d'aide aux enquêtes, de demande par les habitants, de retours très positifs parmi les surveillés. Même si aucun habitant n'a émis de demande, mentez.
Un chapeau de paille intervient.
- La sécurité ne peut pas être la première des libertés parce que la liberté est la première des sécurités.
Remous dans la salle.
- Et dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, il est écrit que la sûreté nous protège des abus de l’État pour ne pas tomber dans une dictature ou un totalitarisme. Or, là, vos outils sécuritaires sont des abus de l’État qui nuisent donc à notre sécurité.
https://www.vie-publique.fr/fiches/23880-propriete-privee-et-droit-la-surete
A37min20
Mister R croise les bras puis les décroise et envoie une demande de reconnaissance faciale du chapeau de paille sur son ordiphone. En attendant, il continue.
- Dans la première étape vous pouvez communiquer ainsi: "Une vidéoprotection permet de réaliser un maillage du territoire afin de répondre aux enquêtes judiciaires, diminuer les incivilités, sécuriser le domaine public. Celle-ci ne fait pas office de poste de surveillance, ni de vidéo verbalisation."
Le chapeau de paille intervient.
- Les maires mentent à la population et s'étonnent de la montée des incivilités à leur égard. Les gens ne sont pas idiots et se rendent bien compte que la technologie ne règle pas les problèmes. Faire taire la population par la peur de la caméra augmente la pression dans l'autocuiseur et inversement à l'effet attendu augmente le niveau de violences, quand elle a besoin de s'exprimer pour retomber. La psychologie humaine semble vous échapper Mister R.
Remous dans la salle. Le visage de Mister R se fige et répond froidement:
- Au contraire je la connais très bien. Les délinquants sont obligés de passer par les entrées des villages donc je vous encourage à y placer des caméras.
Le chapeau de paille intervient.
- Exact. La délinquance en cols blancs y passe mais je doute que ce soit celle qui vous intéresse. Et filmer tout le monde répond à quel besoin? Celui de se sentir supérieur grâce à l'accès aux vidéos? Celui de contrôler la population? D'exercer une pression mentale pour qu'elle déserte l'espace public? Vous cherchez à empêcher le vivant de se sentir libre de se déplacer. Vous êtes un nuisible.
Remous dans la salle. Mister R fixe froidement le chapeau de paille puis vérifie s'il a une réponse sur son ordiphone.
- Il n'y a pas d'alternatives. La technologie est présente. Nous l'utilisons. Nos missions sont de réprimer et de contrôler les comportements.
Le chapeau de paille intervient.
- Il faudrait supprimer la gendarmerie et la police et créer un nouveau service public avec des forces de sécurité qui auraient aussi pour mission de protéger les citoyens des abus de l'Etat. Ainsi, les caméras policières seraient interdites et le gouvernement serait fortement incité à traiter les causes des violences. Vous déplacez les violences de l'espace public à l'espace privé. Vous ne résolvez aucun problème.
Clong! Un message apparaît sur l'ordiphone: "TINA sort de ce corps! Les alternatives existent". Une mouche connectée arrive, se place devant les yeux de Mister R et le gaze. Il devient tout blanc de peur puis quitte précipitamment la salle en lançant entre plusieurs toussotements à une collègue "gaz anti TC3E; je pars au dégazage".
Miss Z comprend qu'il vient de subir le gaz tuant l'idée que tout citoyen serait à traiter comme un ennemi de l’État. Un chercheur fou d'avoir vu ses enfants gazés, parce que leur train en panne avait nécessité de monter dans des cars et que la foule n'arrivant pas à se discipliner avait été gazée par la police, a inventé un gaz redonnant à un cerveau sous emprise étatique, la capacité de voir en tout citoyen un être à protéger et donc à ne considérer comme malhonnête qu'une personne ayant réellement mal agi selon le droit.
Remous dans la salle qui croit que Mister R vient d'être piqué par un insecte. Une femme monte sur l'estrade.
- Bonjour je suis Miss A. Je remplace Mister R qui vient d'être appelé pour une mission urgente. Qui veut prendre la parole?
- Moi! Voilà. Un banc a été arraché, les filets cassés au terrain de tennis, un vol de gouttières a eu lieu à la maison médicale, des vitres cassées à l’ancienne mairie, deux départs de feu à la buvette du stade, des dépôts sauvages d’ordures. Est-ce que vous gérez ces affaires comme avant à la gendarmerie ou est-ce que des caméras policières sont requises pour une gestion moderne?
- Je vous encourage vivement à placer une quarantaine de caméras. Commencez par l'étape 1 pour habituer la population. Le film pourra être visionné par vous monsieur le maire, deux personnes des services techniques et un adjoint accrédités. Vous donnerez le film à la gendarmerie lors d'une enquête. Dans quelques années, comme les causes des problèmes n'auront pas été traitées, vous expliquerez à la population qu'il faut plus de caméras avec de meilleurs logiciels.
- D'accord. Dans une commune voisine le coût des dégradations pour la collectivité est passé de 30 000 € à 4 000 € par an grâce à la vidéoprotection. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes, non?
Le chapeau de paille intervient.
- Pouvez-vous prouver un lien entre les caméras policières et la baisse des dégradations?
Miss A intervient.
- Quelle cruche celle-là! Si la pose de caméras est suivie d'une baisse des chiffres, le lien est évident.
Rires.
- Absolument pas. Vous pouvez avoir un individu responsable décédé ou qui a déménagé ou dont la situation personnelle s'est améliorée et qui ne sent plus en colère contre la société, une prise en charge pour alcoolisme, un groupe qui perd sa tête. Les raisons peuvent être piochées dans un océan de vie qui cherche du sens à la vie.
Remous dans la salle. Miss A ignore dédaigneusement la remarque.
- Un autre témoignage?
- Oui, moi. J'ai une responsable d'agence qui m'a demandé des caméras policières pour la rassurer. J'ai interrogé d'autres personnes qui ne voient pas l'utilité. Est-ce une bonne idée de réduire les libertés de tous pour rassurer quelques personnes?
- Évidemment! Cette population qui se sent rassurée en diminuant les libertés de ses congénères est notre moteur. Il faut la choyer.
Le chapeau de paille intervient.
- Et les alternatives? Soit cette personne a besoin d'une prise en charge pour soigner sa phobie, soit elle a raison et ce ne sont pas vos caméras qui fourniront d'autres activités aux personnes qui lui font peur. Votre rôle est d'aller rencontrer ces personnes et de réfléchir collectivement à que faire pour qu'elles ne fassent plus peur. Et acceptez de ne pas savoir tout résoudre sinon vous actez notre zombification.
https://fr.wiktionary.org/wiki/zombification
Remous dans la salle.
Miss A commence à montrer des signes de nervosité.
- Ne l'écoutez pas! Les caméras policières sont un puissant outil de dissuasion.
- Bizarre pour une gendarme de ne pas savoir ce qu'est l'ivresse par exemple. Elle ne permet pas de prendre conscience de son environnement et de se rendre compte que l’État filme. Les caméras ne changent rien.
- Ne l'écoutez pas! Les caméras policières nous fourniront l'identité de l'alcoolisée et nous pourrons la punir.
- Et? Vous la mettez en prison. Elle sort et retrouve la même vie misérable et continue de l'oublier dans l'alcool. Ou pire elle a une addiction et votre prison ne la soignera pas, voire la surpopulation carcérale lui ajoutera des psycho-traumatismes.
Miss A devient rouge de colère d'être ainsi critiquée.
- Un témoignage?
- Oui, moi. Les commerçants de ma commune victimes de violences, dont les agresseurs ont été retrouvés, ne partagent pas du tout les propos de cette dame, aussi élégante soit-elle.
Le chapeau de paille intervient.
- Parce que vous croyez qu'avant la création des caméras policières, les gendarmes se tournaient les pouces et ne résolvaient aucune affaire?
- Je ne dis pas que les gendarmes ont une tendance à la fainéantise mais l'enquête est résolue plus vite.
- Aller plus vite au prix de pertes de libertés ne devrait pas être une fierté mais une honte. Et si pour éviter d'être filmée en allant dans un commerce, il faut commander sur internet, la vie devient plus médiocre. Y-a-t-il des maires dans cette salle qui ont envie de tirer le pays vers le haut et de stopper cet engrenage de pertes de libertés?
Remous dans la salle. Miss A fait des aller-retour sur l'estrade et clame fortement:
- Non, personne n'a envie de réfléchir à rendre la vie plus agréable. Vivons dans la peur, ressentons ce doux frisson de se sentir rassuré en voyant ces caméras qui nous filment tous et toutes. Faisons en sorte qu'être filmé par l’État devienne notre normalité.
Remous dans la salle.
Le chapeau de paille intervient.
- Crions plutôt notre refus de voir l'incertitude, le risque interdit. La liberté est la normalité. La peur devient une pathologie quand elle nuit à la collectivité.
Remous dans la salle. Miss A retrouve son calme en palpant son arme et reprend la parole.
- Un témoignage?
