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Billet de blog 4 mars 2010

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Mahmoud, Bachar et Hassan : les trois font la paire

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"Si vous attaquez l'aéroport Rafic-Hariri de Beyrouth, nous attaquerons l'aéroport Ben Gourion, si vous attaquez nos ports, nous attaquerons vos ports, si vous bombardez nos raffineries de pétrole, nous bombarderons les vôtres"... etc, etc. Ainsi parlait Nasrallah le 17 février dernier, dans un discours prononcé depuis la banlieue sud de Beyrouth, où le Hezbollah tient ses quartiers.

Dans la région, les rumeurs de guerre n'ont jamais été aussi persistantes, et pour cause : pendant que des avions israéliens survolent le sud du Liban, en violation de résolutions de l'ONU qui, en principe, l'interdisent, une coalition Iran-Syrie-Hezbollah prend forme au nez et à la barbe du monde occidental (ou des américains, c'est la même chose).

Le 25 février, en effet, Ahmadinejad était en visite officielle en Syrie. Pour l'occasion, Hassan Nasrallah himself avait fait le déplacement (étant l'homme à abattre n°1 des services secrets israéliens, Nasrallah ne sort que très exceptionnellement de la banlieue sud, où il n'est d'ailleurs pas avéré qu'il vive). La veille, la prévoyante chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, avait déclaré "souhaiter voir Damas prendre de la distance vis-à-vis du Hezbollah et de l'Iran". Hillary l'avait mauvaise : à quoi ça sert de faire nommer un ambassadeur à Damas le 17 février, je vous le demande, si c'est pour qu'une semaine plus tard les deux barbus et le grand maigre fassent ami-ami comme si de rien n'était ?

Ils y croyaient, les américains. Tous les efforts de Bachar al-Assad ces derniers temps allaient dans le "bon" sens. Il fallait officialiser la sortie de la Syrie de l'axe du Mal. Il fallait passer l'éponge sur l'attentat contre Rafic Hariri le 14 février 2005 (date à laquelle les Etats-Unis avaient retiré leur ambassadeur de Damas).

Que la diplomatie est ingrate. A peine Robert Ford installé dans sa nouvelle ambassade que voilà Bachar en train de faire des blagues sur le dos de l'ancienne première dame : "Je suis étonné que les Etats-Unis demandent aux pays de s'éloigner les uns des autres, alors qu'ils évoquent la stabilité et la paix au Moyen-Orient".

Electrisé par la présence de ses deux comparses, sans doute, Bachar a enchaîné, plein de verve : "Nous nous sommes rencontrés avec Ahmadinejad pour signer un accord de séparation entre la Syrie et l'Iran, mais en raison d'une mauvaise traduction, nous avons signé un accord sur la suppression des visas". Qu'est ce qu'on rigole à Damas !

Ahmadinejad s'est, pour sa part, contenté de réitérer son intention de rayer Israel de la carte. Et là, il ne s'agissait sans doute pas d'erreur de traduction.

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