"Ainsi va la vie
Nous avons beau le savoir, quand cela arrive,
Cela fait ce pincement au cœur qui fait souffrir,
D'aucun vous diront,
Il y plus grave dans la vie qu'un musicien qui disparait.
Sans nul doute,
Je vous le concède volontiers.
Mais voila, ça ne change rien à ce que l'on ressent.
Walter Becker,
Ce nom résonne peu ou prou pour vous,
Selon que vous soyez fan ou non de musique,
Et particulièrement ce que l'on qualifie de West Coast.
Il était la moitié de ce groupe mythique qui a bercé mes oreilles,
Steely Dan, un son,
Dans les années 80, quelques radios libres diffusaient ce son si particulier.
Les voix chaudes de Yann Arribard ou Jean Luc Reichmann envoyaient le bois et moi, je flottais dans la couleur et la richesse de cette musique.
Dès les premières notes, mon esprit quittait mon corps,
J'étais, certes comme les autres, dans le trafic, dans les bouchons, immobilisé,
Mais de fait, je roulais sur le PCH, comme l'on dit là-bas (je ne l'ai appris que bien plus tard),
Au volant d'un cabriolet, capote ouverte, les rayons de soleil caressant mon visage, me réchauffant l'âme et le cœur.
Le pacifique claquant ses vagues d'un coté, les contreforts des collines et montagnes de l'autre, le serpent de bitume sur des miles...
J'ai usé des cassettes, j'ai tué des CD, j'ai MPtroyé ce groupe, avec toujours ce même délice.
La vie étant pleine de surprise,
J'ai roulé avec ma douce mie sur ce PCH - Pacific Coast Highway - Route de bord de mer qui relie San Diego a San Francisco,
Steely Dan dans les oreilles et le coucher de soleil sur le pacifique dans les mirettes,
Un moment d'éternité.
Plus tard, La vie étant ce qu'elle est,
Steely Dan était en ville pour quelques concerts,
J'étais seul, ma mie ne pouvait me rejoindre depuis plusieurs mois.
C'était lourd pesant et dur pour l'un est l'autre.
Y aller ou pas ? sans pouvoir partager ce moment avec elle...
Elle m'a dit, "Ne sois pas stupide, vas y"
J'y suis allé avec les pieds de plombs.
Un concert seul, sans pouvoir échanger, partager, vibrer avec l'autre n'est pas complet.
Et la magie s'est une nouvelle fois opérée,
Je n'étais plus seul, nous étions là, tous,
Nous ne nous connaissions pas, nous n'avions pas les mêmes us, coutumes, cultures, histoires,
Et, ces deux bonhommes sur scène nous ont transcendé.
Ensemble , nous avons vibré, souri, applaudi, ressenti, partagé,
Je suis rentré, certes seul, à l'appartement mais je souriais niaisement,
Tout simplement heureux
Chapeau bas les artistes,
Et,
So long Walter,"
J'ai relayé les mots, à vous de découvrir, de vous souvenir,