- Oui, moi. J'installe des caméras policières pour lutter contre les violences, les incivilités, les dégradations, les vols et les intrusions dans les bâtiments communaux.
Le chapeau de paille intervient.
- Vous rendez-vous compte que vous pensez régler des problèmes, qui n'ont rien à voir entre eux, en filmant tout le monde? Vous punissez tout le monde sans régler le fonds des problèmes qui attristent la société.
- Tout à fait. Je ne comprends pas ce qui vous étonne.
Remous dans la salle. Miss A ricane.
- Exactement. Cette personne ne comprend pas la pensée complexe. Un autre témoignage?
- Oui, moi. Nous avons une caméra pour 1 000 habitants. L'argent public est toujours disponible pour réduire les libertés.
Sifflements admiratifs dans la salle.
- J'ai des femmes commerçantes pénibles. Elles voulaient des caméras policières pour se sentir rassurer. Et maintenant qu'elles sont en place, elles réclament de voir les gendarmes en chair et en os, parce qu'elles ont compris que filmer l'agression laisse la victime dans sa solitude.
Remous dans la salle.
- La bonne nouvelle est que nos caméras policières amènent un effet d'imitation. Une résidence vient d’en installer. Une copropriétaire s’en occupe. Elle voit tout, garages, parties communes, hall d’entrée. Et de plus en plus de commerces s’équipent.
Le chapeau de paille intervient.
- Les caméras chez les particuliers et les commerçants relèvent de leur choix personnel et d'un voyeurisme malsain concernant la copropriété. Se réjouir de voir les échanges de baisers ou les disputes de ses voisins, en étant soi-même invisible à leurs yeux, est pire qu'un manque de respect.
Remous dans la salle.
#solutions.
Le chapeau de paille continue.
- Les caméras devraient aussi afficher la tête de la personne en train de nous regarder ou nous devrions savoir qui nous a regardés, quel jour, à quelle heure. Si je suis filmée dans la boulangerie en train d'acheter le pain avec une viennoiserie pour la mendiante dehors et que les représentants de l’État ont accès directement à cette caméra, je vis en liberté surveillée. J'agis en sachant que l'Etat sait ou peut savoir.
Remous dans la salle. Miss A ricane.
- Vous allez devoir vous habituer. Cette situation se trouve entre l'étape 2 et l'étape 3 selon les communes.
- Moi, je suis un maire de la gauche néolibérale. Et j'ai proposé un référendum. 77% des votants ont voté pour les caméras. Les détracteurs disent que seuls 7% des inscrits sur la liste électorale ont voté mais je ne retiens que les 77%. J'incite les communes voisines à s'équiper parce qu'il existerait un risque de délocaliser les problèmes.
- Moi je suis maire d'une petite commune de 1500 habitants. Je n'ai pas de problèmes mais comme le risque zéro n'existe pas, je vais placer 14 caméras sur la voie publique. Réduire les libertés pour enregistrer un hypothétique fait divers me semble complètement proportionné.
- Moi je reçois des plaintes pour des vols, des tapages nocturnes, des dégradations. Cette situation, qui a toujours été banale, m'a semblé tout à coup insupportable quand les gendarmes m'ont dit que ma ville se situe troisième concernant les incivilités dans le département. Alors je place des caméras selon les conseils des gendarmes. Ils m'ont aussi enjoint de parler de protection et pas de surveillance. Les enregistrements seront stockés dans un local sécurisé à la mairie qui ne sera accessible qu’a un nombre très restreint de personnes habilitées, moi, un adjoint et le policier municipal.
Le chapeau de paille intervient.
- Peut-être n'aimez-vous plus être maire si vous ne supportez plus d'entendre des plaintes? Ou peut-être ne supportez-vous plus d'être accusé de ne rien faire alors vous cachez votre inactivité derrière de la technologie punitive?
Remous dans la salle. Miss A ricane.
- Un maire obéissant au solutionnisme technologique est un bon maire.
- Moi, dans ma commune je trouve insupportable qu'à côté des containers à poubelle soient déposés des déchets, des sacs trop grands etc. Alors je vais installer des caméras pour obtenir l'identité des contrevenants.
Le chapeau de paille intervient.
- Et aller faire du porte à porte pour expliquer le fonctionnement?
- Non merci. Je préfère utiliser l'argent public pour placer toute la population sous liberté surveillée.
- Incroyable l'abêtissement autoritaire dont vous faîtes preuve. Les dépôts d'ordure peuvent relever de personnes qui ne savent pas lire le français. Je ne compte plus le nombre de personnes qui m'ont posé des questions à ce sujet. Et de personnes qui n'ont pas de véhicules pour aller à la déchetterie. Et de professionnels qui ne veulent pas payer l'accès à la déchetterie ou qui passent à côté quand elle est fermée. Et de personnes qui ne comprennent pas ce que vous considérez comme un problème. Vous devriez militer pour minimiser la fabrication de déchets. L'argent public serait mieux utilisé à créer la liste des raisons et à mettre en place une prévention dans toute la France comprenant les difficultés de diffusion du mouvement zéro déchet.
Remous dans la salle. Miss A ricane.
- Les caméras policières sont dans la prévention en dissuadant.
Le chapeau de paille intervient.
- Sans voiture et avec un système d'encombrant qui ne passe qu'une fois par an et ne prend pas tout, il restera toujours des personnes qui iront déposer là où il n'y a pas de caméras. Dans Les espaces privés? Miss A n'a pas l'air de connaître le fonctionnement du vivant.
Remous dans la salle. Miss A maintient son sentiment de supériorité en caressant son arme puis ricane:
- Un autre témoignage?
- Oui. Dans ma commune nous sommes passés à l'étape 1 dès 2014 et pourtant l'opposition s'est opposée en 2022 à mon évolution. J'ai donné un accès continu aux images à la gendarmerie pendant les manifestations de Gilets jaunes et je veux leur laisser définitivement. Je suis passé de 11 à 17 caméras fin 2021. Les arguments de l'opposition sont "Ce n’est pas la peur du gendarme mais ceci fait passer de la vidéoprotection à de la vidéosurveillance." L'un a affirmé: "Nous nous sommes maintes fois élevés contre les aspects sécuritaires menés depuis peu à la ville de Pontivy. Nous passons un cap supplémentaire si cette délibération est votée, la surveillance de la population sera désormais complète, quotidienne et pérenne. Nous ne pouvons que le regretter." J'ai gagné le vote.
Remous dans la salle. Miss A reprend la parole.
- Voilà un bel exemple. Vous pouvez laisser l'opposition s'exprimer quand vous êtes sûr de gagner lors du vote. Un autre?
- Oui, moi. J'ai utilisé un discours qui laissait croire que l'implantation de caméras était inéluctable. J'ai exprimé des regrets d'être obligé de dépenser autant d'argent. Les 19 caméras coutent 194 316 € en HT. Elles ont des fonctionnalités différentes selon l'endroit où elles seront situées. L'argent public de l’État subventionne 63 000 euros. J'ai rappelé que le dossier était ficelé par les gendarmes pour donner un argument d'autorité. J'ai fait croire que j'étais bienveillant en disant: "Je tiens beaucoup à votre tranquillité et souhaite éviter les actes d’incivilité et de délinquance bien présents."
- Moi, j'ai une opposition qui conteste mes bons chiffres. Elle reconnaît que les dégradations sur les bâtiments sont en baisse. L'argent qui était utilisé pour payer la société qui les nettoie va servir à autofinancer l’acquisition des cinq caméras supplémentaires. Elle affirme que les cambriolages chez les professionnels, les vols de véhicules à moteur sont loin d’être négligeables et les vols simples contre les particuliers vont croissant, malgré les plus de 200 000 € investis dans les 42 caméras installées initialement, auxquels s’ajoutent 10 000 € de frais d’entretien par an. Selon elle, les caméras servent à pallier l’absence de gendarmes et les nouvelles vont ajouter un climat de défiance entre les habitants qui va à l'encontre du mieux vivre ensemble.
Remous dans la salle. Miss A ricane.
- Peu importe ce que dit l'opposition. Une fois les caméras installées, il devient extrêmement difficile des les retirer. Ne vous inquiétez pas. Restez serein. Vous serez réélu.
- Moi j'ai demandé des avis avant d'en installer. J'ai reçu un avis "très favorable" de la gendarmerie mais les habitants ont boudé l'application IntraMuros à travers laquelle je les consultais. J'ai un résultat de 86% qui acceptent d'être surveillés. Il ne signifie donc rien mais c'est mon groupe qui décide. J'ai demandé une subvention au titre du fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, et une autre au titre du fonds régional de soutien de l’équipement de vidéoprotection.
Miss A redevient très détendue.
- Vous pouvez aussi réclamer une brigade de gendarmerie qui applique une répression moderne en fichant les individus, en surveillant et en créant plein de traces numériques. Dans l'Orne, nous en avons une qui est l’une des mieux dotées sur le plan numérique. Prise d’empreintes automatiques, vidéoprotection, plainte dématérialisée… Plus que des gadgets, ces outils sont devenues extrêmement précieux pour nuire aux libertés car ils sont utilisés sans discernement.
