Isabelle Declerck

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Billet de blog 3 août 2011

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Cette première fois, sans toi

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mon vol est confirmé, je rentre la semaine prochaine. Je raccroche le téléphone et là, je réalise le vide, J’ai une grosse boule au fond de la gorge, les larmes viennent. Ce sera la première fois sans toi.

Il y a si peu de temps, j’aurais sonné la maison, selon ton expression favorite, et je t’aurais donné ces détails que tu attends toujours fébrilement

On aurait préparé cette fête, ces quelques jours ensemble avec force de listes d’endroits où aller, de choses à manger, des couleurs de chemisettes XXL à te ramener parce qu’au moins en Amérique, ça taille bien, ce n’est pas étriqué comme en France.

Bref de tous ces petits plaisirs à partager, toi et moi.

Enfin, il serait là ce moment tant attendu, celui dont on ne parle pas par pudeur excessive, celui qu’on occulte par bravade en disant à tout le monde, la distance bien sûr c’est compliqué mais bon dieu, le téléphone, c’est pas fait pour les chiens…

Je sortirais du taxi, tu ouvrirais ta porte et,

Voila l’instant magique, le contact, les cinq sens en alerte,

Enfin, se voir, se toucher, s’embrasser, se serrer très fort, être l’un contre l’autre, l’un avec l’autre.

Sauf que cette fois ci, Papa, il n’y aura pas d’instant magique. Je serai chez toi pour ton anniversaire mais toi, tu n’y seras pas. Tu m’as fait faux bond ce triste jour d’Avril ou tu as eu la mauvaise idée de prendre ce foutu billet, pour cet autre voyage, ce très long voyage. On le fera tous un jour, tu me le répétais souvent.

Je n’étais pas prête mais l’est-on un jour ?

Me reviennent ces mots d’Espoir sur cet autre billet,

« Il y a des jours ou le souffle du mort chéri vous glacera le chaud soleil qui force en vous la vie »

Il fait très chaud mais là je suis glacée.

Love you Dad.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.