« La menace du réchauffement climatique est l'une des plus importantes à laquelle l'humanité doit faire face aujourd'hui en termes de paix, de sécurité et d'existence ». Ceci n'est pas la dernière déclaration d'Al Gore, mais les propres mots de Hassan Nasrallah, qui semble chaque jour élargir son panel d'action politique. Dans une apparition exceptionnelle « en extérieur », le secrétaire général du Hezbollah a tenté de convertir le peuple libanais au respect de l'environnement. Un paradoxe pour l'homme le plus recherché par le Mossad, qui ne voit que rarement la lumière du jour.
L'événement a été retransmis sur al-Manar, la chaîne télévisée du parti, il y a deux semaines. On pouvait voir Nasrallah à l'extérieur de son ancienne maison dans la banlieue sud, creuser la terre pour enraciner un arbre. « Si chaque libanais plante un arbre à côté de sa maison et commence à en prendre soin, imaginez à quoi notre communauté pourrait ressembler » a commenté le leader dans un élan de civisme.
Cette apparition publique de Nasrallah – la première depuis juillet 2008 – vient clore la vaste campagne du Hezbollah « 1 million d'arbres au Liban », orchestrée par son organisation Jihad al-bina, en charge de la reconstruction de sites au Liban. Nasrallah est supposé avoir planté le millionième. Nada Zaarour, vice-présidente du parti des Verts au Liban, voit d'un bon oeil l'initiative : « Nasrallah a du charisme, donc s'il se met à planter des arbres, tous ceux qui le soutiennent vont peut-être suivre l'exemple ».
Ahmadinejad, justement, a participé à sa façon à la campagne en plantant un arbre (l'ante-millionième ?) au palais présidentiel de Baabda lors de sa récente visite au Liban. Certains commentateurs ont argué que cette nouvelle tendance écolo du Hezbollah dissimulait des buts politiques : chaque arbre planté profiterait à la résistance contre Israel, les forêts ainsi créées favorisant la dissimulation des guérillas.
Nasrallah n'a pas seulement la main verte, il voit aussi à long terme.