- Oui je suis le maire d'une des communes concernées. Les gendarmes possèdent un gros boiter de métal : la borne T41. Cet outil permet de prendre les empreintes digitales de n’importe quel individu en quelques minutes, mais surtout de vérifier s’il est déjà présent dans les fichiers de la gendarmerie. La gendarmerie affirme utiliser quasi quotidiennement les caméras policières. Je les utilise pour savoir qui dépose des déchets sauvages. Je vais changer le système informatique et ajouter une trentaine de caméras à la cinquantaine déjà en place pour encore améliorer l'ensemble. Les écolos vont encore pleurer que des enfants et des adultes défavorisés ont perdu leur joie de vivre à l'étranger pour fournir des matières premières à du matériel périssable.
- La vie des pauvres bougres à l'étranger n'a pas de valeur pour nous. Lancez-leur que la gendarmerie a prouvé avec les caméras qu'une personne n'avait pas été enlevée.
Le chapeau de paille intervient.
- Et? Vous justifiez de surveiller tout le monde pour jeter en pâture, aux médias des faits divers, une personne en détresse? La société file vers l'autocensure avec votre atteinte aux droits humains. Une société qui s'autocensure devient une société malade qui ne peut plus vivre ensemble.
Miss A redevient agacée.
- Ne l'écoutez pas! Utilisez l'argument de l'enfant disparu qui ne pourra être retrouvé que grâce aux caméras.
Le chapeau de paille intervient.
- Argument temporaire. Si des caméras avaient existé à l'époque du tueur en série Fourniret, il se serait adapté et aurait réussi à tuer quand même. Vous connaissez mal la psychologie humaine. Et placer une population en liberté surveillée pour récupérer vite un fugueur, un enlèvement ou une personne désorientée n'est pas entendable. Vivre en liberté nécessite de vivre avec ces incertitudes. Si vous étiez intelligente vous seriez en train de travailler à améliorer le système alerte enlèvement sans avoir besoin de caméras policières.
Miss A s'écrie:
- Outrage à agent!
Fébrilement, elle vérifie l'écran de l'ordiphone de Mister R et constate l'absence de réponse sur la reconnaissance faciale. Elle renvoie une demande en spécifiant urgent. Elle poursuit sa prose.
- Une gendarmerie moderne prend les plaintes sur une tablette et les envoie sur une adresse de courriel. Certes une partie des plaignants a du mal à la relire et se plaint de la perte de service public mais c'est un détail. L'avantage est que le plaignant ne peut se rendre compte d'erreurs immédiatement. Et nous pouvons affirmer que nous sommes écolo en n'utilisant plus de papier.
Le chapeau de paille s'esclaffe.
- Ha ha ha. Vous devez faire partie de ces personnes qui se prétendent écolo parce qu'elles trient leurs déchets alors que l'écolo est celui qui produit le moins de déchets possibles. Et votre matériel informatique a un coût environnemental et de nuisance au vivant puis il coûte en maintenance et son obsolescence inéluctable implique de recommencer ce cycle toxique.
Miss A serre les dents et gueule:
- Autre témoignage?
- Moi j'ai été surpris mais il a suffit de donner le détail du système informatique pour que les administrés soient d'accord pour expérimenter. Mon conseiller en sécurité s'est plaint que le coût généré par les actes malveillants s’est élevé pour la commune en 2021 à 6 590 €, comprenant pour moitié le temps passé par nos agents à réparer, sans compter le préjudice sur leurs missions premières.
Quelques applaudissements se félicitent de la disparition de libertés pour 6 590 € de dépenses par an.
- Moi j'ai une originalité. Notre église avait été vandalisée en 2016 ce qui n'est pas un phénomène nouveau. Nous avons décidé qu'après des millénaires de vandalisme dans les églises, il fallait pouvoir les filmer, les enregistrer. Alors nous avons installé deux caméras à l'intérieur. Lorsqu’une personne entre dans l’église, le bénévole de service voit en direct sur son téléphone ce qu’elle fait. Je ne pensais pas qu'avec les histoires de pédocriminalité au sein de l'église catholique, des bénévoles accepteraient de fliquer leurs congénères.
Le chapeau de paille s'étonne.
- Étonnant en effet car la laïcité consiste à permettre à chacun de vivre sa religion sereinement. Là, il devient possible à la mairie, donc l’État, de savoir qui va prier. Et les bénévoles n'ont pas à entrer dans l'intimité des visiteurs en se cachant, en ne montrant pas à la personne qui prie qui est en train de la regarder sur son téléphone.
- TF1 était étonné aussi et est venu réaliser un reportage.
Miss A jubile.
- Formidable! Des bénévoles scotchées à leur téléphone. Des données numériques en pagaille envoyées aux courtiers en données et qui peuvent être interceptées. En voilà des citoyens modèles! Félicitez-les de ma part. Autre témoignage?
- Moi c'est le pompon dans ma commune. J'ai créé un comité d'éthique avec la ligue des droits de l'homme pour faire accepter les caméras et bien des conseillers ont voté contre mais sont dans le comité pour prouver l'inutilité. J'ai garanti l'absence de reconnaissance faciale et de micros du moins à court terme. Rien n'empêche de changer le système informatique et le matériel ou de réaliser une mise à jour. Le chantier avait pris du retard pour cause de pandémie et par pénurie de certains composants électronique chez le fournisseur mais les caméras sont enfin en place.
Miss A le rassure.
- Une fois les caméras en place, il devient difficile de revenir en arrière, même pour des questions de libertés, car il suffit de parler de la dépense que la mise en place a générée et de parler de rentabiliser le système.
- Moi je passe à la seconde étape. J'autorise la création d'un centre de sécurité urbaine. Pour rassurer j'ai dit à la presse que les caméras ne doivent pas permettre de visualiser l’intérieur des immeubles d’habitation. Les parties privées sont masquées et les visages floutés. Je ne sais pas s'il est possible de déflouter mais personne n'ira vérifier. Le commissaire de police est chargé de la communication. Il a répété à la presse qu'une jeune toxicomane avait commis plusieurs vols avec violences près de Mer ville et elle a pu être identifiée grâce à la vidéoprotection. Un bel exemple d’une affaire élucidée. Cela permet d’éliminer les fausses pistes et de resserrer le faisceau d’indices.
Le chapeau de paille intervient.
- Un outil policier n'a pas sa place s'il réduit les libertés. Demandez à vos policiers de réfléchir à améliorer leurs pratiques et de respecter les droits humains.
- Réfléchir?
Rires dans la salle.
- Nos policiers ne réfléchissent pas, ils obéissent au ministère de l'intérieur. Et les gendarmes sont pareils. Le commandant de gendarmerie a dit à la presse que la vidéoprotection apporte une grosse plus-value, dès lors qu’on commence à avoir un maillage de caméras dans un secteur. Sinon c’est du saupoudrage beaucoup moins efficace.
Miss A applaudit.
- Génial! La France va finir par être recouverte de caméras de vidéosurveillance.
- Moi je ne comprends pas votre acharnement. Je suis maire de la 3e ville de mon département en termes de population. Elle ne compte pas de caméras de vidéoprotection sur la voie publique. C’est un choix politique. La sécurité publique est une fonction régalienne. Elle ne se transfère pas. J'estime qu’il peut exister une confusion entre « le pouvoir administratif de police du maire » et « le rôle de la police nationale qui exécute les différents arrêtés de sécurité publique ». L’enjeu restant de la faire respecter. Et pour cela, je milite davantage pour des moyens accrus en termes de personnels et de moyens alloués à la police nationale. Bien sûr des acteurs publics et privés ont installé des caméras mais pas l’État que je représente.
Remous dans la salle.
- Moi j'ai ajouté des caméras ce qui a nécessité d'augmenter l'espace de stockage. Je suis fier du bilan des caméras. Des nombreuses incivilités que l’on déplorait place de la Mairie ou dans les églises ont quasiment disparu. De plus, l’exemple récent de l’arrestation de l’incendiaire des voitures sur le parking Saint-Maurille grâce aux images de la vidéoprotection nous encourage dans notre démarche. L'opposition trouve que l'atteinte aux libertés est trop importante. Elle accepte les caméras mais pas partout.
Remous dans la salle.
- Elle a amené des sources au conseil municipal. La Cour des comptes dans son rapport consacré aux polices municipales estime que l’efficacité n’est pas prouvée, pour des coûts pourtant importants. L’étude du chercheur Guillaume Gormand, commandée par l’École des officiers de gendarmerie, met en évidence, grâce à une approche scientifique, un faible taux d’élucidation des infractions.
Miss A réagit.
- Le manque d'efficacité est lié à un nombre insuffisant de caméras. Rappelez-vous que l'objectif du ministère de l'intérieur est d'arriver à ne plus laisser un espace sans caméras. Pour embobiner vos administrés parlez de "maintenir le cadre de vie".
