Isabelle Declerck

Abonné·e de Mediapart

31 Billets

0 Édition

Billet de blog 14 mai 2017

Isabelle Declerck

Abonné·e de Mediapart

Death Valley - Rencontres hors du temps

Nous avions pris l'habitude de profiter du long week-end de Thanksgiving pour découvrir. Plutôt en road trip, pour le plaisir de la route

Isabelle Declerck

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous avions pris l'habitude de profiter du long week-end de Thanksgiving pour découvrir.

Plutôt en road trip, pour le plaisir de la route et aussi parce qu'à cette période de l'année, il était mieux d'éviter les aéroports bondés.

Cette année là, tout était allé de travers, donc rien de prévu.

On devait profiter de ce temps pour écluser le boulot en retard, les papiers à ranger, le repassage accumulé, les quelques bricoles de bricolage...

Bref, être raisonnable.

Et, C'est bien là où le bât a blessé. La raison n'était pas notre force...

Il est Midi, c'est l'heure de déjeuner.

On se retrouve à table, comme deux crétins qui viennent de passer deux heures à tourner en rond, en ronchonnant de frustration.

La raison est jetée aux orties. On part !

Oui mais où ? sans réservation bien en amont à cette période, on peut déjà rayer de la liste un paquet de destinations.

Puis nous reviens une idée, la Death Valley. On l'avait fait un peu vite quelques années plus tôt.

Pourquoi pas, il n'y fera pas trop chaud en Novembre.

Peu d'hôtels dans le coin, le plus populaire Furnace creek n'a pas de chambres.

On en trouve un autre sur le site officiel du park - la death valley fait partie des parcs naturels- Paramint Spring, qualifié de "small, rustic, western style".

C'est parti.

Cinq heures de route plus tard, nous y voilà.

Illustration 1

 Un truc au milieu de nulle part. Visiblement une suite de bungalow et un bâtiment central qui doit être l'accueil, le bar et le resto.

Le silence est assourdissant.

Rien à des miles à la ronde, pas une voiture sur le parking, pas âmes qui vivent aux alentours.

On pousse la porte,

Illustration 2

Bon, effectivement, rustique et western style.

J'appuie sur la sonnette posée sur une sorte de petit comptoir à la droite de la porte d'entrée. On  s'avance un peu et on attend.

Quelques longues minutes se passent, puis du fond de la salle, il arrive vers nous.

Oh Boy!

Pas très grand, râblé, tee-shirt noir et orange digne de Halloween, cheveux blond roux, filasses et gras, plein de boutons d'acné, lunettes à épaisse monture noire toute tarabiscotée,

Déjà là, ca fait peur. Le pire est à venir.

Il a souri. Ses dents, on aurait dit qu'elles étaient toutes taillées en pointe.

A ce moment., je suis passée en mode Hitchcock, il allait nous sortir le couteau de "Psychose" et on allait y passer.

Il a baragouiné un truc que je n'ai pas compris. j'étais figée.

En fait il demandait si on était les gens de Californie pour les chambres. A la réponse positive, il s'est dirigé vers le bar, et a tiré deux bières, grand format.

'It's craft beer from here, to welcome you guys"

On restait planté comme deux imbéciles au milieu de la pièce avec nos bocks de bière en main.

"Come on guys, let me show you the patio"

Illustration 3
Patio

On a dégusté la bière en silence, en regardant le paysage, perdus dans nos pensées.

Puis tout s'est animé. En moins de 10 mn le parking était plein.

Tous rentraient de leurs excursions du jour pour diner.

On les a suivi, même si pour nous, c'était tôt pour manger.

La salle à manger était joyeuse, et chacun de conseiller à l'autre ce qu'il fallait absolument voir.

Illustration 4

On voyait bien que tous se posaient des questions sur cette table de deux qui parlait dans un autre langage, mais je pense qu'ils ne voulaient pas nous importuner.

Puis le même au Tee-shirt noir et orange a vendu la mèche, on était français, et il faillait vraiment nous conseiller les meilleurs choses à voir parce qu'on venait de si loin...

A la fin de la soirée, on était plus très clairs, les craft beer était plus dangereuses que prévu.

On avait pas trop envie de se coucher. On a demandé s'ils avaient un jeu de cartes et on est retourné au patio. Au point ou on en était, on est passé au bourbon et on a joué à la belote à deux morts... C'est dire.

Puis on a regardé les étoiles.

Une très belle tranche de vie.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.