- Moi j'ai listé les problèmes: impacts de tirs sur des vitres de salles sportives, balançoire brûlée sur l’aire de jeux, tags sur les bâtiments du Tertre-Rohan, sanitaires saccagés, arbustes arrachés, bris de porte au boulodrome, graffitis à la salle Beauchemin, poubelles renversées, départ de feu, barrière des services techniques forcée, muret démoli, déchets sauvages… Coût pour la collectivité ces derniers mois : 15 000 €. Sans compter les heures passées par les services techniques pour nettoyer, réparer, refaire des peintures…
remous dans la salle.
- Comme je suis contre le progrès social et admirateur du progrès technique, je me suis dit que la solution répressive qui ne règle aucun problème sociétal était la solution idéale. Les gendarmes nous ont conseillé de parler de vidéoprotection et surtout pas de vidéosurveillance.
Miss A sourit.
- Mes collègues font du bon travail.
- Moi, j'ai l'effet plumeau. Les délinquants ne viennent plus dans ma commune sous surveillance étatique. Ils se délocalisent. Alors les gendarmes demandent à toutes les communes alentour de s'équiper de caméras leur permettant d'avoir toutes les plaques d'immatriculation des entrées et sorties pour suivre le flux routier. Nous sommes bien fliqués.
Miss A complète.
- Oui, nous disposons de deux types de caméras : des caméras à reconnaissance de plaques et des caméras de contexte pour visualiser un espace. Si nous voulons retrouver une voiture, nous faisons une recherche par immatriculation et ça nous permet de voir par où la voiture est passée, à quelle heure et ainsi de suite.
Le chapeau de paille intervient.
- Vous n'êtes pas malins. Avec toutes ces caméras, une épuration ethnique ou communautaire pourra avoir lieu en France comme pour les Ouighours en Chine. Qu'est-ce que vous avez dans le crâne? Est-il vide de substrat ou rempli de volonté de nuire? Je suis surprise de ne pas entendre les maires s'interroger sur les causes des problèmes et préférer nous rendre la vie invivable en prétendant le contraire.
- Vous me rappelez une conseillère d'opposition. Elle dit que la vidéosurveillance est une illusion de la sécurité. Quand on installe des caméras, il y a un déplacement de la délinquance, ce qui s’appelle l’effet balayette. Alors j'ai répondu par des statistiques : « En 2019, nous avons eu 93 réquisitions de la gendarmerie, soldées par vingt réponses positives ; en 2020, 127 réquisitions, soldées par vingt et une réponses positives. On tourne à peu près à 20 % d’extractions de photos réalisées à la demande de la gendarmerie. »
Miss A est ravie.
- Très bonne idée de parler avec des statistiques. Personne ne cherche à les creuser et tout le monde les interprète selon son vécu. Personne ne se demande ce qui aurait été résolu sans les caméras. Et si quelqu'un vous demande, répondez que les caméras permettent d'aller plus vite pour résoudre une affaire. Les gens sont cons. Ils veulent toujours tout et tout de suite. Il faut profiter de cette tare.
- Moi dans ma commune personne ne réclamait de caméras. Les gendarmes nous ont demandé quand même de réaliser une étude. Nos problèmes passés sont des incivilités et une dégradation du parvis. Selon les gendarmes, cela suffit à justifier d'installer des caméras policières.
Le chapeau de paille intervient.
- Et vous obéissez aux gendarmes? Vous ne réfléchissez pas aux conséquences avec les habitants de la commune? A la proportionnalité? Aux alternatives? Vous n'avez pas remarqué que le gouvernement a aggravé la situation sociale pendant cinq ans et que les caméras lui permettent de continuer.
- Bah... Les enfants assumeront les erreurs de leurs aînés.
Remous dans la salle.
Miss A ajoute:
- Les gendarmes proposent aux élus un diagnostic gratuit pour les aider à dimensionner et positionner au mieux ce type de dispositif. N'oubliez pas que les gendarmes sont le bras armé du quadrillage de la France en surveillance permanente.
- Moi j'installe des caméras avec les votes du PS et de LREM. Le PC, génération.s et les écolos se sont abstenus. Je sais que les délinquants s'adaptent mais je considère que le rôle d'élucidation est dévolu à l'Etat. Alors j'ai accepté les caméras parce que c'est l'Etat qui paie l'installation et pas ma ville.
- Moi j'ai des conseillers qui disent à la presse que nous ne savons pas nous arrêter. Dans la convention entre gendarmerie et police, sur laquelle les élus étaient invités à se prononcer fin 2021, un paragraphe les a fait tiquer : "Un déport d’images est prévu, permettant à la gendarmerie nationale de visionner en temps réel les différents points de la commune placés sous vidéo. Et la liberté politique et syndicale a lancé l'une? Le droit de manifester est-il en train de disparaître ce qui serait incompatible avec une république démocratique?
Miss A sourit.
- A la gendarmerie, le respect des droits humains n'est pas dans nos missions, ni repérer les abus de l’état.
- Un ancien adjoint a dit à la presse: "En 2014, la majorité municipale à laquelle j’appartenais a installé les premières caméras à Pontivy. Ce n’est pas le vote dont je suis le plus fier, puisqu’il a donné lieu depuis à une véritable fuite en avant". Nous lui avons rappelé que beaucoup de manifestations sont déjà filmées, à commencer par celle à laquelle il avait participé, samedi, pour la sauvegarde de l’hôpital, puisqu’une caméra est installée devant le palais des congrès.
Miss A émet un rire sardonique.
- Le droit de manifester anonymement est un critère permettant de classer un pays dans une démocratie ou un régime autoritaire type dictature ou totalitarisme. Je crois que la situation est claire.
Remous dans la salle.
#solution alternative: embaucher des médiateurs.
- Une conseillère s'est même permise d'ajouter: C’est de la vidéosurveillance, plutôt que de la vidéoprotection, révélatrice de la philosophie de ce dispositif déshumanisé. L’argent coule pour des caméras mais les bourses se ferment pour embaucher. Je préconise des adultes-ressources, plutôt que des caméras. Au lieu d’investir un demi-million d’euros sur quatre ans, vous pourriez, avec la même somme, recruter quatre agents, des médiateurs de rue… Je crois davantage en la médiation.
- Ah tiens justement le sous-préfet m'a fait signer des documents pour des caméras et une brigade de médiation. J'ai obéi sans chercher à comprendre ni à proposer d'autres solutions.
- Chez moi le capitaine de gendarmerie a dit au sujet des caméras: Elles peuvent apporter des éléments utiles sur la manière d’opérer lors d’un acte de délinquance. Au mieux, permettre l’identification d’un véhicule ou d’un individu. C’est un outil d’investigation fort utile. Un outil de preuve en plus. Ce n’est pas la recette miracle, mais un outil complémentaire, au même titre que peuvent l’être l’ADN, les empreintes digitales… (...) Aujourd’hui, l’un des premiers réflexes des enquêteurs, sur un lieu d’infraction, est de voir si le secteur est couvert par la vidéo. Directement le lieu des faits, ou les rues environnantes et les entrées d’agglomération. Tout comme l’exploitation de la téléphonie, ou autre.
Le chapeau de paille intervient.
- Et rien ne vous choque dans ses propos?
- Ah non rien.
- Mais enfin il considère tout le monde comme un potentiel coupable de quelque chose selon la dernière définition de l’État. Ses propos sont graves et ne sont acceptables que par des personnes autoritaires. Quel avenir laissez-vous la gendarmerie préparer?
Miss A émet un rire sardonique.
- Nous sommes en train de vous préparer une société indigeste aux petits oignons.
- Moi je veux passer de 109 à 177 caméras pour deux millions d'euros. Le souci est que j'ai une opposition cultivée. J'ai eu le malheur de leur sortir que celui qui n'a rien à cacher accepte d'être filmé par l’État. Un conseiller m'a répondu aussitôt qu'il n’y a aucune raison de se laisser violer son intimité. Un autre que Nice a 2 600 caméras sur la voie publique et qu'elle est loin d’être une ville tranquille. L’idéal selon lui serait davantage de police nationale. Une autre a calculé que l'argent pourrait financer le salaire de deux policiers pendant 30 ans… Un autre a affirmé qu'il ne suffit pas d’installer des caméras partout pour assurer la sécurité des honnêtes gens. » Il redoute d’éventuelles dérives : « Si c’est pour traquer les automobilistes et les non-paiements de stationnement, je ne suis pas d’accord ! ».
Miss A soupire:
- Surtout ne les écoutez pas! Vous pourriez être sujet au doute. Le doute est incompatible avec une société autoritaire. Leur culture générale n'empêche pas votre majorité de voter "pour". Donc ne les écoutez pas.
- Moi je suis à l'étape 1 et j'ai du changer le serveur. Il centralise les informations transmises par les vingt-trois caméras et il est tombé en panne à cause de l’humidité : il était situé sous la fontaine adjacente au mur de la mairie.
Miss A intervient.
- Pour conclure, je vous rappelle qu'installer une caméra risque de délocaliser la délinquance et de créer un effet plumeau. La solution parfaite est donc de mailler le territoire, comme le recommande le ministère de l'intérieur. Et le mot vidéoprotection passe mieux aux yeux des populations que vidéosurveillance. Même s’il s’agit de la même chose, avec le terme vidéosurveillance les gens ont l’impression d’être épiés. Ils sont juste filmés. Et quand un chiffre baisse ne cherchez surtout pas s'il existe un lien avec les caméras, décrétez que forcément oui c'est lié.
Le chapeau de paille intervient.
- Poutine utilise la vidéosurveillance pour arrêter qui il veut. Alors oser dire que les caméras policières nous protègent est un sacré mensonge. Le gouvernement en place décide qui il veut harceler grâce à elles. Ce peut-être juste des automobilistes qui n'ont pas payé à l'horodateur parce que le système oblige à payer par carte bancaire ou est difficile à comprendre quand il faut entrer sa plaque d'immatriculation. J'appelle les maires à remplir vos cœurs d'amour pour votre prochain parce que les souffrances, aggravées par la vidéosurveillance permanente, ne peuvent que se traduire par plus de violences envers soi ou les autres.
Remous dans la salle.
Soudain sur l'écran géant apparaît une interview du MédiaTv filmée le 11 mai 2022.
Miss A s'écrie:
- Drame! Les chevaliers blancs de l'information ont pris la main sur le système.
Entrée dans la vidéo.
Nadiya Lazzouni: Nous avons le plaisir de discuter avec un juriste de la Quadrature du net. Le 26 avril 2022 le Conseil d’État a rejeté vos critiques. Il a validé l'utilisation massive de la reconnaissance faciale par la police dans le fichier traitement des antécédents judiciaires, TAJ, portant atteinte aux droits et libertés des personnes concernées.
Arthur Messaud: Contrairement à ce qui est raconté, nous ne sommes plus dans une phase d'expérimentation. Depuis 10 ans, la reconnaissance faciale est déployée de façon massive en France. C'est dans les textes juridiques. La police le fait au quotidien. Souvent quand nous essayons d'expliquer au public, il est surpris car il croit que la reconnaissance faciale n'existe qu'en Chine ou que dans la série Black Mirror.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Mirror_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)
Or, la police ne s'en cache pas. Aujourd'hui, tous les jours, environ 1 200 opérations de reconnaissance faciale permettent de reconnaître des personnes sur des caméras de vidéosurveillance, sur internet ou même dans le contrôle d'identité.
Agrandissement : Illustration 3
Nadiya Lazzouni: Hier, la commission des lois du Sénat a adopté un rapport d'information sur la reconnaissance faciale et ses risques. Malgré l'absence de cadres juridiques, elle recommande des expérimentations de cas d'usages liés au terrorisme, au sport, une vérification de l'identité par la police et gendarmerie.
- Ce qui est choquant dans l'interview du sénateur que vous venez de diffuser c'est qu'il veut une expérimentation pour contrôler l'identité alors que ça fait 10 ans que c'est officiel, que c'est fait. On ne débat pas du futur mais du passé. Nous avons essayé de contester devant le Conseil d’État. Pour ces 1200 reconnaissances faciales par jour, il n'y a pratiquement aucun cadre juridique. C'est complètement sauvage. Ce sont les policiers, seuls, sans contrôle d'un juge ou d'un procureur qui décident d'employer telle ou telle technologie à tel moment.
Nadiya Lazzouni: Un sans papier est dans la base de la reconnaissance faciale. L'utilité est difficile à saisir à part s'il s'agit de le harceler sur le territoire.
Arthur Messaud: On peut parler de dérives. La reconnaissance faciale est devenue une norme. C'est une dérive dans la mesure où ce n'est pas encadré juridiquement. C'est illégal. Ce n'est pas prévu. C'est la police, qui, de sa propre initiative, s'est donnée des pouvoirs de surveillance de masse.
Des gens, ailleurs en Europe, parlent de la France en étant apeuré. La France est en avance dans la violation de l'état de droit technologique, sur le point de vue de la surveillance technique. Nous étions confiants d'un point de vue juridique mais il faut savoir que le Conseil d’État a toujours défendu la police, le gouvernement, les services de renseignement sur tous les sujets technologiques.
Nadiya Lazzouni: Quelles sont ses astuces juridiques pour parvenir à ce choix?
Arthur Messaud:
- La première.
Il dit: Il y a peut être des dérives avec 1200 opérations par jour. La plupart sont peut-être illégales mais ce n'est pas à moi d'en juger. Donc, le Conseil d’État a dit, je suis juste là pour juger les décrets.(...) Si vous voulez contester la pratique, il faut attaquer chacune des mesures au cas par cas devant la CNIL ou devant les juges. Avec 1200 par jour, personne ne peut saisir un juge 1200 fois par jour pour contester des mesures qui sont en plus pas connues. Quand la police fait ça c'est opaque, au commissariat (..) On ne saurait pas même quoi, qui attaquer 1200 fois par jour pour défendre une personne.
Par principe, la surveillance de masse n'est pas attaquable au cas par cas. C'est ce qu'on reprochait au système. Le Conseil d’État fait semblant de ne pas voir le problème.
Nadiya Lazzouni: Je rappelle que la surveillance de masse signifie que les honnêtes gens sont fichés, surveillés. Pour comprendre les conséquences possibles, il suffit de s'intéresser au maintien de l'ordre russe.
Arthur Messaud:
La seconde astuce, l'argument le plus terrible: dans les fichiers de police il y a tellement de gens qui sont fichés que les policiers ne peuvent plus interroger ce fichier manuellement.
Nadiya Lazzouni: Le Big Data n'est donc pas efficace? Combien de personnes se trouvent dans ces fichiers?
Arthur Messaud:
Le fichier principal est le fichier TAJ qui comprend 20 millions de personnes. Pour une population de 70 millions de personnes c'est énorme. Sur ces 20 millions, 9 millions ont des photos, plus d'une personne sur 10, peut-être toi, peut-être moi a son visage dans ce fichier de police. Le Conseil d’État a dit qu'il y a tellement de visages dedans que les policiers ne peuvent plus interroger ce fichier manuellement. Cela prendrait trop de temps, donc on a besoin d'une autre technologie, et ça tombe bien, la reconnaissance faciale peut servir à exploiter ce fichier.
L'écran grésille.
- C'est terrible ce que dit le Conseil d’État.
- Oui. La surveillance de masse avec la reconnaissance faciale 1200 fois par jour est justifiée par une autre surveillance de masse qui a été le fichage d'une personne sur 10. Ce raisonnement est circulaire. On peut tout justifier avec cela.
- Oui. Des caméras de vidéosurveillance vont se retrouver avec la reconnaissance faciale, déployées partout.
- Il y en a tellement...Nous nous attendons à ce que les prochains discours des industries et des politiciens de droite et de la gauche néolibérale soulignent qu'il y a trop de caméras, qu'il n'est plus possible de les exploiter à la main et que donc on a besoin de logiciels soit de reconnaissance faciale, soit des logiciels de détection de comportement qui vont détecter les mendiants, les jeunes qui trainent trop longtemps sur un banc, les jeunes ou pas jeunes d'ailleurs, qui vont détecter les militant.e.s. Et ils vont en réclamer encore plus pour que ça fonctionne.
- Que faire?
- Au niveau juridique le Conseil d’État est la plus haute juridiction donc on ne peut rien faire d'autres. Il nous a dit d'aller attaquer au cas par cas donc nous devons réfléchir à d'autres moyens pour attaquer cette surveillance de masse.
- Les sénateurs parlent des Jeux Olympiques.
- Oui, les JO de 2024 sont l'échéance que s'est donnée l'industrie pour légaliser et déployer tous les outils technologiques, que ce soit reconnaissance faciale, les drones aussi, anti-drones, détection de comportements. Le but est de valoriser l'armement français aux yeux du monde. Le but de l'industrie est de vendre des armes technologiques à tous les pays du monde. La France veut briller comme une puissance technologique sécuritaire.
- Vendre sa marchandise, qui ne respecte pas les droits humains, à des dictatures, des régimes autoritaires ne rend pourtant pas fier. Et l'Europe?
- Au niveau européen, une loi sur l'intelligence artificielle a le même but. Elle risque de légaliser après coup ce qui est déjà déployé. Cela va amener des manifestations, des rencontres de députés et d'attaquer devant d'autres instances que le Conseil d’État tout le système. Le Conseil d’État a dit que si la reconnaissance faciale est autorisée c'est parce qu'on fiche toute la population.
- Il faut donc continuer à constamment critiquer?
- Oui. Ce n'est pas normal que 20 millions de personnes soient fichées par la police. Ce ne sont pas des grands criminels. Il suffit d'être une personne poursuivie, une personne témoin ou une personne victime pour être fichée. Quand je parle de personne poursuivie c'est pour des contraventions de 5eme classe, des dégradations. Même après un non-lieu, la personne n'est pas retirée du fichage.
- Des risques d'erreurs que l'informatique conserve?
- Une erreur de personne peut avoir comme conséquence de ne plus avoir accès à certains emplois comme dans la sécurité, les services publics ou ne pas donner un titre de séjour.
- Et les caméras policières?
- Les caméras de surveillance de masse sont à attaquer. Il y a 15 ans, un premier mouvement de contestation a eu lieu. Nous sommes admiratifs mais il a perdu sur le long terme car c'est très dur de sensibiliser les gens aux dangers que représente une caméra dans la rue. Le danger peut être abstrait parfois, difficile à expliquer. (...) La reconnaissance faciale est plus facile à comprendre. (...) Nous demandons aux mairies de gauche de retirer les caméras, de supprimer les fichiers. La police a d'autres moyens plus efficaces pour fliquer la population.
- Un message à destination des politiques et des élus?
- Arrêtez de croire que tout le monde est suspect, que tout le monde est dangereux. Non, on n'est pas suspect, on n'est pas dangereux et nous sommes fiers de circuler dans nos rues, tranquilles.
Grésillements.
- Après une manifestation, la police vient récupérer nos identités, on ne sait pas si elle nous fiche.
- ?
- La surveillance de masse sert à harceler, à faire peur, pas forcément à mettre en prison.
Grésillements.
- En termes de flicage de rue, la France est en haut du panier. Quand ils parlent de souveraineté, ils parlent de concurrence. Concernant l'armement, la France veut concurrencer les produits chinois, israéliens. En Chine des produits français sont utilisés. La concurrence économique se fait au détriment de la population. Nous sommes leurs cobayes pour perfectionner ces technologies et la conséquence est que des victimes se retrouvent harcelées en France ou lors de guerres.
Nadiya: Le sénateur dit pourquoi s'inquiéter que ces technologies soient utilisées par des opérateurs publics alors qu'au quotidien ce sont des opérateurs privés qui les utilisent.
Arthur Messaud: Ce n'est pas forcément vrai. J'ai moins peur de Google et Facebook que de l’État français équipé de Tasers, LBD, prisons.
Nadiya: il est question d'une loi biométrique.
Arthur Messaud: L'expérimentation sera d'utiliser des fichiers de plus en plus gros. On connaît déjà les résultats.
Nadiya: Que faire? Une QPC?
Arthur Messaud: L'espoir réside dans le Conseil constitutionnel qui peut rejeter une position trop autoritaire du gouvernement. Néanmoins qu'avons-nous constaté? Qu'avons-nous observé avec toutes les belles manifestations contre la Loi Sécurité globale. Le CC censure massivement la loi. Quelques mois plus tard le gouvernement revient, passe la même loi. Le Conseil constitutionnel valide. Il est juste là pour arrondir les angles mais il a le même programme politique. Les autres espoirs de sortie du monde autoritaire sont des juges de plus bas niveau ou la CNIL.
- Il faut peut-être critiquer tout l'écosystème numérique.
- Oui et ce n'est pas parce que la Chine utilise la Technopolice qu'on doit l'avoir. Arrêtons de penser que c'est un destin inévitable. Une technologie existe et peut être rejetée. Nous pouvons mener une vie plus simple sans surveillance de masse.
Sortie de la vidéo.
Miss A s'apprête à éteindre l'alimentation électrique de la salle, le débranchement électrique de l'écran n'ayant rien changé, quand elle reçoit un message sur l'ordiphone de Mister R. La reconnaissance faciale a trouvé une correspondance avec les fichiers policiers. Tous sont d'accord entre eux.
- Un chat! FilOChat! L'activiste insaisissable! C'est donc toi dit-elle en se tournant vers une chaise devenue vide.
Elle sort son arme et quitte la salle à la recherche du chapeau de paille bariolé et des bottes végétales. Ce dernier sera localisé plus tard par les caméras policières près des W.C. avec son arme, une ombrelle. L'arme s'ouvre élégamment et dégage un gaz incolore vers Miss A qui s'écrie "Noooooooooooon! Je ne veux pas entrer en sympathie avec mes congénères! Je ne veux pas comprendre!" puis elle s'écroule endormie, ses rêves et cauchemars lui transmettant ce qu'elle refusait de savoir et de ressentir. Une bande-dessinée FilOChat est déposée sur son cœur.
Un pousse-pousse électrique file vers la rue de la volière déposer son élégante cliente. Celle-ci rentre ensuite au quartier général situé à cinq minutes à vol d'oiseau.
Au QG, l'équipe est déjà en liaison avec Nîmes.
- Victoire!
- Beau travail d'équipe! La pensée unique écotoxique de Mister R et de Miss A a été neutralisée!
- Pensons à remercier les contributeurs et contributrices de la newsletter LQDN et du forum Technopolice sans qui rien ne serait possible. L'intelligence collective est une force et donc une arme. La plus petite remarque anodine peut générer une grande idée ou solution.
- La mouche connectée est rentrée à la maison saine et sauve.
- Ah la la, j'ai cru mourir à force d'entendre les maires égrener la liste de leurs problèmes et tous, sauf un, considérer les régler en filmant leurs habitants. C'est dur de se sentir si peu aimés.
- La surveillance de manière générale a pour conséquence d'aller vers un futur toujours plus médiocre. Les néolibéraux pourront toujours nous dire que notre pouvoir d'achat a augmenté de 200%, la vie sera toujours vécu de manière médiocre.
- Juger l'économie sur un plan qualitatif et pas uniquement quantitatif est indispensable. Les économistes atterrés travaillent dans cette optique.
- Les élections législatives sont le dernier espoir de changement rapide.
Un toussotement. FilOChat intervient.
A Nîmes.
- Félicitations Alouette et toute l'équipe! L'union des chats, des oiseaux, des végétaux enfin bref du vivant peut réussir à enrayer cette malveillance chronique chez les puissants. Il nous faut reprendre des forces pour rester fort et forte face aux attaques récurrentes de la pensée unique écotoxique. Auparavant, nous allons vous présenter notre nouvelle arme!
- Une plainte!
A Paris.
- Une plainte?
- Quèsaco?
A Nîmes.
- Sur mastodon @LaQuadrature, nous allons écrire des résumés publicitaires.
- Par exemple: Notre 1ère analyse de la reconnaissance faciale policière date de 2019. Nous retracions ses usages, dès 2013, et l'enchevêtrement de décrets faisant redouter son utilisation contre les manifestant·es. Trois ans plus tard, nous l'attaquons ensemble.
https://plainte.technopolice.fr
- Un texte plus long est prévu pour les personnes ne maîtrisant pas le sujet.
- Tout part du fichier TAJ, créé par décret de Sarkozy en 2012, fusionnant les fichiers de police nationale (STIC) et de gendarmerie (JUDEX).
- En 2018, il contient 19 millions de personnes connues de la police, parfois pour de simples contraventions, parfois mises hors de cause. S'y trouvent aussi 8 millions de photo de visages qui, d'après le décret, comportent "des caractéristiques techniques permettant de recourir à un dispositif de reconnaissance faciale". À partir de cette seule phrase, sans aucun cadre juridique, la police fait de la reconnaissance faciale. Un récent rapport du Sénat révèle que cet usage est aujourd'hui devenu massif.
- En 2021, le TAJ a été consulté 615 871 fois par reconnaissance faciale, soit 1 680 fois par jour. Les services de renseignements y ont recours, dans une proportion gardée secrète.
- Peut-on se rassurer en se disant « si mon visage n'est pas dans la TAJ, je ne risque rien » ?
- Hélas, il existe un autre fichier, qui contient probablement votre visage : le TES qui, depuis 2016, centralise la photo de toute personne demandant un passeport ou carte d'identité.
- En lui même, le TES ne contient pas de système de reconnaissance faciale, mais la police peut accéder aux photos qu'il contient pour lutter contre tout un tas d'infractions, telles que celles liées à la tenue de manifestations politiques.
- En théorie, les visages du TAJ peuvent être comparés à n'importe quelle photo, dont celles obtenues dans le TES. Par ex., si la police connaît le visage d'une manifestante arrêtée mais doute de son identité, le TES pourrait l'aider à confirmer cette identité.
- En vérité, l'usage de la reconnaissance faciale policière est si peu encadré que nous pourrions multiplier les exemples théoriques. Encore davantage pour les services de renseignement.
- Même opacité pour TAJ et TES : nous ne savons même pas combien de visages ils contiennent aujourd'hui. En 2020, nous avions attaqué devant le Conseil d'État la petite phrase du décret TAJ à partir de laquelle la police se prétend autorisée à faire de la reconnaissance faciale. Deux ans plus tard, le Conseil d'État nous a rejeté
- Tordant le droit dans tous les sens, le Conseil d'État nous répondait que le problème ne viendrait pas du décret, mais des pratiques de la police, que nous n'avions qu'à attaquer devant la CNIL si nous les jugions illicites.
Dont acte. Faites-le avec nous :
https://plainte.technopolice.fr/
Un nom et une adresse de courriel suffisent.
A Paris.
Des applaudissements s'accompagnent de "hourra! Vous avez encore bien travaillé".
- Nous allons réfléchir à comment diffuser la plainte avant les torpeurs de l'été.
- Une partie de l'équipe se rend bientôt à Lille.
- Teins j'ai déjà une demande d'interview de la part du MédiaTv. Quelle réactivité! Un FaceCam.
A Nîmes.
- Allez je coupe la communication avec Paris. A pluche tous et toutes!
- Et si nous mettions des caméras dans les galeries des rats et des souris? Nous pourrions observer leurs comportements et en déduire leurs faiblesses pour en profiter. Nous pourrions en tuer beaucoup plus et plus vite.
- ???
- ?????
- Je plaisante! Je perdrais le plaisir de passer des heures à attendre qu'ils baissent la garde pour les saisir, j'aurais trop de desserts à manger et ces rongeurs n'auraient plus le temps de se reproduire. C'est juste que, regardez-moi cet énergumène en train de nous ronger le câble de la box internet!
Les têtes se tournent. Sam! Stupeur dans la salle. Puis d'un saut tous les chats atterrissent à l'endroit où se trouvait Sam, le rat des villes. Ils se cognent les uns aux autres pour se rendre compte que Sam s'est enfui.
Ils miaulent de rire, écrivent sur un mémo d'acheter un nouveau câble puis s'endorment. L'heure de la sieste a sonné. Ainsi va une vie libre.
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L’espace public est surveillé par 1 million de caméras qui, de plus en plus, sont équipées de logiciels visant à détecter des comportements « indésirables ». La police utilise la reconnaissance faciale 1 600 fois par jour à partir des 8 millions de visages du fichier TAJ, et enregistre dans le fichier TES le visage de toute personne demandant un passeport ou une carte d’identité.
Mandatez La Quadrature du Net pour attaquer devant la CNIL le ministère de l’intérieur et l’État français, qui combinent ces caméras, ce fichage et ces logiciels pour imposer une surveillance totale de nos rues.
https://technopolice.fr/plainte/
https://blogs.mediapart.fr/la-quadrature-du-net
https://forum.technopolice.fr
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Une stratégie des vendeurs: développer des usages de la VSA, dits non répressifs, pour la rendre incontournable. Interopérabilité avec les pompiers.
Le travail des pompiers est utilisé par XXII pour développer de nouveaux usages. La société a besoin des pompiers pour étudier le feu. Un feu de poubelle ou une voiture en flamme.
Source:
Damien Mulhem (XXII) : Comment l'intelligence artificielle peut-elle aider les pompiers à être plus rapides et efficaces sur le terrain ? - 31/05
Ce mardi 31 mai, Damien Mulhem, co-fondateur de XXII, a abordé comment l'intelligence artificiellepeut-elle aider les pompiers à être plus rapides et efficaces sur le terrain, dans l'émission Tech & Co présentée par François Sorel.
Le 31/05/2022 à 21:16 | Durée : 7:07
https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/tech-and-co/damien-mulhem-xxii-comment-l-intelligence-artificielle-peut-elle-aider-les-pompiers-a-etre-plus-rapides-et-efficaces-sur-le-terrain-31-05_VN-202205310669.html
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Le Conseil d'etat a validé l'utilisation massive de la reconnaissance faciale par la police dans le fichier traitement des antécédents judiciaires TAJ, portant atteinte aux droits et libertés des personnes concernées. Le Sénat cherche à légaliser la reconnaissance faciale.
Extraits et arrangements. L'original est là:
(A 37 minutes) https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/polemique-sur-les-legislatives-cette-reconnaissance-faciale-qui-fait-peur-contre-matinale-138-LDY_s9S7RkGHTePcyLsbIg
ou juste l'interview: google https://www.youtube.com/watch?v=X73LWYMSIAY
ou Peertube https://video.lemediatv.fr/w/981ebbd5-89b4-44f4-b034-d90011a57c97
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Les sources de la Presse Quotidienne Régionale utilisées pour cette histoire.
Les trois bourgs seront sécurisés par des caméras à lecture de plaques en haute définition avec la reprise des caméras déjà existantes et un conventionnement avec les commerçants déjà propriétaires d’installations similaires.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/villeneuve-en-retz-44580/projet-de-videoprotection-des-voies-publiques-7ab6118f-c531-4dc1-b2c2-44bc4fb9eed4
faciliter les enquêtes de la gendarmerie lors de la constatation d’actes de vandalisme, de dépôts de déchets sauvages, de dégradation de biens publics,
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/derval-44590/derval-les-elus-valident-la-mise-en-place-d-un-systeme-de-videoprotection-75f2baa4-b67f-11ec-a826-16cf7964b85c
"Ce n’est pas de la vidéosurveillance. Il ne faut pas confondre. On n’est pas là pour surveiller les gens. Ça dissuade juste de passer à l’acte. Ça apporte un sentiment de sécurité."
https://www.ouest-france.fr/bretagne/tinteniac-35190/la-videoprotection-n-est-pas-de-la-videosurveillance-rappellent-les-gendarmes-b844f1e4-dac2-11ec-b081-5243430c8f1f
La sécurité est la première des libertés
Trente-deux caméras de surveillance sont installées dans différents secteurs de la commune comme aux entrées de ville, dans le centre ou à proximité des bâtiments publics et commerces. Un panneau d’information à chaque entrée de ville signale leur mise en place dans la commune.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/montreuil-juigne-49460/la-videoprotection-inauguree-83dd288c-f022-4360-8b3a-fb9467ede4b2
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/chauve-44320/videoprotection-reunion-dinformation-jeudi-12-mai-a5732195-8ff3-49b3-904f-0e5ae73f42d3
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/mayenne-53100/a-mayenne-bientot-de-nouvelles-cameras-de-videosurveillance-8b30617e-b705-11ec-91b4-4cb12076d3f2
La réflexion est engagée depuis un an avec les commissions bâtiments et voirie, avec le souci de rester très attentifs aux libertés individuelles ». De nombreux délits dans la commune.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/avessac-44460/les-elus-vont-installer-la-videoprotection-68b2be50-9c97-44ad-a850-e20ae5caf4d7
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/avessac-44460/avessac-un-systeme-de-videoprotection-sera-deploye-strategiquement-a-partir-de-cette-annee-4d32a9a0-b1be-11ec-bc49-78ca8b0448f8
https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimperle-29300/temoignages-videoprotection-a-quimperle-une-mesure-dissuasive-qui-permettrait-de-rassurer-2fab6d92-aea1-11ec-835a-3d4944813049
Réponse d’Antoine Chéreau : « À Montaigu, nous avons l’habitude de fonctionner avec la vidéoprotection. Les commerçants victimes de violences dont les agresseurs ont été retrouvés ne partagent pas du tout vos propos. »
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/montaigu-vendee-85600/terres-de-montaigu-videoprotection-les-cameras-arrivent-dans-les-communes-en-2022-caf01984-af45-11ec-bb6b-5a5111aa4566
Pour lutter contre les violences, incivilités, dégradations, vols et intrusions dans les bâtiments communaux, la commune va poursuivre sa mise en place de vidéo protection, placée aux endroits stratégiques définis par des études.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-lyphard-44410/des-cameras-de-videoprotection-beaucoup-plus-nombreuses-68a6f22a-cf23-4f6b-8f03-9533a04f8c8a
La résidence vient d’en installer », explique cette copropriétaire, qui « [s’] en occupe. Je vois tout, garages, parties communes, hall d’entrée. Et de plus en plus de commerces s’équipent.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/ille-et-vilaine/dol-de-bretagne-videoprotection-une-camera-pour-1-000-habitants-587bc7d0-9fd8-11ec-a158-9c57dc53ab77
https://www.ouest-france.fr/bretagne/ille-et-vilaine/ille-et-vilaine-pour-ou-contre-la-videoprotection-le-maire-a-sonde-la-population-par-referendum-ef56a432-9df7-11ec-a288-3bb784983609
Le risque zéro n'existe pas.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/en-dix-ans-le-nombre-de-cameras-de-videoprotection-a-explose-en-bretagne-966b2f6e-9e5b-11ec-a288-3bb784983609
https://www.ouest-france.fr/normandie/sees-61500/sees-la-ville-bientot-sous-cameras-de-videoprotection-f85dd52e-a60c-11ec-bd1d-6208daf5ec89
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/pizieux-72600/pizieux-un-systeme-de-videoprotection-a-l-etude-15194114-a47b-11ec-a7c2-34c1705bcc87
https://www.ouest-france.fr/bretagne/pontivy-56300/pontivy-on-passe-de-la-videoprotection-a-de-la-videosurveillance-16c3b57a-9ec8-11ec-b9f4-6c0b3abcf9d2
Je regrette cependant que nous ayons besoin de dépenser cet argent.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-pere-en-retz-44320/videoprotection-dans-la-commune-3c77f11f-779b-4c12-b046-3976444c8f41
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-julien-de-concelles-44450/videoprotection-un-bilan-contraste-dit-la-minorite-1f9fe468-976b-48e4-b061-b29298d3989c
Elle s’appuie sur « un avis très favorable » de la gendarmerie, tandis que très peu d’administrés ont répondu à une consultation via l’appli IntraMuros.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-christophe-du-bois-49280/pres-de-cholet-la-commune-va-se-doter-d-une-videoprotection-45a593f6-8e90-11ec-a9fc-ae78be8647ff
Prise d’empreintes automatiques, vidéoprotection, plainte dématérialisée… Plus que des gadgets, ces outils sont devenues extrêmement précieux.
https://www.ouest-france.fr/normandie/laigle-61300/a-l-aigle-la-videoprotection-est-devenue-un-outil-quotidien-de-la-gendarmerie-17611654-88f1-11ec-9047-afce31b42485
Lorsqu’une personne entre dans l’église, le bénévole de service voit en direct sur son téléphone ce qu’elle fait" précise Philippe Blanchet, le maire.
https://www.ouest-france.fr/nouvelle-aquitaine/la-mothe-saint-heray-79800/la-mothe-saint-heray-tf1-consacre-un-reportage-a-l-investissement-de-la-commune-pour-son-eglise-2ccd8c0a-87ef-11ec-937e-83af349e51ad
Le chantier a pris du retard pour cause de pandémie et par pénurie de certains composants électronique chez le fournisseur
https://www.ouest-france.fr/bretagne/concarneau-29900/concarneau-videoprotection-les-cameras-seront-sous-surveillance-e2aeea02-840f-11ec-af89-f91e4c8991b6
une jeune toxicomane qui avait commis plusieurs vols avec violences près de Merville et qui a pu être identifiée grâce à la vidéoprotection. Un bel exemple d’une affaire élucidée. Cela permet d’éliminer les fausses pistes et de resserrer le faisceau d’indices.
(...) Même constat de la gendarmerie. Le chef d’escadron Matthieu Colle, commandant de la compagnie de Lorient, évoque « la grosse plus value » qu’apporte la vidéoprotection, « dès lors qu’on commence à avoir un maillage de caméras dans un secteur. Sinon c’est du saupoudrage beaucoup moins efficace. »
https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/entretien-lorient-videoprotection-un-vrai-atout-pour-les-enquetes-a3befecc-804a-11ec-be7c-6adc9f4bf6f7
la sécurité publique est une fonction régalienne. Elle ne se transfère pas. » Il estime qu’il peut exister une confusion entre « le pouvoir administratif de police du maire » et « le rôle de la police nationale qui exécute les différents arrêtés de sécurité publique ».
https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/a-lanester-3e-ville-du-morbihan-pas-de-videoprotection-sur-la-voie-publique-89d748f2-81df-11ec-aec7-d07becf9c39c
vidéoprotection : à chacun son point de vue
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/chalonnes-sur-loire-49290/videoprotection-a-chacun-son-point-de-vue-26a417c4-2690-474e-9854-311d84a9baf9
les emplacements sur deux façades privées sont envisagés, rue du général Charette et rue de l’Eglise. Deux conventions d’accord sont à établir avec les propriétaires des maisons.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/touvois-44650/installation-de-la-videoprotection-avec-dix-huit-cameras-663859e7-daf5-4165-84a7-4a7e927ac459
Le coût généré par ces actes malveillants s’est élevé pour la commune en 2021 à 6 590 €, comprenant pour moitié le temps passé par nos agents à réparer, sans compter le préjudice sur leurs missions premières »
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/brem-sur-mer-85470/debat-autour-du-principe-de-videoprotection-d7175e45-2e7f-4c01-9a00-2fe92103bc47
Ces actes de malveillance interpellent les élus depuis plusieurs années, d’où un projet d’installation d’un système de vidéoprotection, "sémantique préférée à la vidéosurveillance", ont souligné les intervenants.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/plaintel-22940/la-population-s-informe-sur-la-videoprotection-a-plaintel-492e4fb4-7a1c-11ec-8183-a07fb8cb9d45
Ce qui est important, c’est l’effet plumeau, c’est-à-dire que lorsque la délinquance est éjectée à l’extérieur des villes, on puisse suivre les entrées et sorties de communes avec le flux routier
https://www.ouest-france.fr/societe/securite/presidentielle-de-plus-en-plus-de-communes-du-maine-et-loire-se-mettent-a-la-videoprotection-a964c11c-7aec-11ec-90d8-e0664ad7138e
On a deux types de caméras : des caméras à reconnaissance de plaques et des caméras de contexte pour visualiser un espace. Si on veut retrouver une voiture, on fait une recherche par immatriculation et ça nous permet de voir par où la voiture est passée, à quelle heure et ainsi de suite, et seulement au besoin d’une enquête de gendarmerie en cours »
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/doue-en-anjou-49700/doue-la-fontaine-videoprotection-la-derniere-phase-des-travaux-est-en-cours-609f1c42-34c5-11ec-9d19-540df4a0aa03
La vidéosurveillance, « illusion de la sécurité », estime Corine Guignard. « Quand on installe des caméras, il y a un déplacement de la délinquance, ce qui s’appelle l’effet balayette.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/pornic-44210/pornic-la-videoprotection-au-menu-du-dernier-conseil-80b29220-61a7-11ec-a426-309c1cc5037a
"Nous l’effectuons à la demande de la gendarmerie.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/perros-guirec-22700/perros-guirec-une-etude-sur-l-implantation-de-la-videoprotection-sera-menee-en-2022-168da5e4-5f4d-11ec-99a5-71442602a4ec
Les gendarmes proposent aux élus un diagnostic gratuit pour les aider à dimensionner et positionner au mieux ce type de dispositif.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/en-mayenne-la-gendarmerie-propose-son-expertise-aux-elus-pour-s-equiper-en-videoprotection-eccdf290-5c18-11ec-ba33-1b9954ca0701
À mes yeux, le rôle préventif de la vidéo reste limité. Les délinquants s’adaptent. Par contre, les caméras peuvent faciliter le rôle d’élucidation. C’est le rôle de l’État. » D’ailleurs, la Ville ne déboursera pas un euro pour l’installation du dispositif.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/c-est-fait-les-elus-de-brest-valident-la-videoprotection-6feb74ca-5923-11ec-9256-7d93b599b31f
« Beaucoup de manifestations sont déjà filmées, lui a répondu Paul Le Guernic, à commencer par celle à laquelle vous avez participé, samedi, pour la sauvegarde de l’hôpital, puisqu’une caméra est installée devant le palais des congrès. »
Embaucher des médiateurs
https://www.ouest-france.fr/bretagne/pontivy-56300/pontivy-videosurveillance-ou-videoprotection-les-cameras-divisent-le-conseil-municipal-03bf84d2-56d3-11ec-a00b-81ea3a07ac0a
La convention signée ces prochaines semaines entre l’État et la mairie ne portera pas que sur les caméras. « En tout, il y a une vingtaine de pages, où il est notamment question de la création d’une brigade de médiation. »
https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/videoprotection-a-brest-la-situation-nous-y-oblige-selon-le-sous-prefet-22f081a8-47a1-11ec-adcb-13dc6f47ae64
Elles peuvent apporter des éléments utiles sur la manière d’opérer lors d’un acte de délinquance. Au mieux, permettre l’identification d’un véhicule ou d’un individu. C’est un outil d’investigation fort utile. Un outil de preuve en plus. Ce n’est pas la recette miracle, mais un outil complémentaire, au même titre que peuvent l’être l’ADN, les empreintes digitales…
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-fleche-72200/la-fleche-videoprotection-c-est-un-outil-d-investigation-utile-0ff847de-43e1-11ec-8221-cbcea3ca8ebe
Il n’y a aucune raison de me laisser violer mon intimité. (...) déplore, dans ce contexte, « la fermeture de fait du poste de police de Kercado… Deux millions d’euros, ça fait combien d’années de salaires de policiers ? D’après un calcul approximatif, ça pourrait financer ceux de deux policiers pendant 30 ans… »
https://www.ouest-france.fr/bretagne/vannes-56000/videoprotection-les-vannetais-sont-filmes-mais-tous-ne-sourient-pas-16372686-3272-11ec-bcc4-8c8c72734bad
La panne du serveur, qui centralisait les informations transmises par les vingt-trois caméras, était en effet due à de l’humidité : il était situé sous la fontaine adjacente au mur de la mairie. Un nouveau serveur avait été commandé par la mairie.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/auray-56400/videoprotection-a-auray-une-question-de-jours-pour-que-ce-soit-operationnel-2a45cc06-170e-11ec-9d1c-90f97b8e3fa5
Faut-il alors installer une caméra, au risque de déporter la délinquance et créer ce que la référente sûreté de la gendarmerie de la Sarthe, Sophie Aufort, appelle « un effet plumeau » ? C’est justement, argumente-t-elle, en « maillant le territoire », que la solution se montrera pertinente.
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-fleche-72200/pays-flechois-la-videoprotection-des-maires-ruraux-y-songent-c99f3902-be05-11eb-8393-c96418350d6a
« Le mot vidéoprotection passe mieux aux yeux des populations que vidéosurveillance », estime le major. Même s’il s’agit de la même chose, il souligne qu’avec « le terme vidéosurveillance, les gens ont l’impression d’être épiés ».
https://www.ouest-france.fr/bretagne/languedias-22980/la-commune-de-languedias-utilisera-t-elle-la-videoprotection-75449836-a841-11eb-96fa-cf14c17a7d3c